Note de fin

Une minute de lecture

Sombre néant,

Règne en ces lieux comme partout ailleurs, toi qui, à l'accoutumée, prends l'âme des mal-aimés pour les faire taire. Tu ne subis point le vent, mais longtemps ton silence souffle sur les corps sans vie telle une mélodie inaudible et funeste, dans cet équilibre troublant et déroutant qu'est le passage vers l'au-delà.

Seuls les braves ne peuvent t’appréhender, bien que, de là où tu les guettes, leur avenir soit déjà tout tracé. Alors le vil sera roi des choix que tu lui permets d'offrir, jouissant d'un bonheur paradoxal ; celui d'une satisfaction dans l'égoïsme, celui du plaisir dans la peine d'autrui. Tu fais émerger chez ces individus des graines qui, à peine nées, sont déjà pourries, mais cela te plaît car, ô toi, Sombre Néant, tu n'es le maître de personne, sauf peut-être celui de la mort des bonnes gens.

Elji.

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