Chapitre 46 - VP Benjamin - FIN
Le soir avant le mariage, elle m’a énervé particulièrement en m’ignorant complètement sans aucune raison ni aucune explication bien sûr, et elle a bu beaucoup plus qu’elle ne peut le supporter. Elle dansait avec tout ce qui passait. J’ai supporté ça stoïquement pendant quelques heures et je me suis dit que si je lui mettais une fessée dans mon état de colère, je risquais de la tuer. A 2h, j’ai pris le risque… Je l’ai ramené à sa chambre et je l’ai mise sous la douche en insistant bien sur les fesses et en l’informant que c’était pour qu’elles ressentent bien tout ce qui allait leur arriver. Je l’ai prévenu qu’elle allait recevoir la plus grosse fessée que je ne lui avais jamais mis et je l’ai installé contre le lavabo, pour qu’elle n’ait pas le réconfort de me sentir. J’ai remonté mes manches et j’ai commencé à la main. Je lui ai mis une fessée dans les règles de l’art, devant le miroir pour qu’elle voie bien tout. J’ai changé de main pour garder le même rythme effréné. Quand elle a commencé à pleurer, j’ai pris sa brosse à cheveux et je lui ai annoncé que la punition commençait réellement et que j’allais compter cinq minutes à partir du moment où elle pleurait. Je n’ai absolument pas culpabilisé.
Le lendemain, elle était toute gentille, et je ne savais pas si c’était à cause de la fessée qu’elle avait reçu ou du mariage qui lui donnait des idées. Elle m’a demandé pardon, ou plutôt, elle m’a juste dit « pardon ». Elle m’a collée toute la journée. J’étais encore furieux contre elle et pourtant, elle me faisait trop craquer :
- Laetitia, lâche-moi un peu !
- Je ne fais rien du tout.
- Tu es dans mes pattes.
- Fais comme si je n’étais pas là.
- Tu es à quelques centimètres de moi en permanence.
- C’est au cas où tu te fasses draguer par une autre.
- Il n’y a que nous deux à cet instant précis.
- Ça s’appelle anticiper, tu ne peux pas savoir, c’est moi qui le faisais pour toi dans ton entreprise.
- Tu me gonfles ! Je suis fâché après toi, est-ce que ce n’est pas assez clair ?
- Tu ne sais même pas pourquoi.
- Je ne crois pas que tu sois autorisée à être jalouse, de toutes façons.
- En réalité, c’est parce que tu sens bon.
Je souris. Trop craquante. Elle continue :
-Et j’ai envie de sentir ta peau contre la mienne.
- Es-tu en train de me dire des choses gentilles ?
- J’ai très envie que tu me prennes sur ce canapé. Je ne sais pas si c’est quelque chose de gentil.
La même image m’ait venue bien sûr en trois quart de secondes, bon sang, comment allais-je pouvoir finir mon travail en pensant à ça ? La meilleure façon de mettre fin à une tentation, c’est d’y céder !
J’ai embarqué Laetitia dans ma chambre et je l’ai prise comme une vilaine fille, qu’elle était. L’effet qu’elle me faisait était dingue et cela a duré tellement longtemps que j’ai finis par craindre de lui faire mal. Elle m’a rétorqué :
- Pas plus qu’hier, espèce de salaud !
- Ne me provoque pas.
Après avoir terminé, je l’ai gardé dans mes bras.
- Est-ce que tu aimes que je te fasse mal ?
- En fait, avec l’excitation, la douleur est assez bizarre, vraiment atténuée, en tous cas. Jusqu’à ce que…
- Jusqu’à ce que tu ais un orgasme ?
- Oui.
- Nous venons d’avoir une conversation normale, non ?
- Si tu appelles ça « normale » !
- Sans nous disputer, je veux dire.
