Chapitre 28 : Le secret de Philippa, Partie 2

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  • Il est toujours aussi insouciant… laissa tomber Sheamon, plus découragé qu’agacé.
  • J’imagine qu’il a raison, répondit Triss en souriant avec résignation. L’avenir peut bien attendre demain.

Sheamon arborait toujours un air contrarié, mais il finit par s’apaiser et poussa un bref soupir avant de sourire à son tour.

  • Tu as raison, gamine, reconnut-il. Et puis après tout, nous ne resterons pas longtemps…
  • Auras-tu besoin que je sois là pour parler avec Evander ?
  • Inutile. Je m’en occupe moi-même. Sois prête à partir avec Naru et Philippa, c’est tout. S’il refuse, nous devrons mettre les voiles rapidement. J’espère que Jonas aura dégrisé d’ici là…

Triss hocha la tête, se sentant fébrile. Son départ vers une nouvelle vie était proche, et la jeune fille était impatiente de l’entamer. Mue par une inspiration soudaine, elle s’empara d’une amphore remplie de vin, en versa dans le verre de Sheamon et le sien, puis le leva, l’invitant à faire de même d’un geste de la tête :

  • Mine de rien, on a traversé pas mal de choses ensemble, n’est-ce pas ? rappela-t-elle. Mais finalement, on a réussi ! On a atteint Varenn alors qu’à la base, eh bien ce n’était pas gagné... Alors que dirais-tu de trinquer pour ça, et notre voyage futur ?

Le sourire de Sheamon s’agrandit.

  • A notre réussite ! s’exclama-t-il.
  • Et à l’avenir ! renchérit Triss.

La princesse et l’exorciste vidèrent leurs verres d’un trait, avant de les reposer sur la table. C’est alors que Triss aperçut Ilyann dans la foule qui se frayait tant bien que mal un chemin en essayant gentiment de se dégager de ceux qui l’invitaient à danser. Il portait un curieux sac de toile à l’épaule. Triss se leva d’un bond, comme si elle avait été piquée par une guêpe.

  • Que t’arrive-t-il, gamine ? s’enquit Sheamon.
  • Ilyann est là, répondit-elle. Je vais prendre des nouvelles de Naru et de Philippa.

Triss quitta la table et se fondit dans la foule à son tour. Heureusement, Ilyann était assez grand, elle put le repérer assez facilement tandis qu’elle essayait d’avancer. La jeune fille finit par atteindre le chef de la sécurité et lui tapota l’épaule.

  • Hey, l’appela-t-elle simplement.

Ilyann se retourna aussitôt, un sourire éclaira son visage quand il reconnut son interlocutrice.

  • Votre Majesté ! s’exclama-t-il, je vous cherchais justement… Je suis allé voir l’enchanteresse. L’état de… sa patiente s’est stabilisé grâce à ses soins apparemment, mais selon votre amie celle-ci est loin d’être tirée d’affaire pour autant. Elle m’a demandé de rapporter des herbes et des remèdes dont nous disposons ; j’en profite pour prendre également de quoi manger.
  • J’aimerais la voir, indiqua Triss.

Ilyann ne parut pas surpris. Il devait s’attendre à cette requête.

  • Suivez-moi, lui chuchota-t-il avant de repartir en sens inverse.

Triss obtempéra sans hésiter. Il était plus facile d’avancer dans cette foule quand on suivait le dos du jeune garçon qui se frayait facilement un chemin. Rapidement, ils quittèrent la place et s’aventurèrent dans les rues vides de Varenn, avant d’atteindre une dizaine de minutes plus tard le grand escalier qui menait aux galeries creusées dans la montagne.

Les deux vampires s’enfoncèrent alors dans le tunnel mais au lieu de continuer jusqu’à la porte, Ilyann emprunta un autre embranchement qui semblait remonter dans les entrailles de la montagne. Ils marchèrent à nouveau une vingtaine de minutes. Triss sentait qu’ils gagnaient de l’altitude très rapidement.

  • Tu dois grimper aussi haut à chaque fois que tu rentres chez toi ? s’étonna celle-ci.
  • Et oui, c’est le prix à payer pour avoir son indépendance ! répondit Ilyann en haussant les épaules.

A sa droite apparut alors une entrée barrée d’un rideau de tissu qu’Ilyann écarta.

  • Mais chaque fois que j’arrive ici, je me dis que la vue en vaut la peine, ajouta-t-il avec un sourire avant de se mettre en retrait pour laisser Triss entrer.

La jeune fille passa devant lui et se retrouva alors dans une grande caverne qui s’ouvrait sur l’immense cratère dans lequel s’étalait le refuge, illuminé par les lanternes. Triss parvenait à distinguer les lueurs de la fête sur la grande place. Ce spectacle était tout simplement stupéfiant. Pendant un instant, la jeune fille en oublia les raisons qui l’avaient poussée à se retrouver ici.

