CHAPITRE CLXIX
Comme tout le monde j'étais pressé de descendre et de retrouver mes proches mais je voulais aussi remercier monsieur Zeiger et les autres profs qui nous ont accompagnés, aussi j'ai laissé passer presque tout le monde avant de descendre du car. Thibaud avait déjà récupéré ma valise. J'ai embrassé Léa et salué son père qui était venu la chercher et puis je suis allé voir les profs qui saluaient les élèves qui partaient. Monsieur Zeiger m'a vu revenir vers eux et il s'est tourné vers moi.
-"Bonsoir Diego, tu as un souci ?
-"Non, non, tout va bien ! Je voulais juste vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour nous. C'était un magnifique voyage, tout le monde a adoré et moi, particulièrement. Ca a été une vraie parenthèse à plus d'un titre et cela restera pour toujours un moment magique.
-"Merci, c'est très gentil ; je suis très content que tu aies pu venir et qu'en plus tu aies eu une si bonne nouvelle aujourd'hui.
-"Et moi, je suis très heureuse que ce voyage nous ait permis de mieux te connaître et de comprendre tous les problèmes auxquels tu devais faire face. J'avoue que j'ignorais totalement la situation dans laquelle tu te trouves. Tu as fait preuve d'un tel courage, bravo ! Mais par contre, n'hésite plus à venir nous voir s'il y a quoi que ce soit..." intervient Madame Ravier.
-"Vous savez ce n'est pas facile de parler de tout ça et puis je ne voulais pas devenir l'élève à problème que tout le monde plaint... mais maintenant c'est différent, je viendrais vous voir si j'ai d'autres problèmes.
-"Et sinon, qu'est-ce que ça te fait d'être devenu l'élève le plus populaire du groupe ou plutôt le binôme le plus populaire avec Thibaud ?" intervient madame Gourvenec.
-"Le couple mascotte !
-"Les amoureux, comme tout le monde vous appelle !
-"Ah oui... je n'aime pas trop le mot mascotte mais... enfin oui, je comprends ce que vous voulez dire. Je suis surtout très content que tout le monde l'ait bien accepté, cela nous a permis de vivre pleinement ce voyage et puis je suis content parce qu'au début, ce n'était pas très bien parti...
-"Ah oui, l'histoire de la photo dans le car à l'aller !"
Ca m'a surpris quand madame Ravier a parlé de la photo postée par quelqu'un qu'on ne connaîtra peut-être jamais. Je ne pensais pas que les profs étaient au courant de tous les détails.
'Comme quoi, ils savent beaucoup plus de choses qu'on ne le pense !'
-"C'est surtout la façon dont tu as remis à sa place cet élève de première puis comment vous avez fait face au groupe qui n'a pas donné la possibilité à quiconque de mal se comporter ! C'était magistral ! reprend madame Gourvenec.
-"Ah oui, quel sens de la répartie ! l'appuie madame Ravier.
-"Merci, c'est venu comme ça ; je crois qu'avec tout ce qui m'arrive j'ai appris qu'il est important de ne pas paraître faible alors je fais face et souvent ça suffit.
-"Bonne tactique et qui a payé !"
J'ai aperçu du coin de l'œil Thibaud qui me faisait signe aussi j'ai pris congé en remerciant encore une fois mes profs qui s'étaient donné tant de mal pour nous faire ce beau cadeau.
Madame Winogravski venait d'arriver et nous nous sommes dirigés vers elle. Elle a d'abord embrassé Thibaud et puis a ouvert ses bras et m'a serré contre elle.
-"Bonsoir Diego, Thibaud vient de m'apprendre la très bonne nouvelle, je suis tellement contente pour toi !
-"Bonsoir Sonia ! Merci, oui, moi aussi !"
-"Et alors ce voyage ?
-"Génial !
-"Ah oui, magique !"reprend Thibaud tout sourire.
