Gabrielle
Marie, je l'adore. Elle est trop bien cette fille. On se connait depuis facilement la primaire mais on est devenues amies par hasard seulement au lycée, quand on s'est retrouvées à la rentrée côte à côtte face à un prof chiant. Et puis en fait on a fini par sortir ensemble. Moi j'avais déjà fait mon coming out mais elle s'était la première fois qu'elle était avec une fille alors on est allées doucement. Mes parents l'adorent. Ses parents m'aiment un peu moins. Ils sont un peu beaucoup catho coincés du cul, du coup que leur fille soit lesbienne bah ils sont pas fans.
Aujourd'hui, papa et maman nous ont invitées à aller prendre un goûter au café du coin, celui juste à côté de mon université. Moi je suis en biolo, Marie en histoire. Comme ça on semble pas faites l'une pour l'autre mais on se complète.
Quand la porte s'ouvre pour laisser passer une fille d'à peu près mon âge, Marie frissonne. Je passe mon bras autour de se taille et elle pose sa tête sur mon épaule. En face de nous, papa et maman nous regardent avec un air attendri. C'est gênant un peu d'être aussi démonstratives mais bon, on est des grandes, on a 24 ans maintenant, c'est normal de montrer qu'on s'aime. En plus aujourd'hui on a un truc à annoncer. Du coup, je suis un peu stressée quand même.
Quand la serveuse repart après avoir déposé notre commande, Marie se décolle, se redresse. Elle aussi elle est un peu mal à l'aise. Je prends sa main et la serre pour la rassurer. Elle croise mon regard, je souris. Après tout, le plus dur ça sera avec ses parents après.
Je détourne les yeux pour les poser sur mes parents. Ils nous fixent. Je sens que je deviens rouge. Je me racle la gorge et cherche par quoi commencer.
-Maman, papa... Euh... ça tombait bien qu'on se voit aujourd'hui parce que... (Je cherche le regard de Marie pourme soutenir. C'est plus gênant que je le pensais) Parce que...
C'est Marie qui se lance. Marie la timide.
- Gabrielle et moi on va se marier.
D'un côté, y'a ma mère qui s'immobilise, et de l'autre mon père qui laisse éclater sa joie. Puis maman le rejoint, une fois le choc passé. Ils sont contents, ils veulent savoir quand on va le faire.
Je sens la main de Marie serrer la mienne et un sourire éclot sur mon visage.
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