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Mercredi 30 mars 2024, 12h01

— T’as du cran de revenir après ce que tu as fait !

Surpris par la voix, au ton tranchant et aux vibrations haineuses, Vasco n’eut pas le temps de voir le coup venir. La semelle d’une chaussure vint durement s’écraser contre sa joue, le projetant sur plusieurs mètres, tout droit contre un tronc d’arbre épais et rugueux. À l’impact, son dos se tordit douloureusement, lui arrachant un gémissement plaintif. À moitié avachi au sol, il parvint tout de même à se redresser pour considérer Jon, droit et imposant, le regard d’une noirceur qu’il ne lui connaissait pas.

— Tu as quoi dans le crâne pour venir ici ? Et venir ici seul ?

Un instant, et face à la rage qui émanait de son ancien camarade, Vasco songea au bluff, avant de se raviser : Jon pouvait entendre les battements de cœur, lui mentir ne servirait donc à rien.

— C’est pas ce que tu crois, tenta t-il de se défendre.

— Je crois rien du tout. Je sais.

Quelque chose dans la posture de Jon, au-delà de la menace qu’il représentait, dérangeait atrocement Vasco. Dans une certaine mesure, il avait l’impression d’être en face de Théo, et ça le pétrifiait. Depuis leur mutation respectives, il savait que l’un des mutants les plus dangereux, Jon, pourrait devenir une réelle menace en cas de dérapage. Sa force et ses sens décuplés, sa capacité à voler en bondissant, son invulnérabilité aux balles et à la plupart des blessures corporelles, tout le rendait d’une dangerosité tempérée par son seul self-control. Mais qu’en était-il maintenant qu’il ne semblait porter que par une haine douloureuse et dérangeante ?

D’un pas lourd, Jon se rapprocha de lui et l’attrapa par le cou, d’une main. Sans efforts, il le redressa pour le soulever et, en sentant ses pointes de pied décoller du sol, le soldat su qu’il lui fallait une parade et vite.

— Je pourrais te briser le cou, d’un seul coup. Tu aurais même pas le temps de supplier, grinça Jon.

— Ce n’est pas moi…. Qui ai….

La pression exercée sur sa trachée rendait sa diction complexe et hachée. Il essayait de respirer du mieux qu’il le pouvait, mais les doigts qu’avait resserrés Jon autour de sa gorge l’asphyxiaient de seconde en seconde. Ses yeux croisèrent ceux de son ancien camarade, et avant que Jon n’ait pu réagir, il le repoussa d’une explosion en plein visage. Dans un grognement de douleur, Jon recula, se tenant le visage à une main. Bien qu’il eut relâché Vasco, celui-ci savait qu’il n’avait que peu de temps pour trouver un échappatoire ou Jon, rendu d’autant plus dangereux par sa riposte, le tuerait sans hésiter. D’un bond, il se redressa, et commença à courir dans la direction opposée à Jon qui lentement, se remettait de l’attaque dont i venait d’être la cible. Sous la pulpe de ses doigts, il sentait sa peau brûlée, la douleur qui en découlait. Sans hésiter une seconde de plus, il prit Vasco en chasse, slalomant entre les arbres et les racines. Avec lenteur, il remarqua que la configuration rappelait étrangement la nuit où seul, Eden était lui aussi parti à la poursuite de leur ancien camarade. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, il s’imagina Eden près de lui, courant sur la même foulée, leurs respirations sur le même rythme. Sa présence, même imaginaire, lui redonna de la force et du courage, malgré la douleur de la brûlure, malgré le noeud dans sa gorge, d’ainsi pourchasser Vasco. Il entendait distinctement les battements erratiques du cœur du soldat, sa respiration rapide et sifflante : il était affolé.

Rapidement, Jon le rattrapa, et le plaqua au sol, d’une main de fer. Il vit au regard de Vasco, que ce dernier était surpris de l’ampleur de la blessure qu’il venait de lui infliger. Jon serra des dents, tenta d’oublier le son si particulier de sa propre peau en train de mourir sous la brûlure.

— Qu’est-ce que tu fais là ? éructa t-il. Répond !

— Je voulais voir…. Je venais voir si Eden était… vivant !

