Un vent froid souffle sur le pont du bateau. La pluie bat à grosses gouttes contre les voiles. Sans prendre en compte la volonté du ciel, de fiers guerriers mènent leur embarcation vers la destination qui commence à apparaitre au loin, malgré la grisaille.

Un cri résonne, aussitôt suivi par d’autres qui lui répondent. Cependant, ces hurlements ne sont pas de guerre mais de joie. Les voilà à la maison. Enfin. Après ces deux dernières années passées en mer et les batailles dans les contrées lointaines. Le navire avance vite vers la terre.

Arrivé à proximité du port, l’angoisse prend aux tripes des matelots. Les embarcadères sont vides et rongés par la moisissure. Prudemment, ils descendent, les armes en main. Avançant silencieusement, ils quittent la berge pour atteindre la ville qui s’étend derrière. Ou plutôt ce qu’il en reste. Tout a été brûlé. Les maisons autrefois remplies de vie et colorées sont maintenant vides, silencieuses et noircies par les flammes et la fumée. Où sont passées les familles, animaux et biens ? Tout a disparu. Les larmes coulent sur les visages tordus par la douleur de la perte des êtres chers.

Entrant plus profondément dans la ville, des cadavres apparaissent, figés dans des positions de souffrance, carbonisés et couverts de suie. Sur la place centrale, les guerriers découvrent les corps de la famille du chef, crucifiés et immolés, comme toute la population. C’est un choc pour eux. Seuls les dieux ont la puissance de créer autant d’horreurs. Des hurlements de rage et de tristesse retentissent un peu partout, au fur et à mesure que les hommes découvrent leur femme et enfants dans les maisons détruites.

Se regroupant autour des cadavres du chef et de son épouse, ils jurent de trouver ceux qui ont fait ça et de les faire souffrir autant que leurs familles ont souffert, de se venger mais aussi de se reconstruire.