J’ai emmené Halley avec moi pour lui changer les idées. Quand je réussis enfin à la calmer, elle me raconte ce qui la met dans cet état et là, comment dire… je suis sur le cul.

Je retourne au QG, ne sachant pas comment je dois préparer mon frère à ce qui va lui tomber dessus. J’ai encore du mal à y croire moi-même. Vu ce qu’elle m’a annoncé, Liam va péter un câble, c’est certain.

En soupirant, je me dirige vers le bureau de mon frère et entre sans frapper. Notre père est toujours là ; il essaie de le calmer, mais en vain, ce qui n’arrange pas notre affaire.

– Je suppose que toi non plus, tu ne me diras rien, me dit Liam en me menaçant du regard.

– T’as tout pigé.

– Vous me faites grave chier !! Merde ! Pourquoi est-ce qu’elle pleurait ? Halley ne pleure jamais.

– Mon fils, elle te le dira en temps voulu. Ce n’est pas à nous de le faire. Allez, je vous laisse, les garçons.

Notre père sort du bureau de Liam et un silence pesant s’installe. Il me sonde, à la recherche d’un indice quelconque, mais vu qu’on ne fait pas de télépathie, ça va être dur de deviner mes pensées.

– Bon, tu peux me dire au moins si elle va mieux ?

– Ouais, même si ce n’est pas la super forme.

– Qui est-ce que je dois tuer ?

– Euh... Personne, si tu veux pouvoir la reconquérir. Halley va avoir besoin de toi, tu es prêt à tout encaisser ?

Je me gratte la tête et je change de sujet.

– Ouais. Bref, et c’est quoi cette enveloppe ?

– Oh ça ? J’en sais rien. C’est l’autre qui l’a amenée pour Halley, dit-il en sortant les documents.

Mais quand il les lit, il devient livide.

– Putain, sale fils de pute !! Je vais le tuer de mes mains !! Où est-elle ?

– Qui ?

– Halley !!

– Chez nos parents. Pourquoi ?

Liam se lève brusquement, mais je m’interpose.

– Oh là, tout doux. Tu respires et tu me dis ce qui se passe. Elle n’a pas besoin de ça, là, tout de suite.

– Tu te fous de moi, putain ! Un petit con fout ma femme enceinte et tu me demandes de respirer ?

– Comment tu sais ça ?

– Les papiers !! me dit-il en agitant les feuilles sous mon nez.

Puis il les jette sur son bureau, furieux. Lentement, je prends la liasse de documents, mais je n’ai pas le temps de les regarder qu’il en profite pour sortir. J’essaie bien de le suivre, mais il est plus rapide que moi. Je le suis dans le couloir quand j’aperçois notre père.

– Papa ! Arrête-le !! Il est au courant !! crié-je.

Le nez sur les documents, j’arrive à déchiffrer ce qu’il y a d’inscrit tout en marchant, et je découvre avec stupéfaction que l’ex de Halley abandonne légalement ses droits parentaux.

De son côté, notre père réussit à stopper Liam avant qu’il ne fasse une grosse connerie.

– Fils, lui dit-il calmement, mais fermement, je te laisserai partir, mais seulement quand tu te seras calmé, prévient-il.

– Putain, papa !! Laisse-moi passer !

– Hors de question. Elle a besoin que tu sois avec elle, pas que tu lui gueules dessus. Elle a peur de ta réaction. Donc, si tu veux qu’on te laisse passer, tu te calmes, lui dit notre père.

– Je veux des explications, rien de plus !

– Elle n’a pas à t’en donner, lui dis-je.

– Mais c’est ma femme !!

– Non, ce n’est plus ta femme, mon frère. N’oublie pas que c’est toi qui l’as quittée. Tu as voulu qu’elle vive sa vie, qu’elle soit sûre de son choix. Tu n’avais tout simplement pas prévu qu’elle tombe enceinte d’un autre et elle non plus, sûrement !

Je lui laisse le temps de réfléchir et je reprends mon souffle.

– Avant d’aller la voir, respire un grand coup et pense à ce que tu veux vraiment. Si tu veux être avec elle, n’oublie pas qu’elle est enceinte. Après, soit tu la prends comme elle est, soit tu lui fous la paix.

Il est en train de cogiter, je le vois dans son regard.

– Est-ce que tu es prêt à prendre le tout ?

– Il faudrait peut-être que j’en parle avec elle, non ?

– Ouais, c’est pas faux, mais frère ou pas, si tu la plantes parce que tu veux pas du bébé, tu auras affaire à moi.

– Tu resteras calme ? lui demande notre père.

– Oui, je te promets que je serai le plus calme possible.

– Alors, va la retrouver, lui dis-je.

Il me fait un signe de tête, mon père le lâche et il file à toute vitesse en sortant du bâtiment. J’espère que ça va bien se passer.