— Mais bien sûr.

Pire que son regard rendu fou par sa simple présence, Vasco se tendit d’avantage à l’entente du rire, grinçant et mauvais qui s’échappa des lèvres de Jon. Où était donc passé l’adolescent que rien ne pouvait faire sortir de ses gonds ? Le Jon doux et attentionné ?

Il est mort lorsque vous avez touché à Eden, songea t-il douloureusement.

— Je pourrais te tuer, et je le devrais peut-être, reprit Jon. Sauf que Eden me l’a formellement interdit, et que je lui ai fait la promesse de pas vous éliminer, toi et ces enculés de Théo et Nathan. Mais, sans vous éliminer, peut-être que je pourrais au moins vous faire passer l’envie de revenir dans le coin ?

Les battements du cœur de Vasco accélérèrent encore : ainsi plaqué au sol, les bras le long du corps et retenu par la monstrueuse force de Jon, il ne pouvait rien faire sinon espérer que quelque chose, n’importe quoi, vienne à son secours.

— J’aurais dû te laisser mourir, il y a cinq ans sur le bateau. Te laisser te noyer, et basta. Si tu savais à quel point je regrette ce que j’ai fais.

Les paroles de Jon, bien qu’ils n’eurent plus rien en commun depuis deux ans, eurent tout de même l’effet d’un coup de pied en plein estomac. Les yeux rivés dans ceux de Jon, il tenta à nouveau de se défaire de sa prise, en vain.

— Jon ! Arrête ça tout de suite !

Surprit par la voix de Erwan au-dessus de lui, le jeune homme releva brusquement la tête pour dévisager l’adolescent. En lévitation à quelques mètres du sol - une aptitude qu’il avait réussi à développer à partir de sa télékinésie -, il semblait sur le point de crier à nouveau, le visage tordu dans une grimace réprobatrice.

— Lâche-le, reprit-il plus tranquillement, après avoir atterri à ses côtés.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? J’avais demandé à Eden de vous rejoindre et de…

— Calme-toi. Eden est là quelque part : il est venu nous prévenir que tu avais entendu quelque chose et que tu étais parti. Du coup, bah on vous a cherché, et nous voilà.

À peine avait-il terminé sa phrase que Eden, essoufflé et luisant de sueur, émergeait d’entre deux arbres. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle avant de rejoindre ses deux camarades. Vasco quant à lui, resté muet depuis l’arrivée de Erwan, les dévisagea un à un, avant de revenir sur Jon, qui le maintenait toujours au sol d’une poigne de fer.

— Qu’est-ce que tu fous ici Vasco ? gronda Erwan. T’as du culot de revenir après ce que vous avez fait !

— Je lui ai déjà dit ça, remarqua Jon. On fait quoi de lui ?

D’un regard en biais, Jon avisa la réaction de son meilleur ami face à la présence de son agresseur, en mauvaise posture. Loin d’être inquiété par Vasco, c’était plutôt la blessure au visage de Jon qui inquiétait Eden. D’une main, il désigna sa brûlure, avant de signer :

— C’est lui qui t’as fait ça ?

— Qui d’autre ? Bien sûre que c’est lui ! Eden, sans déconner, je pourrais le tuer là, et ce serait fini.

Son meilleur ami répondit par la négative, avant de désigner Vasco du menton :

— Il est seul ?

— Aux dernières nouvelles, ouais. J’entends personne d’autre autour de nous, mais je préfère qu’on reste prudents.

Avant que Eden ou Erwan n’aient pu réagir, Jon attrapa les mains de Vasco au creux des siennes, et les brisa d’un mouvement sec. Le visage du jeune homme se tordit dans une expression douloureuse, bien qu’il tenta en vain de retenir son cri.

Ahuri, Erwan leva les mains, et écarta Jon sans aucun ménagement, l’envoyant planer jusqu’à un arbre à une bonne dizaine de mètres de Vasco. Affalé dans la terre et les feuilles mortes, surpris d’avoir ainsi été balayé par le don de Erwan, Jon reprit rapidement ses esprits, voyant sur lui fondre Eden, les yeux écarquillés de colère :

— Non mais tu es sérieux ? On avait dit quoi ? On était largement assez pour le maîtriser sans que tu aies besoin de faire ça !

