dispute
J'entrais dans la cabine de Drake agacée et verrouillais derrière moi. Toute la journée je ruminais ses paroles, faisant grandir en moi l'envie furieuse de le frapper. A présent, alors que j'aurais dû aller dormir n'y tenant plus je souhaitais le confronter.
- J'estime avoir fini ma journée princesse, me lança-t-il depuis la table lui tenant lieu de bureau sans même se retourner.
- Rien à voir avec la mission, lui rétorquai-je.
Il passa avec lassitude sa main dans ses cheveux ébène pour ramener en arrière une mèche tombant sur ses yeux bleus glacés. Il s'accouda nonchalamment à sa chaise et me fixa avec un petit sourire narquois.
- C'est à quel sujet ? soupira-t-il.
Son expression fit grimper en flèche mon exaspération et l'envie viscérale de l'étrangler.
- Je croyais qu'on en avait fini avec ces piques et remarques blessantes dans notre vie précédente, lâchai-je en colère.
- Comme tu le dis si bien, il s'agit d'une nouvelle existence.
- Alors toi, tu choisis de régresser au lieu d'évoluer !
- Où est le problème, princesse ? J'ai été plus caustique que tout à l'heure, d'ordinaire tu encaisses mieux que ça. serais-tu malade ? se moqua-t-il.
- J'en ai peut-être assez de supporter ça, ne crois-tu pas ? Et cesse de m'appeler princesse !
- Je n'ai pas l'intention de m'excuser, déclara-t-il retournant à sa lecture.
- Je n'en demandais pas tant monseigneur. Sa majesté accepterait-elle de me lâcher avec ses railleries ?
- J'y réfléchirais.
Mes mâchoires se crispèrent, je me trouvais au bord des larmes.
- J'aurais cru que toi au moins tu aurais pu comprendre la douleur de ne pas être avec celui que l'on aime.
C'était un coup bas, mais je le trouvais mérité. Il se leva d'un bond renversant la chaise. Je ne pensais pas autant le toucher, néanmoins je ne reculais pas devant son accès de colère.
- Et toi, comment peux-tu être aussi aveugle aux sentiments des autres ?
- Elle est bien bonne celle-là. J'ai bien compris ton sentiment d'aversion, en revanche j'ignore ce qui a bien pu le motiver, tempêtai-je.
- Tu ne comprends vraiment rien, laisse-moi.
- Explique-moi, exigeai-je.
Tous ses muscles se tendirent, il menaçait de vraiment exploser.
- Sors d'ici ! hurla-t-il.
- Hors de question que je parte sans savoir, criai-je à mon tour.
Il agrippa mes bras avec force, me dominant de toute sa hauteur, à bout de nerf, il me faisait mal. Je soutins pourtant son regard avec détermination. Mon sang battait fort à mes tempes, durant quelques instant mon cœur se suspendit, attendant qu'il me pousse violemment dehors. Au lieu de ça, il saisit ma nuque et m'embrassa. J'écarquillais d'abord les yeux de stupeur avant de les fermer le laissant faire. Il rompit le contact, ramassa le siège me tournant le dos.
- Excuse-moi. Je n'aurais pas dû perdre le contrôle et m'en prendre physiquement à toi.
- Drake...
- Je souhaitais juste que tu remarques enfin ma présence, puisque Angal était apparié à une autre, murmura-t-il.
Il alla prendre place dos à moi, dans un fauteuil face à la fenêtre holographique. Je restais interdite, toute ma colère évanouie.
- Tu ne pouvais pas simplement me le dire ? demandai-je sobrement.
Il garda le silence. A y penser, j'étais idiote de faire cette réflexion, nos relations depuis des années étaient versatiles, chacun jouant au plus abrasif avant d'être miel. Bien trop probablement pour qu'il ne me dise une chose pareille. J'aurais certainement cru qu'il se moquait de moi, ma réaction l'aurait bien plus blessée que ça. J'avançai et me postais face à lui, son orgueil le poussa à planter ses iris bleus acier dans les miens. Je me remémorais toutes ces fois où il me laissa voir ses faiblesses tandis qu'il les dissimulait à tous. Preuves de la confiance qu'il m'accordait. Je me rendis compte que je ne pouvais définir exactement ce que je ressentais à son égard. Je m'assis sur lui ce qui le crispa en le faisant reculer contre le dossier.
- Que veux-tu ? me questionna-t-il suspicieux.
Je posais mes mains sur son torse.
- Honnêtement, je l'ignore, lui répondis-je sincèrement avant de l'embrasser.
Je savourais ses lèvres tendres et chaudes, il me saisit au creux de mes reins, bousculant mon souffle. Sa langue vient avec envie chercher la mienne. Chaque seconde accélérait le rythme de mon cœur. Je glissais mes doigts derrière sa nuque avant de m'écarter légèrement pour respirer de nouveau.
