Chapitre 8: Une surprise inattendue
Une nuit, alors qu’elle était endormie, plusieurs flashs tourmentaient l’esprit d’Anna...
— Mais qui êtes-vous ?
— N’aie crainte, je ne te ferais aucun mal ! quel est ton nom ?
— Mais qui êtes-vous et qu’est-ce que vous nous voulez ?
— …
— Quel est ton nom ?
— Anna !
— Anna…mon nom est Thraän, je viens d’une exo planète appelée Nosfuria…
Elle avait perdu la mémoire, pourtant elle se remémorait sa discussion avec Thraän dans le vaisseau qui les ramenait sur Nosfuria.
Les visages des quatre petits garçons qu’elle protégeait sur Terre se matérialisaient dans son esprit, mais cette vision était si floue qu’elle n’arrivait pas à se rappeler le rôle qu’ils avaient bien pu avoir.
L’homme qui avait empêché l’immonde créature recouverte de morceaux de chair de s’en prendre à elle, lorsqu’ils patientaient sur le grand champ dévasté venait également troubler ses pensées. Tout comme l’altercation entre Thraän et lui. Mais ce qui restait le plus étrange c’est qu’à ce moment-là, elle ne comprenait pas un mot de ce qu’ils étaient en train de se dire. Et A travers cette vision, tout devenait plus clair...
Les deux hommes étaient alors en train de se provoquer. Quand Thraän fit son apparition avec ses gardes devant l’homme, il lui fit comprendre aussitôt qu’il ne devait pas s’approcher d’Anna et des enfants, car il les avait capturés le premier et désormais, la loi de l’appropriation devait s’appliquer.
L’autre homme tentait de le défier et jouait de l’ironie : « Oh ! quel dommage… Je suis persuadé que nous nous serions parfaitement bien entendus tous les deux ! Toutes mes excuses, mon Commandant ! » disait-il à son supérieur. Thraän était furieux après cet homme, mais il se contenait malgré tout.
Ensuite, l’autre homme lança un petit regard amical à Anna avant de s’en aller sans saluer son Commandant. Visiblement, les deux hommes n’avaient pas l’air de s’apprécier…
Pour terminer, un autre épisode s’enchainait directement lorsqu’elle revoyait l’hoyük en train de la martyriser dans la mine de kupryon. Elle suppliait le surveillant de ne pas la tuer avant qu’il la propulse violemment sur le sol : « Pitié s’il vous plait ne me tuez pas ! Je vous en supplie. »
À cet instant précis, Anna se réveilla en sursaut.
Je viens de faire un autre de ces horribles cauchemars, mais celui-là était différent. J’ai l’impression de l’avoir vraiment vécu. J’en ai encore des frissons, du coup, je suis incapable de me rendormir.
Je me lève. Je jette un œil par la fenêtre. vrai dire, je ne sais même pas quelle heure il peut bien être, car sur Nosfuria il n’y a ni jour ni nuit. Il fait toujours aussi sombre, mais à un moment de la journée, il y a quelques éclaircies et alors le ciel devient légèrement plus lumineux.
Thraän m’a expliqué l’importance des trois lunes dans le ciel et il a bien tenté de me faire comprendre que grâce à elles, et en fonction de leur position, les Fératih pouvaient se repérer dans le temps. Mais son explication ne m’a pas plus convaincue que cela et je n’arrive toujours pas à m’y faire, alors j’ai trouvé un autre moyen, beaucoup plus simple pour savoir si nous sommes en début ou en fin de journée.
Je me repère en fonction de la luminosité du ciel. Lorsqu’il fait plus sombre et que les rues commencent à se vider, soit c’est pour moi le petit matin ou la nuit. Et quand le ciel s’éclaircit légèrement et que la population emplit les rues, alors selon moi, nous sommes en plein milieu de journée ou vers l’après-midi. C’est un peu primaire comme solution, mais je dois avouer que l’explication de Thraän concernant les trois lunes semble beaucoup trop compliquée à mon gout…
Thraän ne dort pratiquement jamais ou quelques heures lui suffisent amplement du coup, je ne le vois pas très souvent, car pendant que je dors, il rejoint ses hommes et passe le plus clair de son temps au quartier militaire ou en ville. Nous discutons très rarement. Je ne sais pratiquement rien de lui, mais même si nous n’avons pas énormément d’affinités, il demeure toujours bon avec moi. Il me protège et au fil du temps, avec l’aide de Kirah, il a fait de moi une personne distinguée dans la cité, si bien que je suis énormément appréciée par beaucoup d’habitants d’Avraska.
