Mon invisible moitié

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Seule dans ces rayons de soleil,

Dans ce vent de Paris, au milieu des silhouettes,

Dans ces lobbys d’hôtel, à l’heure vermeille,

A l’heure de la prière muette,

Seule encore, sur cette route étincelante,

Celle sur laquelle je marche à pas feutrés,

Vingt-deux années de joie éprouvante

Effaçant ces larmes à peine montrées

Je brûle les étapes, je gravis des échelons,

Le vent me fouette le visage, je cours,

J’attends immobile, sans arrêt, la sueur au front

Mais je rencontre sans cesse ces détours

Je me sens légère, je me sens belle,

J’aime la vie, j’aime m’émouvoir,

J’aime cette errance, cette solitude frêle

J’aime penser encore et encore, tous ces petits soirs

J’aime la vie quand elle est intense,

Je pense à lui, être encore inconnu, à sa route

Je prie pour lui, je me demande ce qu’il pense

Je calme sans cesse un cœur en déroute…

Je me ris de moi, de ma candeur,

Je regarde ma route, et je guette le carrefour

Je guette la rencontre des cœurs

Je guette et j’entends de mon cœur des battements sourds.

Je lève sans arrêt les yeux vers le ciel

Je Le prie avec mon cœur romantique

D’exaucer mon rêve de miel

D’apporter ce moment magique

Ils ont défilé devant mes yeux, tous ces visages du passé

Il s’est imposé à moi, le néant du présent

Elle s’est montrée à moi, une vision pressée,

Celle d’un avenir éblouissant

J’ai l’impression d’avoir voyagé,

D’avoir tant découvert dans mon cœur

La culpabilité, l’incertitude mitigée,

L’attente, la confiance, l’impatience, la candeur…

Mais certains rivages restent encore là-bas à l’horizon

Guettant à leur tour ma venue,

Pour m’offrir les plus belles des sensations

Ce qu’en rêve je n’ai jamais vu

Je tombe et me relève,

J’espère, désespère, et je repars

Vers de nouveaux espoirs, de nouveaux rêves

J’ai toujours peur de ce mot : « tard »…

Des nouvelles rencontres, des questions

Des moments peints en toutes les couleurs

Des visages, des âmes, des vies, des puits sans fond

Et puis sans cesse progresser sur cette toile de fleurs

Sur ma route, beaucoup de croisements,

Beaucoup de carrefours, d’arrêts sur image

D’autres routes qui vont venir passer la mienne le cœur battant,

Mais toujours pas le chemin totale fusion pour tous les ages…

Les berges du Rhône, les bords de Seine

Les cafés sous la pluie, sous la nuit

Toutes ces toiles de fond, le bois de Vincennes

Ces endroits sans nombre, ces lobbys…

Je suis encore un blanc papillon

Les soirées d’hiver sous les arcades arrondies

La lumière orange des lampadaires qui dardent leurs rayons

Qui sait ce que mon cœur me dit ?

Je réfléchis, j’essaie de voir clair,

Je me prends la tête, je me perds

Alors je me dis « arrête de faire la fière »

Sois heureuse, et parle à ton Père,

Je me dis "aime ces moments

Apprécie cette attente cette expectative

Cette fureur des sentiments

Cette impression de longer indéfiniment la rive

Respire la joie, et non pas le manque le creux

Chante la vie, ceux que tu as croisés,

Ils ont raccourci ta route, ton chemin tortueux

Ils t’ont rapprochée de ta seconde moitié…"

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