  • C’est…impressionnant… s’exclama-t-elle, essoufflée.
  • Ce fut exactement ma réaction lorsque j’ai découvert cette grotte pour la première fois. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’installer ici.

Triss promena son regard dans la caverne. Un feu brûlait en son centre, réchauffant et éclairant la grotte. On avait placé au-dessus un chaudron dans lequel bouillait de l’eau. L’habitat était aménagé avec des meubles probablement récupérés comme les matériaux ayant servi à construire le refuge.

Dans un coin, des étagères chargées de livres, d’ustensiles en tout genre allant de bouteilles remplies d’un liquide brun jusqu’à des objets dont la présence ici était totalement inattendue… Des choses appartenant à la civilisation humaine et qui, si elles n’étaient pas étrangères à Triss qui avait vécu à Florence, paraissaient totalement déplacées au fin fond des Enfers. Un peigne, des magazines, une vieille console de jeu ou une radio… Des trésors insolites.

  • Tu collectionnes des objets de la Surface ? s’étonna-t-elle.
  • Euh… oui, avoua-t-il avec un sourire embarrassé. C’est un peu… mon passe-temps, en fait. Mon père m’en rapporte un à chaque fois qu’il revient de l’expédition mensuelle. Apparemment, c’est un antiquaire qui les lui vend… Je ne sais pas comment il se débrouille pour mettre la main dessus, mais tous ces trucs me passionnent. J’ai envie de savoir d’où proviennent ces objets, de comprendre à quoi ils servaient et comment ils fonctionnent…

Triss effleura les livres du bout des doigts et s’aperçut que certains ouvrages étaient écrits dans des langues différentes : de l’anglais, du français, de l’allemand et d’autres écritures asiatiques inconnues.

  • Tu sais lire toutes ces langues ?
  • Pas vraiment, non. Mon père m’a appris à lire, mais la plupart de ces ouvrages restent incompréhensibles. Un jour, il m’a rapporté ça.

Il s’empara d’un livre qu’il tendit à Triss. La jeune fille le prit dans ses mains. Il s’agissait d’un dictionnaire anglais-russe.

  • Cela m’a permis de comprendre certains de ces livres, lui annonça Ilyann avec une fierté manifeste. Certains sont des romans, d’autres des euh… traités de philophobie, il me semble.
  • Philosophie, non ?
  • C’est ça. D’autres sont des livres d’histoire qui parlent de pays immenses, de villes dont les bâtiments atteignent le ciel, de forêts avec des arbres gigantesques... Ce sont eux les plus intéressants. Ils me font rêver.

Ilyann poussa un soupir avant de jeter un regard affectueux à ses ouvrages.

  • Un jour, j’espère avoir la chance de quitter cet endroit et de parcourir le monde… lui confia-t-il.

Triss en fut surprise. Elle ne s’attendait pas à ce qu’Ilyann fût une sorte d’érudit, nourrissant un tel rêve d’aventure. Un rêve qui ressemblait d’ailleurs beaucoup au sien…

Le bruit d’un rideau qui se tire attira son attention et Triss se retourna pour voir Naru pénétrer à son tour dans la pièce par une seconde entrée. Elle avait l’air épuisée et son visage était couvert de sueur.

  • Oh, se troubla-t-elle en reculant d’un pas. Je vous dérange peut-être…
  • Naru ! s’exclama Triss en se rappelant soudain pourquoi elle se trouvait là.

Elle posa le dictionnaire sur l’étagère et se précipita aussitôt vers son amie qu’elle prit dans ses bras avec soulagement, ce qui parut prendre celle-ci au dépourvu ; mais la sorcière finit par sourire et l’enlacer à son tour.

  • Tu vas bien ? s’enquit la jeune vampire en reculant.
  • Ce n’est pas de moi qu’il faut s’inquiéter, répliqua Naru. Ton amie est en vie, du moins pour l’instant. J’ai réussi à refermer ses blessures et à stabiliser son état. Mais elle a toujours une forte fièvre…

Naru se tourna vers Ilyann.

  • M’as-tu rapporté ce que je t’ai demandé ? l’interrogea-t-elle.
  • Oui, répondit le vampire en sortant de son sac un bocal rempli d’une peau sèche de reptile, de grosses racines noires semblables à des tentacules et une bouteille qui semblait pleine d’eau. De la peau de boaconda, des racines de mandragore et une bouteille de spiritus pur, c’est le plus fort alcool que j’ai pu trouver.

Ce disant, il sortait un à un les ingrédients de son sac pour les poser sur la table près de lui. Ilyann finit alors par tendre un gros morceau de pain noir à la sorcière.