Pour la première fois depuis longtemps, Jon remarqua que son meilleur ami, en plus de signer, agitait ses lèvres comme s’il parlait pour de vrai : la colère qui transperçait dans ses gestes n’en était que plus saisissante encore.

— C’est que des os pétés, ça se soigne facilement, par rapport à d’autre choses, riposta t-il en se relevant pour faire face à Eden. Tu devrais pas le plaindre, pas après ce qu’il a laissé faire !

Sidéré, Eden cessa de signer, se contenta de le fixer quelques longues secondes avant de tourner les talons pour retourner auprès de Erwan et Vasco.

Mercredi 30 mars 2024, 14h27

— Est-ce qu’on pourrait en discuter ? Comme des adultes ?

D’un reniflement amer Jelena, dos à elle, lui fit bien comprendre qu’elle n’avait ni l’envie, ni la patience de discuter avec elle. Les bras croisés sur la poitrine, la cheffe d’état fixait par la fenêtre du bureau de Jennifer, l’entièreté des troupes de cette dernière, maîtrisées et tenus en joue par ses propres soldats. C’était ridicule : quelques un de ses meilleurs soldats parvenaient aisément à maintenir une soixantaine d’hommes et de femmes apparemment entraînés.

— Je dois bien avouer, que je suis assez impressionnée, lança t-elle finalement.

Amali, sentant une porte s’ouvrir, se redressa pour pouvoir entamer le dialogue avec son ancienne amie, avant que Jelena n’achève sa phrase, brutale :

— Par ta connerie, Amali. Tu sais, à la base je venais simplement pour vérifier que Vasco ne changerait pas de camp et voilà qu’en le pistant, je tombe sur cette authentique base militaire pleine à craquer de résistants entraînés dans le seul et unique but d’être parés contre mes armées et moi-même.

— Vasco est ici ? Susurra Amali, la voix blanche.

— Non. Il est parti rôder ailleurs, à la recherche de Eden et Jon, j’imagine.

À l’entente de l’information, Amali se tendit d’autant plus, laissa ses ongles racler les accoudoirs de la chaise sur laquelle Jelena la forçait à rester tranquillement assise. Elle était assez partagée, en réalité : bien que Vasco fut une menace incontestable - d’autant plus depuis l’agression de Eden - il n’en restait pas moins que Jon depuis ce jour-là, nourrissait une haine qu’elle ne lui connaissait pas et qui, s’il croisait Vasco, risquait fort de déborder et d’amener à un affrontement brutal et sans échappatoire.

—Alors dis-moi, relança Jelena, la tirant de ses songes : la blondasse qui était avec toi, c’est ta nouvelle meilleure amie ?

— C’est une plaisanterie ? C’est vraiment ça qui t’intéresse ?

— Je cherche simplement à mieux connaître la pouffiasse avec laquelle tu m’as remplacée.

Estomaquée, Amali resta muette, les yeux perdus dans la direction de la cheffe d’état qui obstinément, refusait de se retourner. L’échange était assez surréaliste pour lui couper le sifflet.

— Sans déconner Jelena ? On en est là ? Si tu veux tout savoir, cette « pouffiasse », c’est la seule qui a été capable de nous aider lorsque tes soldats ont massacrés Eden et que sa prise en charge demandait des soins médicaux que nous n’avions pas. Alors, indirectement, si je suis de son côté aujourd’hui, c’est de ta faute, point barre.

Cette fois-ci, Jelena se retourna, la toisa de toute sa hauteur avant de grincer des dents.

Longuement, les deux jeunes femmes se jaugèrent sans mots dire. Bien qu’elle connaisse la menace réelle que représentait Jelena, Amali ne se démonta pas, ne baissa pas le menton, et garda ses yeux rivés dans ceux de la cheffe d’état, sans scier. Jelena quant à elle, toujours aussi impressionnée de l’aplomb de l’éducatrice, ne put s’empêcher de la revoir cinq ans plus tôt, bravant monts et marées pour protéger ses jeunes ceux-là même qui désormais, se battaient sans autre motif que ses propres ordres.

