chapitre 10
Quelques minutes plus tôt, au lycée
18 Janvier 2024
Valentin s'appuyait nonchalamment contre le mur froid des toilettes du lycée. Il observait discrètement Lily, assise sur le bord du lavabo. Ses sourcils légèrement froncés. Il y avait une allégresse magique qui dansait sur ses lèvres.
— Lily, commence-t-il d'un ton qui tente vainement de masquer son arrogance naturelle, c'était cool, vraiment.
La jeune fille se retourna vers lui, un sourire innocent se dessinait encore sur son visage. Valentin répondit par un sourire rassurant, tout en observant le reflet écarlate de Lily dans le miroir, ses cheveux désordonnés et sa mine confuse.
— On s'est bien amusés, n'est-ce pas ?
Valentin s'efforçait de lui donner de l'assurance à travers ces paroles. La rousse hoche la tête, reconnaissant à contrecœur ce qu'il venait d'insinuer. Toutefois, un sentiment de malaise commençait doucement à se dessiner.
— Pourquoi tu me dis ça maintenant ? Demande-t-elle avec une légère crainte dans la voix.
— Parce que, mon petit ange, poursuit-il avec un sourire aussi désolé qu'une publicité mensongère, aujourd'hui, c'était toi. Demain... Ce sera quelqu'un d'autre.
Le sourire sordide qu'il arbore ensuite est le coup de grâce. À cet instant, Valentin incarne tout ce qui est détestable dans l'adolescence arrogante et impulsive, plus soucieuse du plaisir immédiat que du cœur brisé laissé sur son passage. L'attitude désinvolte de Valentin fit s'effondrer les derniers espoirs de Lily. Son geste arrogant, passant sa main dans ses cheveux impeccables suivi de son sourire calculé lui renvoya la dure vérité. Puis, il s'approche d'elle, laissant ses doigts toucher brièvement la joue de Lily avant de murmurer :
— C'était bien, c'était... Excitant. Juste... De l’amusement, quoi.
Un silence glacial s'installe alors que Lily met du temps à traiter ce qu'il vient de lui dire. Valentin l'observe quelques secondes, sa vérité cruelle ancrée dans ses paroles, avant de se diriger vers la porte.
— Je vais devoir y aller...
Et c'est ainsi qu'il la laisse là, seule dans les toilettes du lycée. Lily regarde Valentin partir, les larmes commencent à déborder de ses yeux tandis qu'elle réalise soudainement la cruelle vérité de tout ce qui vient de se passer. Terrifiée et blessée, elle se barricade dans les toilettes, refusant de faire face au monde à l'extérieur.
Moment présent
— Valentin !
Oh, seigneur, voilà le phénomène local, Valentin Vier. L'incarnation en chair et en os du playboy lycéen. Son sourire rappelle tant une publicité pour dentifrice que ça en devient presque osidique, prêt à se déployer dès que le moindre tissu féminin effleure son regard. Et quand il s'agite, ses abdominaux définis à l'extrême sont si ostensibles qu'on pourrait se demander où poser la planche à laver. Le tout moulé dans un débardeur noir si ajusté, on dirait qu'il l'a cousu lui-même.
Rose s’était élancée à la sortie des toilettes du lycée, les yeux flamboyants de colère. Elle avait abandonné Lili, prostrée dans un coin de la salle d'eau, pleurant à chaudes larmes. Leur échange verbal était une routine quotidienne, au temps pour moi que pour le reste du lycée.
— Rose ! J'ignore si c'est l'éclairage, mais tu es plus ravissante à chaque seconde, débite-t-il avec un aplomb quasi comique.
Alors voici Rosita Bispo, cette petite tornade portugaise fière et insoumise, appelée affectueusement Rose. Le petit ballon poilu, comme la surnomment ses proches, est une vraie geek plus habile aux combats de karaté qu'à l'épilation. Ses poils de barbe étant une égide de rébellion contre les diktats de la beauté.
