Les autres

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C’était l’histoire de la fille bloquée dans son travail, dans ses angoisses. Celle qui s’était érigée une forteresse de croyances qui l’empêchait d’agir, qui la brouillait dans l’indécision constante. Sa situation, ses angoisses et croyances l’enfermaient chaque jour un peu plus dans la solitude. Ce qu’elle voulait, c’était s’échapper de sa situation, ses croyances.

Puis, l’histoire de cet homme aveugle, passant souvent par la Défense pour rentrer chez lui. Lui aussi, il était terriblement seul. Il se faisait remarquer, et il se faisait aider. Mais ce qu’il appréciait le plus, c’était le bras d’une jeune fille pour le raccompagner près de chez lui. Tout ce qu’il voulait au fond, c’étaient des discussions simples et agréables avec une jeune fille pour s’évader un peu de sa condition, se nourrir d’une légèreté qui l’aidera dans les jours d’après, dans l’espoir qu’un tel échange recommence.

Puis, il y avait cette autre fille, réputée pour son assurance et sa confiance, sa capacité à réussir tout ce qu’elle entreprenait, un peu cette ‘girl boss’, qui faisait face au cancer de sa mère tout en vivant dans un autre pays qu’elle. Cette même fille, qui, il y a un an encore, vivait ses plus beaux voyages et rencontres, et qui se disait que la vie ne sera pas toujours comme ça et qu’elle n’avait rien vécu encore de significatif. Cette fille-là, son monde était chamboulé. Autrefois confiante d’elle, de ses capacités, la vie lui semblait désormais dépourvue de sens. Son monde entier semblait s’effondrer, mais elle s’efforçait sans mal de maintenir son image de fille forte aux yeux des autres. Mais au fond, elle ne croyait plus en rien et ses amis actuels lui semblaient si lointains. Sa souffrance lui était inexpliquable pour elle et pour les autres, et elle la consommait chaque jour un peu plus pour détruire les restes de sensibilité qui lui restait.

Ou ce garçon, qui avait peu de vrais amis, mais qui n’avaient pas de mal à le raconter aux autres, se rendant touchant sans même s’en rendre compte. Légèrement renfermé sur lui-même, il était dépendant. De la cigarette, de la boisson, des soirées. Pour combler toutes les choses qu’il n’a pas su s’apporter, pour combler tout l’amour qu’il n’a pas reçu et qu’il tend à recevoir chaque jour. Il était touchant, n’avait aucune honte à dire à des inconnus que peu de ses amis s’étaient présentés à sa pendaison de crémaillère. Mais il souffrait terriblement, de ce manque de connexion avec autrui et lui-même. Il rêvait d’amour et de vrais étreintes amicales.

Et il y en avait beaucoup d’autres, des histoires. De ces âmes criantes à l’aide. Ces âmes qui n’aspiraient qu’à la rencontre, la véritable, peu importe sa nature. Qu’elle soit furtive, amicale, amoureuse, groupée, associative, animale. Car finalement, nos maux ne sont parfois réellement compris que par des inconnus dans des situations très différentes, le genre d’inconnu auquel on ne penserait pas. Celui qui est invisible, mais omniprésent.

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