Et puis d’ailleurs, il faut quand même préciser que tout le monde pense que je suis devenue sa dame, son épouse, alors qu’il n’en est rien ! Je suis juste sa « protégée », mais pourquoi ? Ça, je n’en ai vraiment aucune idée. Toujours est-il que tous me témoignent autant de respect qu’à Thraän. Je suis en sécurité et je ne peux que lui être reconnaissante pour tout ce qu’il a fait pour moi...
Après avoir regardé un bon moment par la fenêtre, je me dirige vers la salle d’eau pour y faire une petite toilette et quand j’ai fini, j’ouvre l’immense dressing qui apparait dans ma chambre. Parmi les centaines de vêtements qui s’offrent à moi, je sélectionne une longue robe blanche avec de larges bretelles, d’un tissu assez léger et agréable à porter, une sorte de mousseline.
Une fois prête, je décide de me rendre dans cette pièce qui ressemble à une cuisine. J’emprunte alors l’escalier et là-bas, je cherche désespérément quelque chose à manger.
J’ouvre tous les placards, mais rien ne m’intéresse vraiment et puis à vrai dire, la nourriture sur Nosfuria est assez particulière… Soit ça n’a pas de gout, soit c’est beaucoup trop épicé et puis, il y a toutes ces saveurs que je n’ai jamais goutées auparavant.
Mais je dois tout de même admettre que je suis quand même devenue amoureuse de ces petites choses que Kirah m’avait fait gouter, des petits biscuits rectangulaires superposés en plusieurs couches qui ont un petit gout agréable. Ces petits biscuits sont des noonï. Un marchand m’en avait offert plusieurs paquets aux saveurs différentes lorsque Kirah et moi nous nous étions une fois baladées sur la grande place. Je pensais les avoir tous dévorés, mais non, car en ouvrant le dernier placard, il restait bien un dernier paquet. Je le saisis, je l’ouvre et j’attrape un biscuit.
Je commence à croquer dedans puis je sors de la cuisine. Je décide de me rendre dans le jardin intérieur situé dans l’aile parallèle de la villa en dessous de la chambre de Thraän. J’y passe énormément de temps, car lorsque j’emprunte l’un des livres de la bibliothèque, c’est un endroit apaisant où je peux m’évader.
Pour accéder au jardin intérieur, il faut emprunter le couloir et passer par le grand salon lumineux où des banquettes sont disposées autour d’une table basse. C’est le troisième salon de la villa, situé à l’extrémité de l’entrée principale, le plus grand.
Ce salon donne accès à une grande galerie avec une sorte de parquet où nous prenons très rarement nos repas. Et après avoir descendu quelques marches, celle-ci conduit au jardin intérieur composé d’une cour principale avec une fontaine et un bassin. Il y a quelques bancs disposés de part et d’autre qui permettent d’apprécier la végétation ainsi que les magnifiques fleurs aux parfums délicats. De somptueuses colonnes jalonnent la véranda et soutiennent le plafond.
Comme le grand salon, le jardin est si lumineux, mais la lumière ne provient pas de sphères comme dans l’autre petit salon. C’est une lumière artificielle puissante présente dans tout le plafonnier qui éclaire ces endroits.
J’arrive alors dans le grand salon. Je me dirige vers la baie vitrée qui donne sur la galerie puis sur le jardin, quand tout à coup, j’aperçois cette chose…
Je cours me cacher aussitôt derrière l’un des canapés situés dans la pièce et je l’observe sans faire de bruit.
Je commence à paniquer, car je suis seule dans la villa. Thraän n’est pas là et je ne sais pas comment je vais sortir de là. Et puis, dans l’affolement, j’ai renversé mon paquet de biscuits à terre.
La journée commence mal, mais par chance, j’entends la voix de Thraän. Il m’appelle et crie mon nom dans toute la maison.
« Ce fou va nous faire repérer ! »
Je reste cachée derrière le grand canapé. Il arrive dans le grand salon où je me trouve et crie de nouveau mon nom alors, je prends mon courage à deux mains...