— Ta gueule ! Tu es allé baiser Lily dans les chiottes. Résultat, elle chiale comme une conne et veux plus en sortir.
Lily et Valentin, une relation à sens unique enterrée dans une toilette de lycée.
— Ah, mon petit cœur, elles sont insatiables ces filles, grommelle Valentin tout en débordant d'autosatisfaction. Elles ne peuvent pas résister à mon arc et mes flèches, si tu vois ce que je veux dire.
Un rire unilatéral, aussi déplaisant que prévisible, suit cette cinglante réplique. Parfois, je me demande ce qui me retient de lui coller une beigne. Ah, oui, sa performance au basket, c'est bien ça. Rose, dédaigneuse, riposte :
— Et dans ton monde imaginaire, tu possèdes un fan club secret qui inonde ta boîte aux lettres de déclarations enflammées ?
Valentin haussa les épaules, regardant Rose comme si elle était une équation compliquée qu’il n’arrivait pas à résoudre :
— On a juste joué à un petit jeu qu’elle n’a pas su gagner. Chaque jour un autre plan. Et aujourd'hui, c'était elle.
Un sourire insolent étire ses lèvres tandis qu’il parle. Elle lui claque une gifle, aussi brutale que surprenante, qui laisse une marque rouge sur sa peau pâle. Rose est si théâtral qu'elle mériterait un Oscar. Sans un mot de plus, elle tourne les talons et se dirige en direction inverse, bousculant au passage les figurants malchanceux sur son chemin. Laissant Valentin seul au milieu du couloir, décontenancé. Leur relation, si on peut appeler ça ainsi, est aussi stable qu'une voiture sans freins sur une pente raide.
Au même moment, dans les toilettes du lycée, Lily, avec ses yeux gonflés et son cœur brisé, se lève pour finalement décider de prendre les choses en main. Un regard déterminé collé à son visage.
Quant à moi, je prends note de l'événement et je me prépare à affronter la fin de semaine. Je déteste les vendredis — ces jours infâmes préfigurations de la débauche du weekend. L'humanité entière semble sortir de ses grottes, libérée de ses contraintes, dans une débauche ayant le goût amer de l'alcool qui les consume, conduisant à des actions absurdes dont le lendemain matin ne sera marqué que par des souvenirs flous, prêts à jurer sur tous les dieux qu'ils ont les meilleurs amis du monde. Ces mêmes personnes, aussi naïves qu'insouciantes, garantissent malgré elles mes moments opportuns.
Tu te prépares, épuisée par cette longue journée, à retrouver l'apaisante solitude de ton foyer. C'est à l'instant précis où je me résous à décliner poliment l'offre persistante de ma compagne que Valentin, opportun, s’immisce dans ta soirée. Il suggère un dîner, une invitation amicale jetée comme un manteau sur la froideur du soir. Lui, grand seigneur, promet de se muer en parfait gentleman, de ne point entacher l'atmosphère de maladresse. Un masque d'amitié dissimulant le sourire du prédateur, tandis que je suis là, impuissant.
— Hey Hailey, je... commença-t-il, ses yeux cherchant les siens, je suis désolé pour ce matin. Je me suis comporté comme un idiot, et je voudrais me faire pardonner. Accepterais-tu de venir dîner avec moi ce soir ?
La question de Valentin te prend au dépourvu.
— Je ne sais pas, Valentin... tu murmures, hésitante.
— Il faut bien que tu manges quelque part, non ?
—Je suppose, et un peu de compagnie me serait bien agréable.
— Il y a un nouveau restaurant du côté de la rue Thizy.
Dans un éclair de lucidité, tu réalises peut-être que la réalité est moins sombre que tes frayeurs nocturnes, et peut-être que ce dîner est une étape nécessaire pour retourner à une normalité tant désirée. Et ma préoccupation s’intensifie davantage. Valentin, semble être dans son élément, balançant ses cheveux et affichant son sourire de tombeur. Ses yeux te fixent avec une intensité qui dévoile clairement son intention. De ton côté, tu sembles un peu mal à l'aise face à son assurance. Néanmoins, en pleine conversation, comme pour affirmer son autosuffisance, Valentin égratigne ton amour pour la musique.
