~ Chapitre 3.3 ~ (026) (027)
Deux enjambées plus loin, elle réalise sa meilleure amie en plein échange de baisers langoureux avec Noah, sur leur ancien canapé.
Cette vision l’amuse sans la surprendre vu que ces deux-là n’ont pas cessé de se dévorer du regard depuis le début de la soirée. Discrètement, elle tourne alors les talons pour rebrousser chemin et ne pas les déranger.
Quelques coups d’œil lancés à droite et à gauche l’informent de la disparition du reste de ses compagnons, mais Joakim apparait par contre à quelques mètres. Il semble se diriger vers les toilettes et elle n’attend pas pour voir là une occasion de se précipiter dans lui :
— Heey, Joakim ! lui piaille-t-elle en arrivant vers lui.
Il se retourne vivement et revient vers elle pour la dévisager avec mépris et dégoût :
— Ne refais plus jamais ça.
— De quoi ? De t’appeler ?
— Tout à fait. On ne se connait pas, Trisha. Tu n’es rien, alors souviens-t’en.
— Je ne suis rien, mais tu te souviens de mon nom, lui susurre-t-elle avec malice et en se laissant tomber sur sa bouche.
« Manquait plus que ça… » s’agace Joakim avec dégoût. Il conserve les lèvres fermées alors qu’elle lui dépose des dizaines de doux baisers dessus. L’expression de son visage ne change pas d’un pouce, il reste impassible et indifférent. Cette scène le dépite et garde les bras figés, ballants le long de son corps, sans bouger d’un centimètre. Il espère ainsi que cette attitude humiliera assez cette idiote pour que plus jamais elle ne s’approche de lui…
— Qu’est-ce que tu fous ? lui souffle-t-il enfin dès qu’elle arrête ses baisers, agrippée sensuellement à son cou comme s’ils sortaient ensemble.
Il souhaite lui faire payer son comportement. Elle doit redescendre sur terre… Il va lui apprendre la vie.
— Tu n’es pas si grand que ça en fait ! Avec des talons, je fais ta taille ! lui minaude-t-elle en se tortillant contre lui de façon provocante.
Elle semble fière de son minable petit jeu de séduction qui doit très certainement porter ses fruits auprès des arriérés habituels de son âge… Joakim en a la nausée.
— Il faut vraiment que tu dégages, lui souffle-t-il avec mépris et le regard toujours sans expression.
— Ton mauvais caractère m’excite ! lui ajoute-t-elle d’une voix mielleuse qui l’ulcère.
« N’a-t-elle décidément rien compris ? » Le jeune Bauer perd patience.
— Je ne me répèterais pas ! Lâche-moi ! Tu te crois où, putain ?
— Desserre les lèvres et tu ne pourras plus jamais te passer de moi…
— Je ne le redirais pas, Trisha ! Pousse-toi !
— J’adore quand tu dis mon prénom ! souligne-t-elle en le contemplant d’un regard aguicheur.
Elle lui attrape ensuite le visage, tout en collant sensuellement sa généreuse poitrine contre son torse :
— Redis-le encore une fois…
— Pourquoi ? Tu l’entends rarement parce que d’habitude on te siffle ? crache Joakim en luttant pour ne pas s’attarder trop longtemps sur son décolleté plongeant.
Consciente de ses charmes, la rouquine ramène la tête de son interlocuteur vers elle, cherchant à le rapprocher de ses seins. Agacé, Joakim arrête de réfléchir et dirige ses mains vers sa taille de guêpe pour la lui caresser lascivement du bout des pouces, dans de délicats petits mouvements circulaires.
Elle en rougit très vite d’excitation, satisfaite d’arriver peu à peu à ses fins. Son visage s’empourpre et cela amuse Joakim qui la plaque un peu plus fort contre lui afin de sentir son bassin contre le sien.
— Alors, tu fais plus la maline ? la nargue-t-il, tu n’as pas deux ou trois âneries à me lancer ?
— Je ne voudrais pas te piquer ton activité préférée… lui souffle-t-elle en remuant sensuellement contre lui.
— Oh, ça se rebiffe…
— Je te l’avais dis que tu ne pourrais plus te passer de moi… lui susurre la rouquine en baissant l’une de ses mains sur ses fesses…
Pour réponse, Joakim s’empare vivement de ses lèvres et lui enfonce sa langue dans la bouche pour débuter un long et sauvage baiser, alimenté par tout l’agacement qu’il peut ressentir à son égard. Ravie, Trisha prolonge l’échange avec avidité.