Je pose mes mains délicatement sur le dossier du canapé et je relève lentement la tête au niveau du dossier, en laissant dépasser mes yeux, juste assez pour voir où il se trouve et le prévenir discrètement que quelque chose s’est introduit dans la villa.
Il vient de me repérer, alors lorsqu’il voit ma tête apparaitre derrière le canapé, je place immédiatement mon index devant ma bouche pour lui faire comprendre qu’il ne doit pas prononcer un seul mot. Il scrute tout autour de lui et me demande en chuchotant pourquoi je suis cachée. Très discrètement, je lui fais signe de me rejoindre derrière le canapé. Il vient vers moi et s’assoit à terre. Nous nous dissimulons tous les deux derrière ce canapé.
— Thraän, nous ne sommes pas seuls ! J’ai vu quelque chose sur la galerie, il faut rester caché, cette chose était immonde !
Il semble très étonné par ce que je suis en train de lui confier et moi, toujours aussi paniquée.
— Et à quoi ressemblait cette chose ? Comment était-elle ? me demande-t-il d’un air plutôt surpris.
— Thraän, je n’en sais rien ! Je vous dis que j’ai vu cette chose sur la galerie… c’était bleu, avec des espèces de gros tentacules à la place des cheveux !
Il se met à rire et plaque sa tête sur le dossier du canapé. Je me demande s’il n’est pas devenu fou ! Je viens de lui dire que j’ai vu un monstre sur sa terrasse et il trouve ça amusant !
À nouveau, je lève la tête et je laisse apparaitre mes yeux pour voir si je vois à nouveau cette chose.
A ce moment précis, je me mets à hurler avant de me recacher derrière le canapé.
La chose était là, sous mes yeux, postée juste devant moi et immobile. Elle était en train de m’observer elle aussi.
Thraän voit bien que j’ai terriblement peur, alors il se lève, regarde la créature puis il s’accroupit vers moi : « Anna, je crois que tout ceci n’est qu’un regrettable malentendu…ce que tu as vu n’était pas un monstre, c’est ma servante et elle ne te fera aucun mal, je peux te l’assurer ! »
Je reprends mon calme, mais je ne comprends pas pourquoi sa servante a un tel aspect. Il me demande de me relever, ce que je fais lentement et, pas très rassurée.
Je me retourne et j’analyse la créature qui se trouve debout devant moi. Elle m’observe également avec ses gros yeux.
« Anna, je te présente Dolérice, ma fidèle gouvernante qui me sert depuis fort longtemps », me dit-il d’un air amusé.
Puis il se tourne vers cette chose et me présente à elle : « Dolérice, voici Anna, elle vient de la planète Terre. Désormais, elle est ici chez elle. »
Cela fait pourtant quelques temps que j’habite dans cette maison et je n’avais jamais croisé cette chose ! Comment est-ce possible ?
« Vous aurez le temps de faire plus ample connaissance après, mais d’abord Anna, suis-moi, j’ai quelque chose à te montrer. » rajoute Thraän.
Je le suis sans dire un mot et tout en marchant, je me retourne de temps en temps pour regarder à nouveau Dolérice qui m’observe également. Nous traversons le grand couloir et nous nous rendons dehors par l’entrée principale.
Devant la villa, il y a le pthërog de Thraän. Nous nous en approchons. Je l’observe de tous mes yeux, car je suis toujours aussi impressionnée… Il est si grand, si beau.
Thraän me tend une grosse boite. Je l’attrape tout en me demandant ce qu’il peut bien y avoir à l’intérieur, quand tout à coup, je sens que quelque chose est en train de gigoter à l’intérieur. J’entends à présent ces petits cris. Thraän me demande alors d’ouvrir la boite et voyant que je ne suis pas très rassurée, car je n’ai vraiment aucune idée de ce que je vais trouver à l’intérieur, il précise qu’il s’agit d’un cadeau.
Je pose la boite à terre. Je l’ouvre lentement et là, ma surprise et ma joie sont tellement immenses en voyant ce qui se trouve à l’intérieur, que je ne tarde pas à crier :« Waouh !»
C’est un poa-moah, une petite boule de poils toute blanche que j’avais repéré sur le stand d’un marchand en ville lors de notre première sortie avec Kirah et Edhän.
