Entendre ta détresse
Si seulement j'avais su entendre ta détresse, peut-être aurais-je pu t'en libérer d'une autre manière... Je ne sais pas. Les idées s'embrouillent dans mon esprit.
Je repense souvent à toutes ces occasions manquées. Un sous-entendu dans le garage, un geste suspendu dans la cuisine, un silence perdu dans la chambre... Si j'y avais prêté attention, j'aurais au moins pu te soulager de quelques maux, à défaut de t'en délivrer complètement. J'aurais trouvé une autre option, plus douce, que celle que tu as choisie. T'arracher ainsi à nos cœurs, aussi cruellement... les mots me manquent.
Oui, je sais. Il est trop tard pour m'épandre sur tes malheurs ou réfléchir à mille et une solutions pour les résoudre. Tu es parti, plus rien ne changera ce fait. Pire. Te reprocher ton acte est indécent. Et d'un égoïsme sans borne. Pardonne-moi.
J'ai passé mon temps à te rappeler que ton grand sourire te caractérisait, mais je n'ai jamais imaginer ce qu'il dissimulait.
J'ai vu ta fatigue et ton stress s'accroîtrent, mais j'ai laissé les médicaments te consoler.
Je t'ai entendu te plaindre de l'ambiance au travail, mais je n'ai pas cherché à creuser le problème. Je le jugeais anodin.
Nous vivons tous des moments durs. Ce n'est que temporaire. Pourquoi cela t'affecterait-il plus que de raison ? avais-je songé.
Tu aurais insisté autrement, non ?
Si seulement je t'avais accordé l'attention que tu méritais. Si seulement...
Si seulement j'avais écouté ta détresse, peut-être ne serais-je pas là, à déposer cette lettre sur ta tombe, ni à te pleurer.
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