  • Et j’ai récupéré ça comme repas, ajouta-t-il avant d’esquisser un sourire d’excuse. Je suis désolé, c’est tout ce qu’on avait de comestible pour vous…
  • Cela ira, le rassura la sorcière en prenant la bouteille d’alcool. C’est tout ce que je n’avais pas dans ma sacoche pour la préparation. Pose ça là, je mangerai après avoir préparé ce remède.
  • Pourquoi avais-tu besoin d’alcool ?
  • Pour purifier son corps mais aussi pour obtenir la fermentation des ingrédients, répondit Naru en faisant sauter le bouchon du flacon de spiritus : à la surprise de Triss et d’Ilyann, la sorcière porta la bouteille à ses lèvres, avalant d’une traite une grande gorgée d’alcool.

Elle la reposa en poussant un soupir revigoré.

  • Et ça va m’aider à garder les idées claires, se justifia-t-elle devant les regards stupéfaits des deux vampires. Triss, j’aurai probablement besoin que tu me prêtes tes forces à nouveau. Ton amie… Philippa, c’est ça ? Son état est bien plus grave que je ne le pensais.
  • Je peux la voir ? lui demanda Triss en déglutissant.

Naru hocha la tête en esquissant le signe de la suivre. Elle les fit passer par la seconde entrée, qui donnait en fait sur une seconde caverne plus petite, dont la majeure partie de l’espace était occupée par un lit dans lequel était allongée Philippa, une vieille couverture la couvrant jusqu’aux épaules.

Cette dernière avait le teint encore plus pâle qu’un vampire ne l’avait habituellement, même si son visage était zébré par d’inquiétantes plaques rouges. Son front était couvert de sueur et elle respirait avec difficulté, aspirant l’air comme si elle était sur le point d’en manquer. Sur sa gorge, les marques noires que Triss avait déjà remarquées auparavant s’agitaient toujours sous sa peau, comme si elles s’emparaient petit à petit du corps de l’espionne mourante.

Triss sentit de nouveau son cœur se serrer à la vue de cette scène qui la touchait plus qu’elle ne l’aurait cru possible.

  • On dirait qu’elle est affectée par le même maléfice qui rongeait Sheamon, remarqua-t-elle.
  • Ce n’est pas étonnant, lui expliqua Naru d’une voix pleine de dégoût. Je l’avais remarqué quand elle nous a attaqués. Elle en avait les symptômes, mais je n’aurais jamais imaginé que c’était allé aussi loin…

La sorcière fouilla dans l’une de ses poches et tendit à Triss trois cachets argentés qui lui semblèrent familiers… La jeune fille se rappela soudain que Philippa en avait consommé pendant leur combat, ce qui avait paru calmer momentanément la crise qui agitait son corps.

  • C’est de la drogue et elle n’est pas légère, les informa la sorcière. Cela ralentit son métabolisme et permet à son organisme de supporter les contrecoups que son corps subit…
  • Les contrecoups que son corps subit ? répéta Triss, confuse. De quoi parles-tu ?

Le regard de Naru se posa sur Philippa, son visage exprimant une profonde pitié, mêlée toutefois à une réelle colère.

  • Voilà de quoi je parle, déclara la sorcière en repoussant la couverture, dévoilant le corps de l’espionne uniquement vêtue de ses sous-vêtements.

Triss ne put retenir une exclamation de stupeur, tandis qu’Ilyann poussait un juron. Les deux vampires observèrent, horrifiés, le terrible état de Philippa. Sa peau était recouverte de signes étranges qui semblaient former des mots, des phrases s’entrelaçaient, dessinant des chaines noires qui l’emprisonnaient, comme si la shinobi était prisonnière de son propre corps. Pire encore, les signes s’agitaient violemment, s’allongeant et s’étirant, recouvrant progressivement l’espionne. Sur son épaule, la fleur de lys, symbole des Nocturii, avait été gravé au fer rouge…

  • On a modifié son corps grâce à la sorcellerie, leur apprit Naru. Les sortilèges placés sur elle ont pour but de renforcer ses muscles, d’augmenter ses capacités physiques, sa résistance et sa régénération au-delà de ses limites. Mais cela a un prix. De tels sorts nécessitent pour fonctionner de l’énergie, qui est tirée directement de son corps. Ce qui cause un stress supplémentaire à son organisme, et cet abus la tue à petit feu. Honnêtement, je n’arrive toujours pas à comprendre comment elle respire encore… Habituellement ces sorts sont invisibles sous la peau, et leur exécution a été si bien effectué qu’ils sont pratiquement indétectables tant ils sont liés à son corps. Mais en ce moment, leur suractivation forcée a provoqué une réaction magique comme une malédiction. L’objectif était de la transformer en une combattante hors normes… enfin plutôt en une arme dénuée de toute personnalité.

