Lettre une - Comme ça qu'on vit
Mon ange, je t'offre par bouquets mes tendresses
Dix mille baisers, tout mon courage, mon ivresse
Les bons remèdes à tes poisons
Des poings solides pour ta prison
Car mon ange, je serai ton ombre, je serai ton esquisse
Je serai ta peine et ta fibre de malice
Je serai le fil et je serai la corde
Qui cassera tes rêves, te brisera le dos
Te percera la tête, sèmera la discorde
Je serai tous les monstres et je mangerai ta peau
Mon ange, ne m'en veux pas
Car je serai ta plume autant que ton bourreau
Et puis l'envie soudaine de te jeter à l'eau
De nouer à tes jambes des lames d'artifices
Qui te saigneront vivante, feront ton édifice
Mon ange, tu n'es pas seule
Je t'envoie des caresses, tu sais, comme tu les aimes
Mes mains dans tes cheveux pour plumer les problèmes
Je t'envoie des battements, pour te sentir vivante
Quand le long de ton cou, les murmures te mentent
Et les mots couleront
Sur ton visage de glace
Consumeront ta peau
Te referont la face
Les mots t'élèveront
Au prix de quelques crasses
Qui formeront des flaques
Reflets de l'ascension
Tu recevras des claques, et des baisers furtifs
De petits points d'impact se feront intrusifs
On appuiera dessus, oui on te fera mal
Tu ne pourras rien faire, tu goûteras le métal
Mon ange, ne t'en veux pas
Car tu seras coupable
Mon ange, comprends bien ça
Tu en seras capable
Mon ange, sans angle et sans repère
Parfois tu courras dans le noir, les mains devant les yeux
Sur ton visage, des rivières
Des perles sur ton t-shirt, tu leur diras adieu
Tu trembleras de peur
Te pisseras dessus
Pour sentir la chaleur
De c'que t'as jamais eu
Tu haïras le monde
Et tu auras raison
Mais tu t'aimeras quand même, c'est comme ça qu'on vit.
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