-"Bonnes vacances, les amoureux !" déclare tout fort Marine en passant avec Corentin tout près de nous.
On s'est retournés et on les a salués à notre tour.
-"Salut Marine, salut Corentin ! Bonnes vacances à vous aussi !"
Madame Winogravski nous a regardés, très surprise et j'ai vu un grand sourire illuminer son visage.
-"Les amoureux, c'est comme ça qu'on vous appelle ?
-"Heu oui...
-"Eh bien... je n'en reviens pas ! Il faut que tu passes le plus vite possible à la maison, Diego, parce que s'il faut que je compte sur Thibaud pour me raconter, je vais rester sur ma faim !
-"Maman...
-"Oui d'accord, je ne dis plus rien ! Diego, comment rentres-tu ?
-"Sébastien va venir me chercher et s'il n'y a personne du foyer, je dormirai à la maison.
-"Tiens, le voilà !" annonce Thibaud.
Malheureusement, au même moment j'ai vu la Punto de Régis rentrer sur le parking...
'Evidemment, c'était trop beau !'
Sébastien est venu nous retrouver et nous nous sommes enlacés très émus. Je ne saurais vous dire lequel était le plus surexcité mais en tous les cas, ça m'a fait plaisir de le voir aussi rayonnant. Puis il a discuté un peu avec Sonia.
-"Salut les amoureux, bonnes vacances !"
C'est Boris qui nous interpelait par la fenêtre de la voiture qui l'emmenait.
-"Salut Boris, à toi aussi !
-"Salut Boris et merci !"reprend Thibaud
Sonia, interloquée, l'a regardé.
-"Ce Boris, c'est LE Boris... ?
-"Oui, Maman...
-"Et tu le remercies ? Je ne comprends plus rien, je dois rêver !
-"Il s'est passé beaucoup de choses vous savez, mais aujourd'hui ce qui compte, c'est que tout va bien !"interviens-je.
-"Dans le meilleur des mondes !" reprend Thibaud avec un sourire éclatant.
...
Thibaud et Sonia ont pris congé, non sans que j'embrasse une dernière fois mon amoureux, il faut bien mériter notre surnom ! J'ai essayé d'être discret mais je crois que tout le monde nous regardait ; peu m'importe, de toute façon, ils sont tous au courant !
Régis s'est approché de nous.
-"Bonsoir monsieur, bonsoir Diego ! Je suis désolé mais il faut que je te ramène...
-"Oui, je sais..."
J'ai embrassé Sébastien qui m'a glissé des paroles qui m'ont fait chaud au cœur.
-"Courage, c'est presque terminé ! Monsieur Frot est au courant et il va déposer dès demain une demande d'annulation auprès du juge.
-"Oh super ! Tu me tiens au courant pour Stéphane ?
-"Promis, dès que j'ai du nouveau, je t'appelle !
-"Et moi, je te tiens au courant de mon programme de la semaine !"
J'avais le cœur gros quand je suis monté dans la Punto mais j'ai essayé de ne rien montrer. J'ai fait un grand signe aux profs qui étaient encore là à attendre les derniers parents et j'ai crié quelques mots à Sébastien.
Puis je me suis tu, j'ai soufflé et j'ai essayé de me concentrer sur ce qui m'attendait au foyer.
-"On dirait que tu as apprécié ton voyage !
-"Oui, c'était génial ! Heu tu diras rien ?
-"Qu'est-ce que tu voudrais que je dise ? Je n'ai rien vu...
-"Merci..."
Nous sommes restés silencieux mais ce n'était pas tendu comme la dernière fois quand il était venu me chercher au lycée à mon retour de Martigues ; ce soir, pendant les quelques minutes de trajet, c'était un silence presque complice.
Régis a tourné dans le parking et le bâtiment du foyer est apparu, se rappelant à ma mémoire. J'ai soufflé intérieurement.
'Bon, eh bien, de retour au bercail !'
...
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