CHAPITRE CXLI
-"Heu tes parents savent quoi pour moi ?
-"Tout ! J'étais tellement inquiet... enfin m'a mère m'a posé une tonne de questions et j'ai fini par tout leur dire... je suis désolé...
-"Oh mais non, il n'y a pas de problème, c'était juste pour savoir ce que je pouvais leur dire..."
Nous sommes descendus et avons rejoint toute la famille déjà attablée.
-"Bonsoir madame Winogravski, bonsoir monsieur, merci de m'avoir invité, c'est très gentil de votre part...
-"Bonsoir Diego, tiens, assieds-toi là à côté d'Hugo. Je suis contente de voir que tu vas bien...
-"Bonsoir Diego, ravi de te voir, je crois que tu étais plus attendu que le Messie.." déclare monsieur Winograski.
-"Oh heu...
-"On lui a volé son portefeuille et son téléphone dans le train, c'est pour ça qu'il ne répondait pas aux messages !" déclare Alexis.
-"Oui et il n'est pas fâché avec Thibaud !" intervient Hugo.
-"Non bien sûr..." glissé-je.
-"Les garçons, quand une personne est présente on ne doit pas parler à sa place, c'est impoli." les reprend monsieur Winogravski.
-"Ah pardon...
-"Je crois qu'ils se faisaient du souci comme tout le monde ici, d'ailleurs ! reprend madame Winogravski
-"Oui, c'est vrai que pendant plusieurs jours, je me suis retrouvé coupé du monde et je prends conscience que cela a dû inquiéter un peu les gens qui ont cherché à me joindre. J'en suis désolé...
-"C'est pas de ta faute !" reprend Alexis.
-"Non bien sûr. Et comment tu as fait alors, sans argent et sans portable ?" s'enquiert monsieur Winogravsky.
J'ai interrogé Thibaud du regard qui m'a répondu en hochant discrètement de la tête.
-"En fait compte tenu des circonstances, j'avais absolument besoin de retrouver une personne qui vit dans le sud de la France pour l'informer de l'accident de mon père et des conséquences légales qu'il pouvait y avoir si... enfin en cas de malheur... j'ai récupéré mon blouson avec mon billet dans les toilettes du train et une passagère m'a donné vingt euros ce qui m'a permis d'aller jusqu'à Martigues...
-"Oh d'accord...
-"Tu l'avais dit à quelqu'un où tu partais ?" demande Alexis.
-"En fait, non. J'ai juste envoyé trois messages quand je suis monté dans le train mercredi matin, à ma tante Sophie, à Léa, une copine de classe pour qu'elle prévienne le lycée, et à Thibaud...
-"Et au foyer de la Ransay ?" demande Thibaud.
J'ai éternué et je me suis mouché avant de reprendre.
-"Non, pas au foyer mais j'avais laissé un petit mot au garçon avec qui je partage ma chambre pour qu'il puisse les mettre au courant et puis je m'étais dit que le lycée les préviendrait...
-"On va arrêter d'embêter Diego avec toutes nos questions, mangez votre soupe pendant qu'elle est chaude !" conclut monsieur Winogravski.
Madame Winogravski nous avait servi une bonne soupe de légume, plat de circonstance par ces froides journées, à laquelle j'ai fait honneur avec enthousiasme et pendant quelques instants, tout le monde s'est tu. Puis, rapidement Hugo a parlé de sa journée d'école et la conversation s'est lancée sur ce sujet universel dans toutes les familles.
Nous avons mangé ensuite une délicieuse omelette, avec du jambon, des pommes de terre et des champignons et je me suis régalé.
-"C'était délicieux, merci beaucoup !
-"Je t'en prie ce n'était rien et tant mieux si tu as aimé.
-"Et je ne suis pas le seul !" réponds-je en désignant les assiettes vides.
-"Que comptes-tu faire maintenant, Diego ?" demande monsieur Winogravski.
-"Oh rien pour l'instant. Je vais retourner au foyer dimanche soir et au lycée lundi et puis je vais attendre que les services sociaux viennent me voir ce qui ne devrait pas tarder après cette petite escapade...
-"Tu ne crains pas qu'ils t'empêchent de partir à Sarrebruck ? s'inquiète madame Winograski.
-"Hein ? Oh non !" intervient Thibaud.
-"En représailles ? Non, je ne crois pas, monsieur Zeiger et le proviseur me défendront, je pense.
-"Oui, j'espère...
-"Papa, tu ne penses pas que ce serait mieux si Diego restait ici cette nuit plutôt que d'aller dormir tout seul chez lui ?" interroge Alexis.
-"Oh oui ! Il peut rester dormir, Papa ?" reprend Hugo enthousiaste.
J'ai regardé Thibaud qui ne disait rien mais qui regardait son père avec autant d'intensité que ses frères cadets. Ses joues avaient légèrement rosi...
-"Oh ben bien sûr, c'est une bonne idée mais...
-"On peut remonter le vieux matelas qui était dans la salle de jeu et le mettre dans la chambre de Thibaud ?" propose Alexis.
-"Oui, c'est une très bonne idée, Alexis !" intervient madame Winogravski.
-"Super, on s'en occupe Thibaud et moi !
