Chapitre 9 : La Bonne Rencontre (4e partie)
Mon cœur battait à tout rompre tandis que j'essayais de contrôler ma respiration pour optimiser le filet d'air qu'il me restait. J'étouffais. J'avais mal aux épaules et à la gorge. Je voyais Geralt lèvres pincées, réfléchissant à toute vitesse pour nous sortir de là. La voix de notre "hôte" retentit :
– Laisse-la respirer pour le moment.
La main qui m'enserrait la gorge se relâcha et je pris une grande bouffée d'air avec un soulagement qui ne dura pas quand je sentis que l'Aviné Puant en profitait pour me peloter sans la moindre vergogne, me malaxant douloureusement le sein gauche avant de plonger sa main entre mes jambes que je serrai le plus fort possible pour faire barrage. Il en força l'ouverture avec son genou, me tirant plus fort les bras en arrière, mes épaules craquèrent, me faisant glappir de douleur. Il plaqua alors brutalement sa main contre mon sexe, heureusement protégé par mes vêtements, le triturant et le pinçant avec force. Je protestai bruyamment, me tortillai, essayai de lui donner des coups de tête et de le mordre. Il cessa ses attouchements pour me frapper au visage, puis à l'abdomen, me coupant le souffle. Il allait me frapper encore quand notre "hôte" intervint de nouveau, lui demandant de patienter un peu.
– Tu auras tout le temps de jouer avec elle après. Se tournant vers Geralt blême de rage, il lui demanda : Ai-je à présent toute ton attention, Sorceleur ?
– Tu l'auras vraiment quand tu auras dit à ton sbire de la lâcher.
– A dire vrai tu n'es pas en position de négocier. Et, bien que ta parole soit connue pour être digne de confiance, je serais idiot de me priver de mon moyen de pression. Donc ton attention ?
– Je t'écoute.
La douleur était lancinante, du sang coulait devant mon oeil droit, troublant ma vision. Le sang battait violemment dans mon crâne. J'avais envie de vomir. Je réalisai soudainement, en percevant l'immobilité ambiante, que toute la salle était à l'écoute de ce qu'il se passait. On aurait pu entendre une mouche voler. La table des nains était désertée. Je perçu un mouvement derrière Geralt, un éclat métallique.
D'un coup tout s'anima. Geralt lança vers l'Aviné Puant une lame qui lui arriva vraisemblablement entre les deux yeux puisqu'il me lâcha subitement, et il bondit sur notre "Hôte" le paralysant sur sa chaise. Le groupe de nains s'était rassemblé entre les autres avinés et moi pour prévenir toute réaction de leur part. Ils m'incitèrent à m'asseoir.
Tout s'était passé si vite. Geralt tenait l'homme au cou, menaçant de lui briser la nuque. Notre "hôte" était vert de peur, une tâche sombre et humide s'étendait au niveau de son entrejambe. Geralt tonna :
– Tu as de la chance qu'il me répugne de faire couler le sang inutilement. Je ne veux pas savoir qui tu sers mais tu peux lui dire de m'oublier. Jamais je ne travaillerai pour lui.
Il souleva l'homme par la gorge, lui fit traverser la pièce et le jeta dehors sous la pluie.
– Dépêche-toi de déguerpir avant que je ne change d'avis !
Il offrit une généreuse poignée de main au nain qui lui avait fourni la lame ainsi qu'à tout son groupe. Le nain était visiblement jeune. Sa barbe était encore courte, rousse et drue. Il se présenta comme Gurdil, un cousin de Yarpen Zingrin.
– Ils nous a tellement parlé de toi et de votre chasse au dragon. Je t'ai reconnu immédiatement. Les amis de Yarpen sont mes amis, impossible pour moi de rester les bras croisés.
Il présenta alors sa bande mais je n'eus pas l'occasion de mémoriser leurs noms : je m'effondrai subitement, terrassée par une douleur à l'abdomen.
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