Illusion d’optique
« J’avoue ce jeu me tue /
Si tu me dis adieu… »
Dès que j’te vois
Paroles & musique : Matthieu Chedid
Interprète : Vanessa Paradis
Tu es là, je te respire, je te sens partout.
Ton regard sur moi en permanence.
Notre rencontre presque muette.
Je me noyais dans tes yeux, déjà.
Je ne voyais qu’eux.
L’amour que nous faisions ensemble, les balades main dans la main sur la plage, nos jeux dans les vagues, tes prunelles qui s’illuminaient en s’attardant sur ma silhouette ambrée, miroitante de cette eau salée venant s’échouer sur tes lèvres, notre vie à deux.
Nos silences qui en disaient plus long que des mots.
Toi.
Moi.
Unis pour l’éternité.
Du moins, je le croyais…
La pluie s’abattait violemment sur le pare-brise. Les essuie-glaces en chassaient l’eau comme un revers de manche rageur, mais le torrent de larmes ne s’atténuait pas sur les joues d’Adèle.
Cinq jours d’absence.
Une absence qui me colle à la peau.
Mon cœur s’exsangue, sans toi je ne suis plus.
Transparente, diaphane, invisible.
La jeune femme enclencha le sélecteur de vitesse sur Drive et appuya sur l’accélérateur. Le Tiguan s’arracha des ornières boueuses dans un rugissement quasi métallique. L’aiguille du tachymètre grimpa avec allégresse jusqu’à des sommets vertigineux. La terre ferme se déroba sous les imposantes roues du SUV. Adèle appuya aussi fort qu’elle le put sur la pédale de frein ; il était hélas trop tard. Un looping dans les airs, puis le premier choc contre les rochers de la falaise.
Eric ?
Je t’entends presque distinctement maintenant.
Ta voix est plus claire.
Où es-tu ?
Je ne te vois pas, aveuglée par cette lumière blanche.
Ton sourire danse à présent devant moi, tu me caresses à nouveau des yeux.
Je suis bien.
Enfin.
Serions-nous comme ces inséparables qui se meurent quand l’autre n’est plus là ?
L’éternité nous appartient.
Pour toujours.
For ever my love.
Notre Eden, our heaven.
Celui sur lequel ne s’écrit jamais le mot FIN.
Je t’aime.
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