Naru désigna l’un des nombreux mots étranges qui entravaient la gorge de Philippa, comme pour l’empêcher de respirer.

  • Ce sortilège là s’appelle le Dominus Maximus. Il est très compliquée à réaliser car à la moindre erreur, soit la victime, soit la sorcière créatrice peuvent y laisser la vie. C’est un pouvoir qui lie sa victime à celui qui l’a marquée et la force à lui obéir au doigt et à l’œil. Une fois ainsi conditionnée, elle devient une esclave qui ne peut désobéir, peu importent les ordres qu’elle reçoit. Je dirais que la seule différence entre elle et Tuesday, c’est qu’elle n’est pas encore devenue une machine.
  • Comme les shinobis… murmura Ilyann.
  • En fait, non. Les shinobis n’ont pas besoin de recevoir ce genre de sort. Ils sont conditionnés pour se dévouer corps et âme à Némésis. Une fois l’esprit brisé et retourné, ils perdent toute volonté et conscience afin d’obéir au doigt et à l’œil. Mais Philippa n’a vraisemblablement pas été brisée comme eux, sans quoi ils n’auraient pas pris la peine de lui imposer un tel sortilège. Ce qu’elle subit actuellement… c’est comme être prisonnière de son propre corps…

Triss sentit les larmes couler le long de ses joues, tandis qu’elle comprenait enfin l’horreur de la réalité qui s’étalait devant elle. La jeune fille n’osait imaginer à quel point la souffrance endurée par Philippa était terrible. Comment avait-elle pu vivre tout ce temps au Quartier Umbrella en souriant et en agissant comme si de rien n’était alors qu’elle portait un tel poids sur ses épaules ?

A côté d’elle, Ilyann se leva d’un bond et s’appuya contre le mur avec colère, les traits tirés par le dégoût.

  • Il n’y a que les Nocturii et les nosferatus pour être capables d’une cruauté pareille, cracha-t-il.
  • Peux-tu la guérir ? réussit enfin à articuler Triss d’une voix blanche.

Naru ne répondit pas tout de suite.

  • La guérir complètement est impossible, déclara-t-elle catégoriquement. Les sortilèges placés sur un être vivant finissent au bout d’un moment par s’implanter profondément dans le corps, comme s’ils en faisaient partie. A ce stade-là, il devient difficile, voire impossible de rompre le sort sans entraîner des souffrances considérables pour la victime, parfois même jusqu’à la mort de celle-ci… Or Philippa est atteinte de dizaines de sortilèges profondément implantés en elle. Je ne sais même pas si j’ai la compétence nécessaire pour en rompre un seul à ce niveau mais si je voulais tenter un traitement… Il faudrait en détruire un à la fois, la soigner constamment et laisser le temps à son corps de s’habituer à cette perte avant d’en détruire un autre, puis répéter ce processus autant de fois que nécessaire. Cela prendrait… des semaines, des mois même… et son corps ne pourrait jamais s’en remettre entièrement quoi que je fasse.
  • Et si on la laisse ainsi ? l’interrogea Ilyann.
  • Les sortilèges sont en train de la tuer. Même avec sa résilience absolument hors du commun, elle est à bout. Dans son état, elle ne survivra pas une semaine de plus.

Triss serra les poings. Elle avait aimé Philippa comme une sœur durant toute son enfance. Puis, elle l’avait haïe lorsqu’elle s’était rendue compte de la trahison de l’espionne et qu’elle avait exécuté ses amis. Mais comprenant enfin ce qu’avait traversé Philippa, Triss ne ressentait plus que de la tristesse et une colère immense envers le responsable d’une telle cruauté : Forlwey.

  • Sauve-là, l’implora Triss. Fais ce que tu peux, je t’en prie…

Naru hocha la tête.

  • Telle était mon intention. Je vais préparer le remède pour lutter contre sa fièvre et fortifier son système immunitaire afin qu’elle puisse supporter la première… extraction. J’aurais besoin que tu me prêtes encore une fois tes forces, Triss.
  • Tout ce que tu voudras, acquiesça Triss avant de désigner l’enchantement qui enserrait le cou de Philippa. Commence par celui-là.
  • Tu es sûre ? s’inquiéta Naru. C’est probablement le plus difficile à extirper, et dans son état…
  • Elle risque de mourir dans tous les cas, n’est-ce pas ? Je veux au moins que si elle meurt, ce soit en tant qu’être libre, non comme une esclave. Tu pourrais y parvenir ?

Naru haussa les épaules.

  • Je vais tenter tout ce qui est en mon pouvoir pour réussir, soupira-t-elle en tirant le rideau barrant l’entrée. De toute manière, il faut bien commencer quelque part.

A suivre...

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