-"Génial et on va faire une soirée jeu avec Diego !
-"Ah oui, c'est une bonne idée, Hugo, mais va d'abord prendre ta douche et te mettre en pyjama.
Quelque chose dans mon attitude a dû montrer que j'aurai bien pris une douche moi aussi car Thibaud m'a posé la question.
-"Tu veux peut-être prendre une douche, toi aussi, Diego ? Tu as voyagé toute la journée...
-"Heu oui c'est vrai que j'en aurais besoin mais mes vêtements de rechange sont sales...
-"Oh ben ça ce n'est pas un problème, je vais t'en passer !
-"D'accord, je vous laisse vous débrouiller et on se dit que tout le monde est prêt dans une demi-heure ?
-"Oui, Maman !"
J'ai suivi Thibaud dans sa chambre et alors que nous faisions un peu de place pour le matelas supplémentaire, j'ai vu Hugo passer en petite tenue dans le couloir.
-"Tu viens prendre ta douche ?" m'interpelle-t-il.
-"Heu ben vas-y d'abord, j'irai après toi...
-"Tu peux y aller, en fait on a deux douches mais si ça te gêne, tu peux attendre qu'il ait fini..." intervient Thibaud.
-"Ah je savais pas, dans ce cas..."
Je me suis déshabillé dans la chambre et suis parti rejoindre Hugo en boxer.
-"Je vais m'occuper du matelas avec Alexis et je te prépare des vêtements de rechange !
-"D'accord, merci !"
La salle de bain de l'étage est réservée aux garçons. Il y a deux lavabos avec un grand miroir, deux douches à l'italienne en vis-à-vis au fond de la pièce et un urinoir dans un renfoncement.
-"Heu je peux venir me doucher Hugo ou tu préfères que j'attende que tu aies terminé ?
-"Oh tu peux venir !"
J'ai baissé mon caleçon et j'ai ouvert la porte. Le petit garçon m'a souri ; il avait du shampoing dans les cheveux et se frottait consciencieusement la tête.
-"Oh pourquoi ton zizi il est tout noir ?
-"Hein ? Il n'est pas tout noir, il est... caramel foncé... c'est parce que ma peau est toute bronzée..."
C'est vrai que mon sexe est plus foncé que le reste de mon corps mais j'ai lu que c'est normal alors je ne me suis jamais posé de questions...
-"Nous, on a la peau toute blanche...
-"Ah oui, vous êtes plus de l'est de l'Europe.
-"Oui, le grand-père de mon papy est venu de Pologne...
-"C'est ce que je pensais.
-"Dis Diego, tu aimes bien Thibaud ?
-"Ah oui, je l'aime beaucoup !
-"Mais alors, pourquoi tu veux pas être son amoureux ?
-"Hein ? Heu mais qui t'a dit ça ? Thibaud ?
-"Oui, quand il pleurait cette semaine, j'ai essayé de le consoler et il a dit qu'il était tout triste parce que tu ne voulais pas être son amoureux...
-"Oh heu... je n'ai jamais dit que je ne voulais pas être son amoureux...
-"C'est vrai ? Alors tu veux bien ?
On a entendu quelqu'un frapper et puis la porte de la salle de bain s'ouvrir.
-"Hugo, tu n'as pas encore terminé ?
-"Presque !
-"Alors dépêche-toi... heu Diego, je vais faire une machine pour laver tous tes vêtements sales comme ça ils seront secs demain matin...
-"Oh merci, c'est sympa. Il y a mon boxer dans la salle de bain, le reste est dans ta chambre et dans mon sac.
-"D'accord, je m'en occupe. Je t'ai mis des vêtements sur mon lit, choisis ce qu'il te plaît ! Et tu prendras la serviette verte pour te sécher, c'est la mienne.
-"D'accord, merci beaucoup !"
Thibaud est reparti et je me suis tourné vers Hugo.
-"Tu ne parles de ça à personne Hugo, d'accord ? C'est secret jusqu'à demain, promis ?
-"Juré !" me répond-il en me regardant dans les yeux avec solennité.
-"Très bien, je compte sur toi !"
Nous avons terminé de nous laver et puis sommes sortis de la douche. Hugo est parti se mettre en pyjama tandis qu'enroulé dans la serviette verte de Thibaud, je suis entré dans sa chambre.
Par terre il y avait un matelas entouré d'un drap housse avec une couette et sur le lit, trois tenues complètes étaient disposées.
'Il a vidé son armoire pour moi !'
Cela m'a fait penser à l'après-midi avant la fête du 31 décembre chez moi quand nous avions essayé nos costumes à la différence qu'aujourd'hui ce n'était pas de vieilles frusques mais les plus beaux vêtements de Thibaud. Cela m'a touché car comme toujours, Thibaud me montrait ainsi qu'il voulait le meilleur pour moi...
J'avoue que cela m'a un peu excité d'enfiler le beau shorty blanc que je l'avais déjà vu porter. J'ai vite mis un pantalon marron et un tee shirt vert et jaune aux couleurs du Brésil que j'ai laissé retomber par-dessus la ceinture pour cacher mon érection naissante et je suis descendu dans le salon où toute la famille m'attendait...
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