— Te voilà à écouter de la musique alors que nous échangeons en personne, quel affront !
Prise en flagrant délit, tu as rougi, sur le point de t'excuser. Lui, un ami ! En dépit de mon irritation face à sa remarque offensante et à la tournure des événements, j'ai décidé de vous suivre, en guise de sécurité. On pense connaître les gens, mais d'après mon expérience, la vigilance est souvent nécessaire. Vous voilà donc dans ce restaurant médiocre, du moins à mon goût. Vous êtes accueillis par la mélodie des conversations, le claquement répété des couverts sur les assiettes. L'éclairage tamisé des lustres en cristal plonge ce décor naturellement élégant dans une ambiance romantique. C’est alors qu’un serveur s’approche de votre table pour prendre votre commande. Tu t'autorises un verre de vin rouge, tandis que Valentin opte pour une bière artisanale. Il échange quelques plaisanteries avec le serveur.
La conversation s'engage alors, le sujet de celle-ci se perd dans les détours de mes pensées, mais mes yeux demeurent fixés sur vous. En spectateur discret, je me mêle à l'ombre, observant cette tragi-comédie, dressant mentalement l'acte de chaque échange. La soirée s'écoule entre trivialités et échanges futiles. De temps à autre, Valentin laisse échapper un rire bruyant, attirant l'attention des autres clients. Tu l'écoutes attentivement, répondant par un hochement de tête tout en sirotant ton verre. Puis, Valentin se penche pour te murmurer quelque chose à l'oreille, tu te retires instantanément, l'air légèrement choqué. Valentin sourit et lève les mains en signe d'apaisement. Malgré cette interaction abrupte, votre soirée se poursuit dans un ballet de discussions et de rires.
Finalement, l'heure de la séparation sonne. Il est temps pour moi aussi de quitter l'arène lorsque votre dîner touche à sa fin. Je vous observe du coin de l'œil, tandis que vous réglez l'addition et quittez le restaurant. Valentin propose de te raccompagner, mais tu refuses poliment. Je ressens un soulagement à peine camouflé lorsque vous finissez par vous séparer.
— À la prochaine, te lance-t-il avec un sourire serein.
— À demain.
Toi, tu te diriges vers ton habitation pour quelques heures de récupération avant de replonger dans la tumultueuse arène sociale. Mais tandis que Valentin s'évanouit dans un autre coin de la nuit, je me lève silencieusement pour suivre ta trace, mon rôle de protecteur secret me portant dans ton sillage. Ce soir-là, pris entre la lueur des lampadaires et l’ombre des ruelles, je me suis promis de veiller sur ton bien-être, d’éloigner cette menace insaisissable qui plane comme un spectre.
Arrivant au bas de l’immeuble, tu récupères ton courrier et tu remarques une lettre à mon nom parmi eux. Tu envisages de frapper à ma porte lorsque je passe devant toi, affichant un sourire.
— Hé !
— Salut, à quoi dois-je ce plaisir ?
— J’ai une lettre pour toi.
— Rappelle-moi de remercier mon facteur.
Et voilà l'Amour, un mystère se dissimulant entre les sourires et les silences. Et c'est ainsi que finit ta soirée, sur une note légère et souriante. À ce moment, tu ne sais pas encore que tout va basculer dans les jours à venir. Mais pour le moment, tu t'allonges dans ton lit en repensant à ta soirée, tu souris bêtement dans l'obscurité et t'endors.
