III. La tarte au citron
« Dis-moi... Depuis combien de temps es-tu avec ton petit-ami ?
— Pourquoi cette question ? Pour te répondre brièvement, cela fait cinq ans.
— Tu l'aimes toujours autant ?
— Quelle question ! Je l'aime comme si c'était une tarte au citron ! Jamais je ne m'ennuie, il est tellement doux, si charmant...
Un serveur apporte la carte des desserts.
— Quel dessert vas-tu prendre, laisse-moi deviner… »
Elles crient en coeur : « Une tarte au citron ! »
« Exactement ! C'est fou cette manière que tu as de deviner si aisément mon dessert préféré !
Elle s'adresse au serveur.
Monsieur, monsieur, une tarte au citron et dites à votre cuisinier de me la préparer rapidement !
— Pourquoi rapidement, as-tu prévu d'aller quelque part ?
— Oui, il est censé venir ici après être sorti du travail, on a décidé d'aller se faire une petite promenade.
— Vous êtes si mignons ensemble.
— Merci. Tu verras un jour, tu trouveras ton dessert favori. »
Le serveur apporte le fameux dessert. Il n'a même pas le temps de le poser sur la table qu'elle brandit sa cuillère et en découpe un morceau.
« Hmmm... Quelle extase.
— Je suis ravie de l'apprendre.
Elle prend une seconde bouchée. — Dechidément, je gnème cette tarte au citron !
Une troisième bouchée. Même si je dois gnadmettre que je devrais gnangner de dessert de gnan en gnan.
Elle déglutit. Il y en a tellement sur la carte, pourquoi devrais-je toujours revenir vers elle ?
— Je ne sais pas, dit l’autre fille, amusée par la situation.
Elle reprend une portion. — Aargh.
— Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Ce dessert me dégoûte. Il est si amer. Comment ai-je fait pour l'aimer aussi longtemps ? Est-ce que je faisais semblant pendant tout ce temps ?
À la manière d'un épéiste, elle brandit son arme et avale le reste. La bouchée de trop.
— Je n'en peux plus de ce dessert. Je le hais, je ne veux plus jamais le revoir. Éloigne-moi ce dessert de malheur !
— Ah, tiens ! Ton petit ami arrive.
— Au diable lui aussi. Dis-lui que je suis partie me trouver un autre dessert qui ne m'écoeure pas ! »
Sur ces mots, elle prend son sac à main et ses jambes à son cou.
Annotations
Versions