Elle est mon oeuvre 1/3
Elle était là, magnifique, attendant comme je lui avais demandé. Assise sur le bord du lit, les yeux fermés, les jambes ouvertes, prête à m'accueillir.
J'avais été précis, je la voulais dans une tenue des années cinquante, soutien gorge pigeonnant, jupette très courte taille haute, évasée, à carreaux. Les cheveux relevés en chignon typique de ces années-là. Et le plus important des bas tenus par des porte-jarretelles qui dépassaient de ses vêtements. Elle avait respecté jusqu'au rouge à lèvres rouge brillant et au trait d'eye-liner.
- Vous êtes magnifique, madame.
Elle sursauta, n'ayant pas entendu que j'étais entrée dans la chambre d'hôtel que je lui avais réservée.
- Merci Monsieur, j'ai respecté vos souhaits. Je suis la Pin-up que vous avez demandée.
- Êtes-vous prête madame ?
- Oui Monsieur.
- Avez-vous peur madame ?
- Oui.
- Madame ?
- Pardon. Oui, Monsieur.
J'avais rencontré Clara il y a quelques mois. Une rencontre toute simple sur un forum d'horticulture. Elle avait besoin de conseils pour planter un noyer dans son jardin et moi quelques connaissances dans le domaine, ayant quinze hectares de noyer et une vie d'expérience dans le domaine.
J'avais repris l'exploitation de mes parents à vingt ans et bientôt, c'est moi qui passerais le flambeau à l'un de mes enfants, pour prendre une retraite bien méritée.
Clara était une femme de quarante-cinq ans, mariée avec des enfants. Mais j'avais compris, de manière inexplicable, qu'il lui manquait quelque chose. Peut-être une certaine tristesse dans ses réponses.
Et puis un jour, enfin, j'avais pris mon courage à deux mains et je lui avais demandé d'échanger nos coordonnées. À ma grande surprise elle m'avait demandé d'échanger sur Snap. À l'époque, je ne connaissais absolument pas ce réseau social, mais pour faire plaisir à Clara, je m'y étais inscrit.
Elle m'avait envoyé une photo d'elle. Mon dieu, c'était un ange. Des yeux magnifiques, un sourire charmeur. Alors j'ai pris peur et je ne lui ai pas envoyé ma photo en retour. Il faut dire que je commençais à ressentir pour elle de premiers frissons et je ne me sentais pas physiquement à la hauteur.
Il me faudrait être patient.
Chaque matin, nous nous disions, bonjour et chaque soir, bonne nuit. Ça manière parfois de m'appeler « Monsieur », provoquait en moi un début d'érection. Elle ne le savait pas encore, mais j'adorais les relations soumise/dominant. Alors petit à petit, j'ai repris le vouvoiement et les « Madame », que je trouvais particulièrement érotiques.
Je sentais qu'elle plongeait avec délice dans ce jeu et j'en étais ravi.
Un matin après l'habituel « Bonjour Madame », j'osais lui demander une faveur.
« Madame aimerait t'elle me montrer sa tenue ? »
« Bien sûr Monsieur. »
Elle portait un chemisier blanc entrouvert sur une poitrine généreuse et une petite jupe noire évasée. Sa bouche était entrouverte, comme une invitation à la volupté.
« Vous êtes magnifique. Je devine votre poitrine, sous vos vêtements. »
« Merci. »
« Je vous choque, Madame ? »
« Non, Monsieur. »
« Puis-je oser vous demander une faveur ? »
« Faite dont Monsieur. »
« Pourriez vous retirer un bouton de plus. Si vous en avez envie, bien sûr. »
« J'en ai envie. »
Et je reçus un nouveau Snap.
Je sentais une érection monter et je voulais lui dire à quel point elle me faisait de l'effet. Mais je ne trouvais pas les mots. J'écrivais et effaçais le message que je voulais lui envoyer.
« Ça ne vous a pas plu Monsieur ? »
« Si vous saviez à quel point. »
« Dites moi Monsieur ? »
« J'ai une érection. »
« :) »
Elle venait de m'envoyer un sourire. Elle était contente de me provoquer une érection.
« Peut-être voudriez-vous plus ? lui répondis-je. »
« Comment ça ? »
« J'aime les relations un peu spéciales et j'ai l'impression que vous aussi. »
« Pourquoi dites-vous ça ? »
« À votre manière de m'appeler Monsieur et à vos dernières photos. »
« C'est vrai que je ressens des sentiments bizarres. Quand vous m'avez demandé de retirer mon bouton, j'ai ressenti une profonde excitation. »
« Appelez moi Monsieur. Maintenant ! »
« Oui Monsieur. »
« Bien Madame. »
« Dites moi, que vous aimez que je vous regarde. »
« J'adore que Monsieur me regarde. »
« Prouvez-le moi, Madame. »
Clara m'envoya une photo de son sein.
« Vous êtes merveilleuses, Madame. »
« Merci Monsieur. »
Et voilà comment tout a commencé. Je lui ai fait découvrir en douceur les relations dominant/soumise. Elle obéissait à mes demandes, même si parfois, je sentais certains blocages.
Je découvris par la suite qu'elle sortait d'une relation amoureuse intense avec un amant de vingt-six ans, dont elle avait été éperdument amoureuse.
Cette femme délicieuse cherchait un nouvel équilibre et je devais l'aider, j'en étais convaincu.
Et comme le monde est petit. Durant nos discussions elle me parla de son ancien amant. Fred, propriétaire d'une épicerie fine, héritée de ses parents. Je pris conscience que cet homme était un de mes bons clients. Je le voyais une fois par mois et il nous était même arrivé de manger ensemble.
Bien sûr, je ne divulguais pas cette information à Clara. Mais discrètement, je tentais d'obtenir des informations sur sa relation avec Fred.
*********
- Bonjour Fred.
- Bonjour Dominique. Tu m'apportes ma marchandise ?
- Et oui comme chaque mois. Je t'en ai apporté un peu plus au cas où. Je voulais te proposer un nouveau tarif, en échange d'un plus gros volume. On pourrait en discuter autour d'un bon repas ?
- Écoute ce midi, je n'ai rien de prévu et il y a une nouvelle brasserie au coin de la rue.
- Parfait.
Pendant l'apéro, nous déterminions les nouvelles conditions commerciales et j'en profitais pour lui faire signer le bon de commande que j'avais préparé.
- Joli stylo.
- Merci, c'est un cadeau, j'y tiens beaucoup, dit-il.
Je le savais très bien. Clara m'avait expliqué qu'elle lui avait offert un Mont-blanc, pour Noël. Mais Fred s'arrangeait pour ne jamais l'avoir sur lui, ce qui avait blessé Clara.
- Désolé, j'ai un message.
- Ce n'est pas grave, dit-il.
- C'est une jeune femme de quarante-cinq ans que j'ai rencontrée sur un forum d'horticulture. Elle s'appelle Clara. Elle est adorable.
Je sentis Fred se troubler et changer de couleur.
- Ça va, dis-je.
- Oui, oui et donc Clara ? dit-il d'un air faussement détaché.
Je continuais donc mon explication pour discrètement lui donner quelques certitudes sur l'identité de Clara.
Étonnamment, les jours suivants, Fred se mit à m'appeler pour des prétextes douteux et nos conversations dérapèrent souvent sur Clara. Il cherchait discrètement à savoir comment elle allait et ce qu'elle devenait.
J'étais un peu jaloux, car je sentais bien que ces deux-là n'avaient pas tourné la page.
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