16h25 : j'écris.

J'ai déjà écrit ce matin à 10h. Et hier toute la journée. Et dans la nuit de vendredi. Et tous les jours de la semaine passée.

Qu'est ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi quand tout va bien, mon coeur saigne et mes larmes coulent ? Pourquoi ai-je l'impression constante de me noyer, et le sentiment ravageur de toujours déranger ? Pourquoi ton silence pèse-t-il aussi lourd ? Pourquoi ces deux petites lettres sont-elles si tranchantes ?

Vu.

Vu, mais ignoré.

Vu, mais pas répondu.

Vu, mais ça te dérange.

Ce n'est peut-être pas le cas, mais faute de réponse c'est l'impression que ça donne.

Je m'en veux de te prêter ces pensées. Je sais que tu ne vas pas bien, et c'est sans doute pour ça que tu ne réponds pas. Ou peut-être que je te dérange vraiment. Peut-être que je t'ennuie. Peut-être que je n'ai rien à t'apporter, et tu commences à le sentir alors tu t'éloignes.

Ça y est, j'ai de nouveau craqué. Alors que le torrent de mes larmes commençait à se calmer, la tempête est repartie. Je suis enfermée dans un cycle d'autodestruction sans fin où je pense trop et je me fais mal. Une petite voix dans ma tête m'explique que je ne suis rien, personne ; c'est pour ça que tu ne veux plus de moi.

Je prends une grande inspiration. Allez, cette fois ça y est, je suis calmée.

Non.

Je rechute, encore et toujours. Je rechute et je continuerai, car ce soir il n'y a personne pour me changer les idées. Je continuerai, car tu n'as pas répondu à l'appel de désespoir que je t'ai lancé.

Et comment t'en vouloir, à toi qui ne va pas bien. A toi qui te sens vide, et qui peine à sortir. A toi qui peut en voir d'autres, plus intéressantes, moins abîmées. A toi qui a déjà trouvé un moyen de te soulager.

Mais moi je n'ai que toi. Je n'ai que toi et je ne veux que toi. Je n'ai que toi, et je ne sais pas comment faire autrement.

Tu m'as dit que dormir t'aidait à moins penser, alors j'ai essayé de t'imiter. Mais la nuit ne veut pas de moi. Elle me pousse, elle me chasse. Elle me garde éveillée, et je reste seule avec mes pensées.

Alors j'écris. Je vide ce que j'ai sur le coeur, et j'essaye de m'occuper l'esprit.

12.03.2023