Kalos Kagathos
Eveillé par l'exercice, mon corps se laisse paisiblement engloutir dans un petit coin perdu de la galaxie, d'où la vapeur glisse en silence, plonge comme fait mon âme dans un gros tas de feuillets qui retranscrit les dialogues socratiques. - Ne t'inquiète donc pas, Nguyen Du : deux millénaires même avant toi s'infusent dans le bain d'un jeune homme deux siècles après toi ! Enveloppé de ce calme, mon corps nu s'abandonne, enveloppée de ce calme, mon âme fait silence, et comme une tasse se remplit, comme ce bain, se remplit de vapeur et d'idées, se remplit de mots, se remplit de phrases, se remplit de nuit qui, peut-être, épie par la fenêtre opaque. Elle y trouvera de l'eau trouble, un esprit trouble, une peau un peu fripée, une serviette imbibée par maladresse, un livre tout abîmé, mais se satisfera - de la simplicité de cet instant. Les grands moments sont des exceptions, qu'il faut attendre en repos, en "se mettant en arrière pour être mis en avant", en étant comme l'eau...
Le feu s'est couché
Et laisse flotter la terre
Dans le lit du fleuve
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