Elle profite de l’instant. « L’insupportable Joakim Bauer lui appartient ! » Son bas ventre s’enflamme et elle se rend compte de l’excitation qu’il lui procure, alors qu’il la soulève du sol et la ramène dans un coin plus discret pour la plaquer contre le mur le plus proche. Elle meurt de désir et rêve déjà d’aller plus loin, accrochant rapidement ses jambes autour de sa taille, sans aucune vergogne ni pensée pour son petit ami.
Il faut dire que son partenaire excelle dans l’art de faire monter la température… Sensuellement, il simule sans pudeur quelques coups de reins pour qu’elle le saisisse par le col pour courir avec lui dans un endroit plus intime…
La rouquine n’en peut plus et gémit de plaisir lorsqu’elle sent son sexe gonfler contre le sien. Elle l’imagine déjà entrer en elle tandis qu’il se met à lui embrasser le cou en lui malaxant un sein de sa main gauche. Elle n’en peut plus et lui attrape à nouveau le visage pour le ramener contre le sien ; elle lui fait comprendre qu’elle veut ses lèvres et sans interruption. Son souffle chaud est empli de désir, ses pupilles bleu océan se dilatent et fondent dans les siennes. D’un vert praline qu’elle trouve magnifique… Complètement sous le charme, elle l’embrasse de nouveau entre deux halètements.
— J’ai envie de toi… lui murmure-t-elle entre deux baisers.
Le cœur battant la chamade, elle profite de ce moment jouissif où il n’appartient qu’à elle et plus à toutes ces idiotes qu’il a tripotées ce soir ! Aux anges, elle lui passe une main dans les cheveux pour les lui caresser tendrement et déguster l’instant présent. Terrible réalité et jeu dangereux… Il lui plait tellement qu’elle espère qu’il ressente la même chose à son égard.
— Ah, Joakim ! Tu es là ! lance soudain Kristofer en arrivant vers les amants.
Il dévisage froidement la jeune fille de haut en bas et étouffe un rire tandis que Joakim la repose au sol, avec hâte et sans aucune douceur.
— Il y a plus un chat dans la boite et elle est en train de fermer, ajoute Kristofer à son ami, si tu vois ce que je veux dire.
— Ouais, on rentre.
— On la ramène ? propose-t-il.
Il réalise rapidement que son comparse a toujours bon goût en matière de femmes et s’il ne préférait pas les hommes, elle aurait pu lui faire de l’effet !
— Pas besoin, c’est une grande fille, grince froidement Joakim sans le quitter des yeux.
— Nickel alors, ciao meuf ! conclue-t-il alors d’un air mauvais.
Il se met ensuite en chemin vers l’extérieur du Nightclub et les deux amis abandonnent la rouquine derrière eux, sans s’en soucier.
N’ayant jamais subi pareille humiliation, celle-ci en déglutit de honte, avant de se ressaisir et décider peu après de rentrer chez elle à son tour.
À l’extérieur de la boite de nuit, elle réalise soudain qu’Amy et Noah l’attendent depuis un quart d’heure, car le jeune Beckers savait que son cousin ne la ramènerait pas. La rouquine le remercie alors chaudement pour sa gentillesse et les trois lycéens se mettent en route pour repartir.
Le nouveau couple marche paisiblement, main dans la main. Ils discutent de tout et de rien, de la soirée qu’ils viennent de passer dans une ambiance chaleureuse et conviviale… Tandis que Trisha les trouve adorables et assortis. Noah est un ange tombé du ciel et il correspond bien à sa meilleure amie. Les observer lui rappelle le comportement de Joakim à son égard, alors qu’elle n’est d’ordinaire pas une jeune femme qu’on laisse sur le bas-côté ou qu’on a honte d’embrasser. Sans prétention, elle se sait capable de séduire n’importe qui de son lycée, rien qu’en claquant des doigts et c’est ainsi que Joey Sanders lui avait succombé, lui qui les avait toutes à ses pieds ! « Elle n’est donc pas n’importe qui et le diable Bauer n’avait pas l’air de s’en rendre compte ! »
Noah la ramène en premier, car il espère grappiller quelques minutes d’intimité avec sa nouvelle conquête. Compréhensive, la rouquine leur souhaite une bonne nuit et alors que le jeune homme blond l’enlace amicalement, avant de détaler avec Amy, il lui glisse dans le creux de l’oreille :
— Ne t’attache pas à lui…
Il file ensuite reprendre la main de sa douce pour repartir en sa compagnie et elle les regarde s’éloigner d’un air perdu, perplexe vis-à-vis de ses paroles.
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