— Je suis désolée pour Eden, finit-elle par lancer.

— Grand bien te fasse, j’espère que ta rédemption se fera au mieux.

— Amali, je n’avais pas donné l’ordre de….

Elle se tut, tendit l’oreille car, dans la cour de la base, commençait à s’élever un brouhaha étrange. D’un pas rapide, elle rejoignit la fenêtre et considéra ses soldats et ceux de la résistance, avant de hausser un sourcil : ils semblaient agités.

— Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit Amali.

En y regardant de plus près, Jelena se rendit compte que dans les soldats gardés en joue, manquait Jennifer. D’abord dubitative, elle vérifia une seconde fois.

Pas de doutes possibles : Jennifer manquait à l’appel et de seconde en seconde, les soldats se mélangeaient d’un camp à l’autre, de plus en plus agités par quelque chose qu’elle ne saisissait pas. Sous le regard de Amali, elle ouvrit la fenêtre, et héla Théo, perdu quelque part au milieu de la foule.

— Théo ! Qu’est-ce qui se passe ?

Lorsqu’elle vit l’adolescent émerger d’un groupe de résistants et de soldats, l’air déconfit, elle comprit que quelque chose était en train de se passer dans la cour, et qu’il était plus que temps de le gérer.

— On y va, ordonna Jelena en se retournant vers Amali.

Sans ménagement, elle fut redressé par la poigne de fer de l’ancienne militaire, puis poussée en avant dans les couloirs du bâtiment principal de la base.

— Il se passe quoi en bas ?

— J’en sais rien. C’est possible que Iverick et les jeunes attaquent ?

— Normalement non, mais qui sait ce que votre présence a put déclencher ? Jon est un peu borderline depuis ce que Théo a fait.

Jelena se dégagea le visage d’une main agitée par l’angoisse de ne pas savoir de quoi il en retournait exactement dans la cour, et respira par le nez. D’autres soldats de la résistance étaient-ils arrivés entre temps, dominant ses propres soldats en nombre et en puissance, créant ainsi l’affolement au sein de ses troupes ? Ou alors, s’agissait-il de l’arrivée de Yannick, Iverick et des jeunes ? Dans un cas comme dans l’autre, la solde de l’affrontement ne faisait aucun doute : il y aurait beaucoup de blessés, des morts, et c’est parfaitement ce qu’elle souhaitait éviter en se mettant à la poursuite de Vasco. Bien sûr, contraindre les soldats résistants par la force, faire peur à Jennifer, leur cheffe et s’accaparer Amali afin de pouvoir discuter était de fait un acte violent, mais avait-elle vraiment le choix ? Lorsque plus tôt, elle avait découvert les hommes et femmes entraînés sous la coupe de Jennifer, et qu’en creusant d’un peu plus près, elle avait aperçu Amali à ses côtés, son sang n’avait fait qu’un tour : elle avait simplement voulu tirer tout cela au clair. Savoir si oui ou non, Amali était réellement de retour dans l’affrontement, et si oui ou non, sa décision avait été appuyée par la barbarie dont avait fait preuve Théo.

Alors qu’elle s’interrogeait, le cœur battant, Jelena ne vit pas immédiatement que les trois hommes qui venaient d’apparaître sur son passage, ne portaient ni l’uniforme du Phoenix, ni celui de la résistance. Elle ne vit pas non plus les armes braquées sur elle, ou les doigts sur les gâchettes, prêts à faire feu.

Elle ne vit rien de tout ça. Ce n’est que lorsque Amali bondit en avant, la tirant de sa torpeur, qu’elle reprit contact avec la réalité et que, d’un mouvement aussi impulsif que brutal, elle parvint à éviter les balles en se jetant dans l’ouverture d’une porte que l’éducatrice venait d’ouvrir. Alors qu’elle se réceptionnait comme elle le pouvait, et que Amali s’attelait à claquer et verrouiller la porte derrière elles, Jelena comprit, et vit rouge.

— Qu’est-ce qu’ils font là ceux-là ? beugla t-elle, folle de rage.

— J’imagine que c’est Jennifer qui les a appelé ? Elle s’est mis en contact avec eux pour….