J’avais flashé sur cette petite bestiole et Thraän l’avait bien compris ! C’est un merveilleux cadeau qu’il vient de me faire.
Il m’explique alors que le poa-moah qui est devant moi est encore jeune et que je dois le dresser, car cette petite bestiole est assez têtue.
Le poa-moah se nourrit uniquement de fruits et court extrêmement vite. Il a aussi une petite particularité qui fait de lui un animal très rare, car il a le pouvoir de guérir les petites blessures superficielles. Il rajoute que je dois le traiter avec le plus grand respect et que ce n’est pas un animal comme les autres...
Je lui fais alors cette promesse. Dans un élan de joie, je suis si heureuse, que je viens de me pendre au cou de Thraän que je serre très fort. Il semble très gêné. Je viens de réaliser que je l’ai mis dans une situation bien embarrassante alors, je le lâche aussitôt et je lui demande pardon. Je le remercie à nouveau pour ce merveilleux cadeau.
Il part ranger sa monture à l’écurie et rentre à la villa avec moi.
Le lendemain, je me suis levée plus tôt que d’habitude, car l’objectif de cette journée est de trouver un moyen d’éduquer Sora, mon petit poa-moah, que j’ai baptisé ainsi en mémoire à ma petite chatte que j’avais sur Terre.
Je sors de ma chambre avec Sora qui a dormi près de moi. Je lui ai confectionné un petit nid douillet dans une jolie petite boite. Je descends le grand escalier et je me rends dans le jardin de Thraän. Je pense que c’est le bon endroit pour débuter son entrainement.
Thraän m’avait dit qu’il fallait s’amuser avec lui, car il serait davantage stimulé alors, je suis son conseil et sur le chemin, j’attrape des objets dans la maison. Je prends toutes sortes d’objets avec lesquels je pourrai amuser Sora.
Je tente désespérément de lui apprendre quelque chose, mais c’est peine perdue, car il n’est pas très réceptif et préfère plutôt renifler les plantes du jardin.
Je suis perdue et je n’ai aucune idée de ce que je pourrais faire pour qu’il m’écoute alors, Thraän qui vient de faire son apparition et qui constate mon désarroi me fait une proposition alléchante : « Viens avec moi, je connais quelqu’un qui pourra t’aider. » me dit-il d’un air amusé.
Nous quittons le jardin et nous dirigeons vers la salle du téléporteur.
— Sommes-nous vraiment obligés de passer par là pour nous rendre où vous voulez m’emmener ?
— Allons, allons…tout va bien Anna ! Nous allons tous les deux faire une petite balade, je resterai à tes côtés, sois sans crainte…me répond-il d’une voix apaisante.
Nous nous engouffrons à nouveau dans ce mur et de l’autre côté, nous sommes dans cette immense salle où il y a les onze parois. Nous en traversons encore une nouvelle en face.
Je suis toujours aussi impressionnée de traverser cette chose alors que ce n’est pas la première fois. Nous arrivons sur une deuxième galerie très vaste, le décor est différent de l’autre galerie, mais j’aperçois les mêmes sphères en suspension au-dessus de nos têtes.
Thraän m’explique qu’il y a deux galeries comme celle-ci, chacune située aux deux extrémités de la ville. Celle située côté est de la cité, la galerie d’Alphée permet d’atteindre plus rapidement le quartier scientifique, celui des arts et de l’habillement ainsi que la partie est de la grande place.
Celle où nous nous trouvons, côté ouest, la galerie de Zachée permet d’atteindre le quartier militaire et le quartier des herboristes.
Nous allons en direction du quartier des herboristes où les habitations sont pratiquement toutes fleuries.
Je suis assez intimidée, car tous les habitants nous saluent. C’est assez gênant pour moi, car certains s’inclinent devant moi, mais Thraän, lui, a l’habitude de ce genre de délicatesse.
Après avoir traversé le quartier, nous nous tenons devant cet édifice très haut où des plantes grimpantes ornent les murs et les colonnes du bâtiment. Deux statues de femmes, représentant sûrement des amazones, sont dressées à côté de chaque colonne.