Et au milieu de la soirée, elle m’a vu. Comme si avant, elle me regardait sans me voir et que là, d’un seul coup, j’existe pour de vrai. Sa carapace s’est brisée. Dans mes bras j’ai enfin pu tenir la vraie Laetitia, celle qui rit avec ses collègues, qui tient tête à tout le monde, et dont la moindre émotion se lit sur le visage. Pas la femme froide qu’elle s’obstinait à être avec moi. Nous sommes restés collés l’un à l’autre toute la nuit.
J’ai eu peur que son comportement ne change dès le lendemain mais elle est restée ouverte et normale.
Dans l’avion, elle m’a enfin parlé. Je ne suis pas un grand psychologue mais ça m’a aidé à comprendre beaucoup de choses. Je suis aussi revenu sur certaines parties de notre histoire commune :
- Est-ce que tu te souviens de ce que tu m’as dit le jour où tu m’as quitté, en revenant du Canada ?
- Tu ne vas pas revenir là-dessus ?
- Si, j’ai besoin d’en parler. Tu m’as dit que j’étais un minable, inintéressant et que je ne savais rien faire avec une femme dans les bras.
- Arrête ! Tu veux me faire culpabiliser ?
- Et aussi que je n’avais rien à dire et que je ne m’intéressais à personne.
- Que veux-tu que je te dise, que je ne le pensais pas ? J’en pensais chaque mot Benjamin !
- Vraiment ? Et qu’est-ce qui a changé ?
- Le manque de toi. L’objectivité. L’amour qui rend aveugle !
J’ai réussi à la convaincre de revenir travailler pour moi. Elle continuait à dire qu’elle aller se lancer en indépendante, mais je voyais bien qu’elle rêvait de retrouver son équipe. Tout le monde n’attendait d’ailleurs que ça, même Julien, qui l’avait remplacé, vivait mal la situation.
Le lundi, j’ai convoqué mon CA et je leur ai annoncé que Laetitia Demange faisait désormais partie de ma vie et que si cela dérangeait quelqu’un, je voulais bien leur remettre ma démission sur le champ. Personne n’a osé dire un mot, surtout que le départ de Laetitia s’était déjà fait ressentir. Quelques semaines avant qu’elle ne parte, ils avaient refusé une idée à elle qui concernait la création de sites internet propres à chaque centre en version mobile. Même nos plus petits concurrents nous avaient devancés sur ce coup-là et le magazine LSA ne nous avait pas ratés.
Quelques mois plus tard, la première fois où nous sommes allés manger chez ses parents, son père n’était clairement pas ravi. Il a réussi à me dire, devant elle :
- Ça m’arrange pas mal votre histoire de cœur, je suis persuadé que tu vas te planter et quand elle t’en voudra à mort, comme elle seule sait le faire, elle reviendra travailler pour moi !
Ambiance…
Laetitia l’a bien engueulé et lui a demandé s’il avait fait le moindre progrès en écologie qui justifierait son intérêt pour lui, et j’ai juste ajouté :
- Comme quoi, les chiens ne font pas des chats !
Sa mère a confirmé qu’elle ne tenait clairement pas ça d’elle, et qu’elle espérait vraiment que je supporterai son caractère de cochon.
Le week-end suivant, j’ai décidé d’emmener Laetitia dans l’Auxois et de lui présenter mes parents et ma fille. J’ai eu très peur de sa réaction, vu que je ne lui en avais jamais reparlé, mais bizarrement, elle l’a juste regardé d’un air hébété. Comme pour me faire pardonner, je lui ai rappelé qu’elle l’avait déjà vue, après être revenue du Québec, puisque ma fille Emma avait hérité de son bureau pour être plus près de moi en tant qu’assistante stagiaire. Elle n’a pas eu l’air de la reconnaître et je n’ai pas insisté. J’ai posé ma main sur ses fesses et nous sommes allés nous promener tous les trois, sous un soleil magnifique.
Laetitia, j’espère que ta version des faits est objective. Sinon…
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