- J’ai entendu une rumeur l’autre jour. - dit une jeune domestique à M.Cresar. - Il parait que si l’on est seul dans un endroit la nuit, on peut entendre des pas irréguliers. Si ce son se rapproche ou reste toujours près de vous, vous êtes condamné à mourir par un esprit vengeur.

D’autres domestiques se serrèrent entre elle, prises de peur. M.Cresar, confortablement installé dans son fauteuil en cuir se mit à rire

- Hahaha ! c’est vrai que nous somme à cette période à nouveau. Halloween ! et si nous nous racontions des histoires effrayantes comme celle-ci ? il faudra monter le niveau par contre ! – Il prit un instant – Je sais ! celle qui me ferra le plus peur aura le droit de me masser plus tard dans la soirée ! qu’en dites-vous ?

L’engouement prit aussitôt et toutes voulurent participer au concours

- Il y a apparemment un grand manoir en ville, et qui qu’onques rentre dedans se sent observé, et si l’on va trop loin on finit par sentir une main se poser sur notre épaule ! – tandis que toutes eurent un sursaut de frayeur, la première restait impassible

- Hahaha ! Ne serait-ce pas ici ce fameux manoir ? il n’y a pas d’autres grands manoirs dans celle ville que le mien ! et il est inutile de parler de celui de Malor, c’est tout juste une grande maison, délabrée de surcroit ! allez, passons à la suivante !

- En ville, dans certains endroits il parait que l’on peut ressentir des regards se poser sur nous, et si l’on s’aventure dans des petites rues, on peut entendre des pas de courses dans notre direction, foncer sur nous !

- Non ce n’est pas du surnaturel ma jolie. C’est simplement que tu es belle à en faire tourner des têtes, les ces pouilleux dehors veulent te garder pour eux c’est tout ! – La domestique fondit sous le compliment

Une bonne partie de la soirée passa à écouter des histoires de fantômes, revenants et autres loups garous, et tout le long de la soirée la première à avoir présenter la rumeur était restée de marbre

- Dis mois ma jolie, tu es nouvelle ici non ? –elle acquiesça lentement- quel est ton nom ?

- Melissa, monsieur.

- Melissa, veux-tu réessayer l’exercice ? l’histoire que tu…

- Ce n’est pas une histoire monsieur. C’est une rumeur. – elle arborait un très léger sourire, les yeux fixant le sol- le fait que ce soit une rumeur implique un plus grand sentiment de réalisme. De plus n’y a-t-il pas eu un certain nombre de cas de meurtres en ville ces derniers temps ? – un silence s’installa, les yeux de M.Cresar s’ouvrirent en grand

- Hein ? – certaines filles s’offusquaient dans le fond – Dans ce cas mon histoire aussi est une rumeur liée aux meurtres récents ! Ne l’écoutez pas monsieur ce n’est qu’une petite nouvelle qui ne connait pas sa place !

- Melissa ! – haussa l’homme – suis-moi, tu as gagné. Cette histoire est vraiment terrifiante en effet !

- Quoi ? mais enfin…

- allons les filles, c’est ma décision, ne soyez pas si frustrées ça ne vous sied pas. – Elle répondirent en cœur

- Oui monsieur

Il emmena la nouvelle dans le couloir donnant ayant une vue sur toute la ville, et l’invita à le suivre.

- Monsieur, Pouvez-vous ralentir la cadence s’il vous plait ? vous marchez trop vite pour moi

Il se retourna et la vit au loin, s’approcher de lui en boitant légèrement

- Eh bien, tu me semble de mauvaise santé, que t’arrive-t-il ?

- J’ai eu un accident il y a un moment déjà, ma jambe droite est une prothèse, je peux me déplacer avec mais pas aussi vite que vous.

- veux-tu que je te porte ?

- Non je dois toujours m’habituer à marcher avec, seulement, marchez moins vite s’il vous plait.

Les deux marchèrent en silence contemplant la nuit. Le bruit des pas de Melissa résonnait comme une mauvaise mélodies aux oreilles de M.Cresar. Il se tourna régulièrement vers elle, légèrement nerveux.

- Dirait-on que ma rumeur à eu son effet sur vous monsieur.

- Enfin que dit tu… c’est juste que je me pose des questions. Sur ta santé! Voilà tout ! Tu es un peu pâle, as-tu bien mangé ce soir ?

- Oui monsieur – dit-elle les yeux aux sol.

- Quand à ta petite histoire, elle n’est pas valide, je ne suis pas seul après tout, tu es avec moi ! – elle sourit doucement – allons, nous sommes presque arrivés juste un petit effort. Tu n’auras pas besoin d’appuyer fort, ne t’en fait, pas. Etre en bonne compagne me suffit amplement !

Ils continuèrent leur chemin, toujours sous un lent bruit de pas irréguliers, qui oppressait de plus en plus l’homme, essayant de lancer des petites discutions pour rompre ce son déplaisant, jusqu’à arriver devant la porte d’une petite pièce. Il s’arrêta et se tourna vers sa domestique

- Voilà nous sommes…

Melissa couvera la bouche de M.Cresar et lui enfonça une lame dans le torse. Il s’effondra peu de temps après, et regarda la domestique. Elle l’observait d’un regard noir froid sans expression sur son visage

- Je vous avais dit que c’était une rumeur, n’est-ce pas ?