Hiver danois
Le soleil froid de l’hiver brille à travers la fenêtre, recouverte d’une buée donnant l’impression que le monde extérieur a disparu autour du cocon que représente leur chambre. Domenico Scribus est toujours dans son lit qu’il partage désormais avec Annelise, la charmante danoise qui l’héberge depuis qu’il a échoué sur une plage de ce pays nordique qu’il ne connaissait pas.
Il la regarde avec les yeux plein d’amour… Et d’envie. Il ne sait pas ce qui lui arrive, mais cette jolie blonde dans ses bras lui fait ressentir des sentiments jamais éprouvés jusque-là. Ils ont du mal à se comprendre avec la barrière de la langue, mais les mots du cœur passent aussi par les petites attentions du quotidien, les gestes échangés, et la fusion des corps embrasés. Et les quelques semaines passées ont permis aux deux tourtereaux d’apprendre quelques rudiments leur permettant de se comprendre pour la vie quotidienne. « Jeg elsker dig » lui dit-elle régulièrement et lui de répondre : « Ti amo » A-t-on besoin d’autres mots pour exprimer tout ce qu’on ressent quand l’amour est aussi évident que ça ?
Domenico apprécie en tous cas ces échanges non verbaux qu’ils développent jour après jour. D’un regard, d’un simple geste, ils se comprennent. Leur relation est une évidence que rien ne semble pouvoir perturber. Il est heureux comme il ne l’avait jamais été. Même son anneau magique ne trouve rien à redire à leur relation et Domenico en vient à se demander si Annelise n’est pas la personne qui aura l’honneur de recevoir cet anneau comme preuve de son engagement auprès d’elle.
L’Italien jette un œil à l’extérieur et aperçoit un rouge-gorge venu picorer les graines laissées à son intention sur le rebord de la fenêtre. C’est Annelise qui a l’habitude de laisser des graines pour les oiseaux sauvages qui viennent agrémenter leur réveil ou leurs temps câlins dans leur espace intime. Heureusement qu’ils ont ça. L’hiver est rude et encore ce matin, les flocons s’accumulent sur la plage et dans le jardin d’Annelise où trône un chêne majestueux et centenaire. Sa silhouette se dessine à travers la buée… Sombre mais rassurante…
Pour l’enquêteur, c’est une vraie nouveauté. Dans ses voyages, il a déjà eu affaire à des hivers rigoureux, à des averses de neige, mais jamais, non jamais, il n’avait vu autant de flocons blancs. Il a l’impression que le Danemark est une contrée où la neige peut s’amonceler à l’infini. Lui, l’éternel voyageur qui ne s’arrête jamais est cependant heureux de ces éléments climatiques. Il a une excellente excuse pour rester chez Annelise et ne pas repartir. Impossible d’ailleurs ! Les routes sont impraticables…
Tout en caressant tendrement les boucles blondes de sa partenaire et ses courbes généreuses, il repense à la nuit dernière… Une vraie tempête s’était abattue sur eux, provoquant des bruits de craquement inquiétants. La vieille maison tremblait sous le poids de la neige. Annelise, inquiète, s’était réfugiée dans les bras de son amant. Domenico l’a réconfortée. Ses baisers doux et tendres se sont cependant vite transformés en une étreinte torride et passionnée. Domenico se remémore comment la danoise s’est abandonnée totalement sous sa bouche avide dont il savait si bien se servir. Il a adoré l’entendre gémir lorsque sa langue a pénétré son intimité… Quelle sensualité elle a dégagée lorsqu’il l’a pénétrée et que la jouissance les a terrassés tous les deux, leur faisant oublier tout ce qui n’était pas eux… Plus aucune pensée pour l’hiver froid et neigeux… Dans leur esprit, seuls restaient le plaisir et le désir de leur union charnelle et spirituelle.
Tout au souvenir de leur nuit d’amour, les caresses de Domenico se font plus audacieuses. Le réveil de la Danoise s’annonce coquin, pour le plus grand bonheur des deux amoureux.
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