- Tu n'es pas vraiment plus simple que moi à suivre, me fit-il remarquer.
- Je ne peux pas te contrer.
- Es-tu sûre de vouloir aller plus loin ?
- Convainc-moi, susurrai-je avec un sourire de défi.
Une lueur s'alluma dans son regard, il m'agrippa avant de me soulever pour m'assoir sur la table. Il s'empara de ma bouche avec avidité, écarta doucement mes cheveux de ma nuque pour y déposer de doux baisers. Alors que ses lèvres glissèrent sur ma clavicule il déchira avec violemment mon chemisier. Il s'amusait à souffler le chaud et le froid. Effleurant de ses doigts mes courbes puis empoignant mes seins, jouait de sa langue sur mon mamelon gauche avant de mordiller le droit, m'arrachant un gémissement qui l'encouragea. J'ôtais son haut pour profiter de la vue de son torse sculpté. Suivais avec gourmandise ses muscles se contracter et se détendre tandis qu'il cherchait à enflammer chaque zone érogène de mon anatomie.
Il m'allongea, promenant ses lèvres de mon nombril jusqu'au nœud retenant mon pantalon de pyjama, il le défit et le retira. Mon corps entier s'échauffait alors qu'il approchait de mon bas ventre, je me tendis toute entière. Avec habileté il me provoqua des vagues de plaisir allant crescendo avec ma frustration de ne rien pouvoir faire d'autre qu'emmêler mes doigts dans ses cheveux. Il poursuivit jusqu'à m'arracher un cri d'extase, n'y tenant plus je me redressais et l'attirais à moi. Je voulais sentir son corps contre le mien, humer son odeur, laisser mes mains suivre ses muscles, le priver d'air en l'embrassant passionnément.
- A quel point es-tu convaincu ? réussit-il à me demander amusé.
- Je te veux, maintenant, haletai-je attrapant son pantalon afin de l'ouvrir.
Il saisit mes mains m'en empêchant, réactivant immédiatement ma frustration. Il me souleva à nouveau et me dépose sur son lit.
- Je t'interdis de bouger pour l'instant ou je t'abandonne là.
- Salaud, laissai-je échapper en obtempérant tout de même.
Je détaillais la ligne de sa mâchoire, les courbes de ses pectoraux, prolongeant mon étude sur ses abdominaux. Il retira lui-même le vêtement ne me laissant aucun doute sur son désir actuel. Il s'allongea à mes côtés et recommença ses caresses. Je voulus lancer ma main à la rencontre de son épaule.
- Non pas encore...
Je ravalais une insulte, me contentent de le dévorer des yeux tandis qu'il électrisait chaque point érogène tantôt de ses lèvres tantôt avec ses doigts, évitant pour le moment mon intimité. Lorsque sa bouche s'approcha à nouveau de mon clitoris je contractais tout mon corps dans un gémissement, anticipant le plaisir. Il se ravisa, ramenant son visage face au mien.
- S'il te plait, soufflai-je utilisant toute ma volonté pour ne pas bouger.
- Je ne t'aurais jamais cru capable d'être si docile.
- Si tu ne te décide pas rapidement, je te jure que je vais prendre feu et tout ce qui se trouve autour avec.
- A tes ordres princesses, susurra-t-il.
Aussitôt je sentis son membre contre mon sexe, ma frustration à son paroxysme rendit ma respiration haletante. La décharge de plaisir qui m'envahit lorsqu'il me pénétra brisant totalement ma résolution. Mes mains l'agrippèrent aussitôt pour suivre le rythme de ses reins tandis que mon bassin accompagnait à merveille. Je me délectais de chacun de ses assauts jusqu'à décider d'échanger nos positions. Je l'embrassais goulûment puis mettant mes mains sur ses cuisses, je me penchais en arrière m'aidant de cet appui pour soulever mon bassin. Ses traits se crispèrent, il refusait de laisser échapper le moindre cri d'extase pour le moment. Une main accompagna mes mouvements, l'autre malaxait ma poitrine. Cédant à mes pulsions j'accélérais, soudain il me ramena contre son torse, m'immobilisant de son mieux.
- Pas si vite, je refuse d'en terminer trop tôt.
Son souffle chaud fit vibrer tout mon être, je goûtais tendrement ses lèvres, moi non plus je ne voulais pas me contenter de si peu.
- Dans ce cas je te laisse diriger, lui susurrai-je avant de mordiller le lobe de son oreille.
- Depuis le temps...
Il m'invita à changer de position, alternant ces dernières par de moments de simples caresses pour prolonger cette étreinte au maximum. Quand enfin vint l'extase nous étions en une communion parfaite, dans les bras l'un de l'autre.
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