CHAPITRE CXLIV
La porte s'est refermée et nous nous sommes regardés complètement abasourdis et puis j'ai senti un début de fou rire de me gagner.
-"Dépêchez-vous de finir de vous embrasser ! Je ne l'avais jamais entendu celle-là !"
Thibaud, que j'avais senti tendu depuis l'arrivée inopinée d'Hugo, a éclaté de rire à son tour et il nous a fallu plusieurs minutes pour reprendre notre sérieux.
-"Bon, je crois qu'on ferait mieux de descendre sinon il va revenir ! Tu l'avais entendu entrer ?
-"Non ! Il aurait pu frapper ! On aurait pu... enfin...
-"On aurait pu quoi ?
-"On aurait pu être en train de faire des choses... enfin des choses pas de son âge !
-"Oh mais que veux-tu donc dire par là ?
Je l'ai vu rougir à la vitesse de l'éclair. Je l'ai embrassé à nouveau.
-"J'ai envie de faire plein de choses avec toi..." murmuré-je
-"Moi aussi...
-"Cet après-midi, tu viens chez moi ?
-"Oui !" me répond-il en se penchant vers moi pour m'embrasser.
Je l'ai laissé m'emporter vers d'autres lieux seulement accessibles aux amoureux avant de reprendre un semblant de conscience.
-"Stop, on s'arrête là ! On n'a plus que cinq minutes !"
Il a souri et nous sommes descendus du lit. C'est à ce moment-là que je me suis aperçu de mon excitation. Mon pantacourt bleu était tendu sur le devant comme jamais. J'ai vu que Thibaud me regardait, il était rouge pivoine. Son shorty jaune était déformé par une grosse bosse et, à mon tour, je me suis caramélisé dans la seconde.
Soudain gênés de montrer à l'autre l'excitation de notre corps, nous n'avons plus rien dit. Je me suis tourné vers le mur et je me suis déshabillé pour vite m'emparer des vêtements que je portais la veille. Mon sexe a jailli du pantacourt quand je l'ai baissé et j'ai vite enfilé le boxer pour protéger ma soudaine pudeur.
Je me suis retourné après avoir enfilé mon pantalon et la vision de son corps nu m'a saisi. J'ai juste eu le temps d'apercevoir ses belles fesses blanches avant qu'elles ne disparaissent sous des vêtements que j'aurais volontiers arrachés.
'Promis, je ne traiterai plus Boris d'animal lubrique !'
-"Heu, je passe dans la salle de bain...
-"Vas-y, je t'attends..."
Je me suis assis sur le lit, un sourire béat aux lèvres.
'C'est encore mieux que ce que j'avais imaginé !'
...
Nous sommes descendus ensemble, pas très rassurés par ce qui allait suivre.
Bien sûr, si nous avions suivi Hugo, nous aurions su ce qu'il avait raconté.
Tout excité par ce qu'il venait de voir, Hugo entre en riant dans la cuisine.
-"Alors, ils sont réveillés ?
-"Oui ! Hi hi hi...
-"Ben pourquoi tu ris, Hugo ?" demande Alexis.
-"Ils étaient en train de s'embrasser !
-"C'est vrai ?
-"J'espère que tu avais frappé ?" l'interroge sa mère.
-"Et ils étaient habillés au moins ?"reprend Alexis.
-"Non.
-"Quoi ? Ils étaient tout nu !
-"Non.
-"Ben alors, ils étaient comment ?
-"En pyjama !"
Alexis pousse un soupir de soulagement tandis que madame Winogravski sourit.
-"Bon de toute façon, ça devait finir comme ça..." déclare Alexis avec un petit sourire.
-"Oui depuis le temps que ça durait... ils pourront te dire merci..." lui répond sa mère
-"Pourquoi ?
-"Oh si tu n'avais pas proposé que Diego dorme à la maison, cela aurait pu encore prendre quelques mois !
-"Oui, ou quelques années !"
-"Tu as l'air content de ce qui arrive.
-"Oui... je pense qu'ils sont parfaits l'un pour l'autre et je suis content pour eux mais je ne veux pas penser à ce qu'ils vont faire... ça me dégoûte !
-"Qu'est-ce qu'ils vont faire ?" demande Hugo avec toute l'ingénuité de son âge.
-"Heu tu apprendras ça quand tu seras plus grand, Hugo. Et sache, Alexis, que lorsque deux personnes s'aiment, il n'y a rien de dégoutant !
-"Attention, les voilà !"chuchote Hugo à l'adresse des deux autres.
Ils se sont tus immédiatement et ont essayé de prendre un air dégagé pour ne pas montrer leur impatience...
-"Je crois qu'il faut s'attendre au pire, je suis sûr qu'Hugo l'a dit à tout le monde..." déclare nerveusement Thibaud.
-"Tu crois ?
-"Oui, il est incapable de garder un secret..." reprend-il.
-"Ah...mais c'est pas grave, on n'a rien fait de mal !
-"Non mais...
-"On s'en fout, moi je suis heureux et c'est tout ce qui compte !
-"Moi aussi !"
Il n'empêche que nous n'étions tout de même pas très fiers quand nous sommes entrés dans la cuisine.
-"Ah quand même ! On se demandait ce que vous étiez en train de faire..." nous interpelle Alexis avec une pointe d'ironie dans la voix.
-"Hi hi hi hi hi hi...
-"Bonjour les garçons, vous avez bien dormi ?
-"Bien dormi ? Hum hum, je ne sais pas si c'est le verbe approprié, maman !" déclare Alexis avec un grand sourire.
-"Bonjour madame, oui, très bien merci."
Thibaud est allé embrasser sa mère et j'ai repris en regardant Alexis.
-"Je me suis endormi très vite hier soir et ce n'est que ce matin que nous avons enfin pu... heu éclaircir quelques non-dits et heu... mettre à jour notre relation...
-"Ah très bien... assieds-toi là, Diego. Heu qu'est-ce que tu prends le matin ?
-"Oh je vais prendre des céréales comme Alexis et puis du café au lait après.
-"Je m'occupe du café et pour les céréales, sers-toi.
-"Merci..."
Thibaud est passé derrière moi pour aller s'asseoir mais s'est arrêté et j'ai senti sa main caresser mes épaules.
-"Heu... je voudrais dire à tout le monde ce que vous savez certainement déjà, car je suis sûr qu'Hugo, n'a pas tenu sa langue !" en faisant un clin d'œil à son petit frère et en se tournant ensuite vers moi. "J'aime Diego depuis que je le connais, ça vous le savez et aujourd'hui il est mon petit ami et je suis le garçon le plus heureux du monde !"
...
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