XXV. La fermeture cérébrale
Parce qu’il y a une fin éphémère à chaque œuvre.
J’ai voulu marquer le coup avec le chiffre vingt-cinq qui correspond à mon âge au moment d’écrire toute cette promenade mentale.
Durant l’interlude, je vous ai fait une représentation de ma personne.
Tantôt drôle, tantôt imagée par un côté théâtral assumé.
Je me suis dit qu’il fallait que je termine cette œuvre avec une sorte de synthèse, vous savez un peu comme la fin d’Agatha Christie dans les Dix petits nègres.
On donne une solution apportée , une intrigue désormais résolue, toutes les questions se voient miraculeusement dôtées de réponses et les lecteurs sont là :
« Oh, mais c’était si évident, pourquoi ne l’ai-je pas vu avant ? »
Je m’appelle Céline et j’ai vingt-cinq ans.
J’aime décrire mon cerveau comme étant un kaléidoscope d’émotions.
Je voulais partager à chaque chapitre mes ressentis sur la vie, en exagérant au maximum mes émotions. La définition même du paroxysme. Néanmoins tout ce que je ressens et tout ce que je décris est réel.
J'utilise énormément la personnification de mes démons car en tant qu'humain, on cherche toujours un coupable à notre souffrance.
J’ai pris l’habitude d’imaginer des scénarios depuis l’enfance, d'où le nombre accru de chapitres.
Qui suis-je réellement sinon ?
Je suis une femme.
Certes.
Comme tant d’autres femmes.
Je suis à un âge où plus j’avance dans l’âge adulte, plus les problèmes de la vie sociale se font ressentir. Disons simplement que je passe de l’enfant qui jouait à table et qui s’ennuyait durant le repas de famille à cause des débats interminables à celle/celui qui instaure le débat et qui prépare à manger pour ses invités.
Quoi d’autre ? Je suis bélier ascendant et lunaire Gémeaux. J’ignore si ça a une quelconque importance, mais j’aime beaucoup me faire pseudo-analyser par les magasines Voici et Gala dans la file d’attente du médecin. Cela m’occupe l’esprit et ça me fait oublier l’enfant qui hurle de douleur dans mes oreilles.
En groupe sanguin, je suis O +, du coup je peux donner mon sang à beaucoup de monde. C’est plutôt cool, mais j’aurais préféré être AB- pour le côté mystérieux et recherché.
Je suis née le cinq avril, du coup, je disais régulièrement à tout ceux que je rencontrais :
« mais si, le lendemain du suicide de Kurt Cobain » pour que tout le monde s’en souvienne mais j'oubliais trop souvent que Nirvana était de moins en moins considéré. Au niveau de la gêne ressentie, c'est un peu l'équivalent quand tu cites Perceval dans Kaamelott ou quand tu chantes dernière danse de Kyo.
Je suis historienne de l’art, car j’adorais enfant, collectionner les oeufs impériaux en porcelaine et je suis une grande passionnée de mythologie depuis la sortie du dessin animé Hercule.
Je suis juriste parce que j’ai toujours eu du mal à me garer dans la route de la société, préférant le droit chemin de l’existence.
Je suis celle qui trouve le réconfort auprès de ses chats et plus généralement auprès des animaux.
Je suis celle qui rend souvent hommage à la Lune.
Je suis celle qui prend régulièrement des bains et s’étonne après de la facture d’eau.
Je suis l’indécise ivre de mots qui met en péril les librairies,
Je suis l’enfance à base de chansons maudites et de livres,
Je suis la sortie de l’adolescence timide au détour d’une ligne de métro et d’une cigarette,
Je suis la danseuse tentatrice, je suis celle qui refuse de se contenter d’une tarte au citron.
Mais je suis aussi une dame dans la partie d’échecs des relations sociales.
Je suis l’enfant qui cherchait pendant des heures un trèfle à quatre feuilles.
Un trèfle qui me donnerait l’illusion de me sauver de la tristesse,
Un trèfle qui m’assurerait la protection.
Un trèfle qui serait lui-même protégé par mes amis et ma famille, quoi qu’il m’arrive, quoi que l’on me fasse.