Nous pénétrons tous les trois et là, nous nous trouvons à l’intérieur d’un bâtiment sur deux étages formant un ovale. Un grand jardin se trouve au milieu. L’étage supérieur est soutenu par des colonnes géantes où de la végétation est agrippée.
Nous sommes entourés de petits animaux tous aussi surprenants les uns que les autres et de plantes magnifiques. Il y a également des hommes et des femmes qui prennent soin de cet endroit. Certains donnent à manger aux petites bêtes, d’autres les soignent, arrosent les plantes ou taillent les petits arbustes.
Je scrute tous les moindres recoins de cet endroit qui me plait énormément et tout en observant ce magnifique décor, je demande à Thraän où nous avons atterri.
Il me répond que cet endroit est le pavillon du Seigneur Bragg. Je ne comprends pas ce qu’il veut dire par « pavillon », alors je lui demande s’il habite ici. Il se met à rire et me répond que non.
Le pavillon est une sorte de lieu de travail où le Seigneur Bragg passe le plus clair de son temps.
Thraän m’explique que Bragg est un combattant hors pair, mais qu’il est également un amoureux de la nature. Puis il rajoute qu’il m’a emmené ici afin que celui-ci m’aide à dresser mon poa-moah.
À ce moment précis, Bragg vient nous rejoindre. Les deux hommes se saluent à leur façon, puis il me salue ensuite. Thraän lui explique alors la raison de notre venue et lui demande s’il peut me venir en aide.
Le Seigneur Bragg jette un œil sur moi, il me sourit et me fait savoir qu’il serait très heureux de pouvoir m’aider. Il nous demande ensuite de le suivre. Moi, je continue d’observer cet endroit tout en marchant.
Il nous a conduit dans une pièce où il y a des petits animaux en cage, certains sont endormis. Il y a aussi une table en suspension et des fioles posées sur une étagère. Un homme est en train de soigner un petit animal qui a cassé sa patte.
Bragg me demande de poser Sora sur la table. Il saisit un petit boitier comme chez le dokri’yova et de la même façon que le médecin, l’hologramme d’un poa-moah en train de courir se matérialise puis disparait pour laisser place un écran où le corps de cette petite créature vu de l’intérieur est représenté. Il agrandit l’image et la rétrécit puis quelques instants après, l’écran disparait.
Bragg se tourne vers nous :« Dame Anna, votre petit compagnon est en pleine forme ! », m’annonce-t-il d’un air confiant.
Il prend Sora entre ses mains et le tourne vers moi de façon à ce que le petit animal et moi nous soyons face à face.
Sora est sur la table. Bragg positionne ses deux mains de chaque côté de son petit corps puis il prononce quelques mots dans une langue qui m’est encore inconnue.
C’est peut-être idiot, mais j’ai comme l’impression qu’il est en train de prononcer une sorte de formule magique...
Soudain, le poa-moah se met à me fixer. Il est comme figé, paralysé. Nous sommes plongés les yeux dans les yeux pendant un bref instant puis plus rien.
À ce moment-là, je dois bien avouer que je m’attendais à ce que quelque chose d’impressionnant se produise, comme tout ce que j’avais déjà pu voir jusqu’à présent, mais rien !
Celui-ci me donne ensuite les mêmes conseils que ceux de Thraän pour bien prendre soin de lui. Il saisit Sora et le pose à terre, mais je préfère le prendre dans mes bras, car je crains qu’il ne s’échappe étant donné qu’il n’est jamais allé au-delà de la villa.
Bragg qui semble amusé tente de me rassurer : « Soyez sans crainte, dame Anna, je vous promets qu’il ne partira pas ! Ayez confiance, aucun animal ne résiste au Seigneur Bragg ! », dit-il fièrement.
Thraän l’observe les bras croisés. Il esquisse un petit sourire, mais moi je n’ai aucune idée de ce qu’il veut me faire comprendre. Il remercie ensuite le Seigneur Bragg puis nous sommes repartis.
Nous reprenons le chemin de la villa. À ma grande surprise, Sora se trouve à côté de moi et me suit à la trace, ce qui ne lui ressemble pas du tout, car avant cela, il gigotait tout le temps dans tous les sens et était même parfois incontrôlable à la villa.
Le Seigneur Bragg y est forcément pour quelque chose, mais comment a-t-il réussi à dresser ce petit animal ?
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