— Et toi tu restes avec elle ? Avec une nana qui s’associe aux Humanfirst ? Sans déconner ?

— Ecoute Jelena, on se disputera plus tard, là on a un problème plus urgent à gérer.

Contre le panneau de bois, les trois hommes s’étaient mis à frapper, encore et encore, exigeant d’Amali qu’elle leur livre Jelena, sans protestation.

— Ouvre cette porte que je leur crame la gueule, grinça t-elle, la rage aux lèvres.

— Passe par la fenêtre, je te couvre.

— Amali sois pas ridicule, ils te tueront dès qu’ils auront défoncé cette porte si tu me laisse m’échapper !

Son cœur battait à tout rompre : Jelena avait raison. Elle n’était pas pour cette alliance avec les Humanfirst, et savait de quoi ils étaient capable, surtout lorsque des humains pactisaient avec les mutants ennemis. Depuis l’arrivée au pouvoir de Jelena, les Humanfirst, un groupe d’hommes et de femmes humains, survivants, et haineux vis à vis des mutants, avait plusieurs fois fait parler d’eux au travers de massacres de mutants, d’attentats et d’actes militants extrêmes. À leur tête, l’ancien général Meunier, emprisonné lors de la prise de l’Elysée par Jelena, échappé et idolâtré par de fervents défenseurs des droits des humains en désaccord total avec le Phoenix, et en froid avec la résistance, du fait que cette dernière accepte en son sein plusieurs mutants.

Si le Phoenix pouvait faire peur de par leur force de frappe mutante, les Humanfirst eux, avaient le soutien quasi total de l’ancienne armée nationale, des forces de l’ordre en général, et d’un tas d’autres personnes rendues dangereuses par leur façon de pensée, leur statut, leur armement.

Les coups contre la porte se faisaient de plus en plus fort : à chaque impact, Amali sentait le panneau de bois prêt à céder, prêt à imploser sous la violence des pieds et des poings que les hommes abattaient contre lui.

— Qu’est-ce qu’on fait ? s’affola t-elle, la respiration erratique.

— Tu te bouges de là, et je m’occupe d’eux. Putain, je vois pas ce qui se passe dans la cour ici, il faut que j’aille voir de quoi il en retourne.

— Au pire on saute toutes les deux par les fenêtres ?

— On est au troisième étage, tu vas te casser une jambe abrutie, grinça Jelena.

Amali s’offrit le luxe de hausser les épaules avec légèreté, remémorant à Jelena son bras cassé dans l’attaque du FJT deux mois plus tôt. Cependant, Jelena avait raison : là où la cheffe d’état pourrait s’en sortir sans égratignures, elle finirait immanquablement par s’écraser par terre avec violence.

— Amali !

La porte menaçait de céder à tout moment.

Alors que la possibilité de laisser Jelena agir faisait peu à peu son chemin dans son esprit, Amali manqua s’étouffer de satisfaction lorsque par la fenêtre de la grande salle où elles se trouvaient, elle vit bientôt apparaître Jon, propulsé contre les fenêtres à une vitesse affolante. Il traversa les vitres sans problème, se réceptionna en face des deux jeunes femmes avant d’épousseter ses vêtements pour en retirer les fragments de verre brisé.

— Ton cœur est à cent-trente tu te rends compte ? Lança t-il d’un ton désinvolte avant de lui faire signe d’approcher. Heureusement que Eden m’a bassiné pour que je check ton rythme cardiaque.

— Jon ! Qu’est-ce qui t’es arrivé au visage ?

Du bout des doigts, le jeune homme effleura la brûlure encore à vif que lui avait infligée Vasco, avant de secouer la tête :

— Un petit cadeau de notre ami Vasco.

— Où il est ? s’enquit prestement Jelena.

—Hors d’état de nuit, sous la surveillance de Eden et Yannick. Amali, je te déposes quelque part ?

D’un sourire immense et d’une étreinte plus tard, Amali se retrouva nichée sur le dos de Jon qui après un simple signe e direction de Jelena, sauta à nouveau par la fenêtre. Derrière eux, ils entendirent la porte céder, les tirs fuser, et les grondements furieux des Humanfirst.

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