Le cauchemar, la chambre, l’angoisse, la télécommande et la boulangerie sont ce qui reflète le plus ma vie en ce moment, du moins en ce mois d’août/septembre 2020 qui ont été quelque peu chaotiques pour moi.
Par ailleurs, mes textes n’ont jamais eu comme seul et unique but de me plaindre, mais de te dire à toi, si jamais tu me lis et que tu te sens mal :
« Je sais que je ne suis pas la seule à ressentir la pression d’une société mal organisée. On hérite tous depuis je ne sais combien d’années, que cela remonte des années 60 ou des années 20 ou encore plus loin encore, de divers traumatismes et de codes sociaux qui nous ont été imposés et qu’on intériorise comme étant normaux alors qu’ils nous détruisent psychologiquement sur le long terme.
On a tous des démons intérieurs qu’on essaie d’expulser de toute notre force, que cela soit en consultant un psychologue, en s’entourant de gens qui nous aiment, en faisant du sport, en se faisant prescrire des médicaments, en prenant soin de nous-mêmes.
En vérité, il n’y a jamais de solution donnée, il n’y a jamais qu’une seule vérité, qu’un seul chemin.
Le monde n’est jamais manichéen.
À titre d’exemple loufoque : Ce n’est pas parce qu’il/elle t’a largué/ée que c’est un/e connard/connasse.
Cherche toujours les raisons, le pourquoi du comment, la cause et l’effet pour t’en sortir et trouver la voie la plus juste.
Qu’est-ce qui te pousse à te conduire de la sorte ? Est-ce que c’est vraiment toi ou l’image que tu veux donner aux autres pour avoir bonne conscience ? Penses-tu que la fierté soit si importante dans une relation ou ne passes-tu pas à côté de l’occasion de dévoiler tes véritables sentiments ?
Es-tu en colère à cause des autres ou est-ce une rage qui bouillonne en toi depuis l’enfance ?
Pourquoi ne t’aimes-tu pas ?
Comment es-tu devenu dépendant affectif ?
Pourquoi es-tu devenu si froid dans tes relations ?
Pourquoi as-tu peur de l’amour ?
Pourquoi as-tu peur de l’échec ?
À côté de cela, on te donnera au cours de ton existence énormément de conseils.
Certains sont bons à prendre, mais toujours avec des pincettes, car les conseils ne sont jamais entièrement adaptés à la nature de ton âme.
Que cela soit tes amis, ta famille, tes connaissances, ils ont tous une image idéalisée d’autrui et de la personne qu’ils aiment ce qui fausse entièrement leurs jugement et leurs conseils.
La vérité c’est que tout le monde essaie de s’en sortir car la vie est cruelle et merveilleuse à la fois.
Tout ce que j’ai à te dire personnellement : Sois honnête avec ton âme et avec toi-même.
Essaie vraiment et je sais que ce sera vraiment horrible parfois, limite invivable de ne jamais lâcher la partie de ta vie.
Romain Garry disait « Le goût du chocolat est meilleur quand tu as l’envie de crever. »
Ne perds jamais espoir, ne vis pas dans les regrets.
Ne fais pas comme moi qui ai acquis l’automatisme dès l’adolescence de vouloir absolument tout contrôler dans ma vie et qui se rend doucement compte à l’âge de ses vingt-cinq ans, qu’elle a construit un château. Non pas un château avec des briques solides, mais un château de cartes qui laisse apparaître toutes les émotions qu’elle essayait d’enfouir au plus profond de son âme.
Des émotions qu’elle tentait de noyer, d’enterrer mais qui remontent lentement à la surface.
Pour la touche finale : À vingt-six ans, il est fort probable que je rigole de mes textes dans cette promenade mentale.
Néanmoins, je sais que j’aurai des jours meilleurs.
Demain est moins pire qu’aujourd’hui.
On est tous dans le même navire et on va tous s’en sortir.
Je t’en fais la promesse.
( et cette fois-ci mes doigts ne sont pas croisés derrière mon dos)
Annotations
Versions