Les rideaux s’ouvrent.

Une armée de danseuses envahit la scène.

Porte-jarretelle, chaises, talons aiguille.

Rouge à lèvre rouge-carmin, paillettes dans les cheveux.

Jambes écartées, poses lascives.

Elles ondulent comme des serpents.

Des centaines d’hommes applaudissent.

Elle est au milieu de la troupe.

Elle danse, ondule, se cambre.

Sourire candide, yeux remplis de perversion.

La musique est terminée.

Les rideaux se referment.

Toutes les filles se déshabillent,

Sauf elle.

Tout le monde quitte le conservatoire.

Talons aiguilles raisonnant sur le sol en marbre,

Elle continue de danser.

Ondulation, se cambrer,

Porte-jarretelle, chaises, talons aiguille.

Rouge à lèvre rouge-carmin, paillettes sur le corps et les cheveux.

Jambes écartées, poses lascives.

Tous les miroirs la contemplent.

Soudain un homme entre dans la salle.

« Pourquoi nous fais-tu ça ? »

Elle ne lui répond pas.

« Pourquoi nous aguiches-tu autant ? »

Elle se rapproche lentement.

Une panthère en approche,

Il la contemple.

Elle lui caresse délicatement le visage puis se décide à répondre.

« Je te fais de l’effet ? »

Sourire gêné, problème de gravité dans son jean,

Il tremble, il gémit à son toucher.

Une respiration et puis un soupir.

« Oui. »

Elle retire la main de son visage,

interrompt la relation.

« Tant mieux. »

Elle ramasse ses affaires,

Change ses habits.

Et claque la porte.

Ses amies l’attendent dehors.

« Alors ?

— Toujours pareil. »