Présent — 2027
Le détenu avait exceptionnellement obtenu une permission de sortie de prison, à condition qu'il coopère en partageant des informations cruciales. Sami et Eliott, désignés comme ses gardiens temporaires, se préparaient à monter dans la voiture pour se rendre au pont. Les pensées tourbillonnantes de Sami étaient hantées par le passé tout en étant obsédées par l'avenir incertain qui les attendait. Avec une prudence mesurée, les policiers prenaient place, conscients que ce lieu était l'un des points clés d'un drame qui les avait tous liés d'une manière ou d'une autre. Ensemble, ils s'engageaient sur la route du pénitencier au pont, un trajet de liberté temporaire chargé de significations particulières pour chacun d'eux. Le moteur de la voiture vrombissait, et le silence entre eux était dense, ponctué seulement par le bruit régulier du moteur et le murmure de leurs pensées. Le pont, éclairé par des lampadaires vacillants, se dressait au-dessus d'eux, témoignage silencieux des mystères qu'il renfermait.
— Le pont est juste au-dessus de nous, vous avez retrouvé sa veste en aval, à quelques mètres de là ou on se trouve. Je l’ai plongé dans la rivière et je suis rentré.
— Il venait de vous supplier de le tuer ?
— Il ne m’a pas suppliée, il a seulement dit : tue-moi s’il te plait !
— Pourquoi a-t-il dit ça ?
— Je ne sais pas. C’était un crétin, j’ai rendu service à tout le monde.
Villebrouch-sur-mer est une ville ou jamais personne ne ferme ses portes à clef. Une ville aussi, ou les rumeurs peuvent vite circuler. Quelques jours après la disparition de Valentin Vier, le procureur décide d’annoncer la thèse de l’enlèvement et qu’ils n’ont aucune piste. Toutes les ressources sont utilisées afin de retrouver rapidement ;
Valentin, ce modèle parfait de l'adolescent hédoniste, continuait son errance nocturne, inconscient du danger rampant qui le guettait dans l'ombre. Éclairé par l'agression brutale des lampadaires, son ombre se fondait dans celles de la nuit environnante. Il progresse sans méfiance, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il n'est pas seul. Sans laisser au jeune homme le temps de réagir, je passais brusquement à l'attaque. Valentin, surpris, tentait désespérément de se défendre, mais, mieux préparé, je le maîtrisais facilement. Un cri, étouffé par la terreur, se torturait pour sortir de sa gorge. Le corps de Valentin, succombant à l'assaut, s'affaisse sur le sol, inconscient.
Sans crier gare, je m'insinue dans la pièce, seules ma silhouette menaçante et mon ombre étaient discernables dans l'obscurité. Valentin cherchait à m’identifier tout en essayant d'anticiper la suite, mais seul le silence répondait à ses interrogations. C'est ainsi que dans la froideur d'une cave sombre et humide, qu'il n’avait imaginé dans ses pires cauchemars, Valentin apparaissait, défait et vulnérable. Ses cheveux autrefois soignés étaient maintenant ternes, souillés de poussière et plaqués contre sa peau pâle et moite. Ses poignets, enserrés par des liens durs et épais, lui infligeant une souffrance lancinante. Chacun de ses efforts désespérés pour se défaire de ses entraves ne faisait qu'intensifier la pression des cordes contre ses chairs, lacérant sa peau de manière encore plus profonde. Les marques de sang séché sur ses poignets témoignent de sa lutte vaine pour échapper à cette tragédie. Le débardeur noir, autrefois bien ajusté, était à présent déchiré, dévoilant des ecchymoses et des griffures cruelles sur un torse aplati. À chaque inspiration, une douleur mordante contracte ses abdominaux, autrefois avantageux. La faible lueur de l'unique ampoule pendait tristement au-dessus de lui, jetant une lumière blafarde sur son visage, autrefois éclatant de vie. Ses lèvres fendillées, torturées par de nerveuses morsures, saignaient. Ses yeux, autrefois malicieux et vibrants, affichaient une terreur marquée et une fatigue incommensurable. Pour la première fois, Valentin s'apercevait du visage de son agresseur :
— Que... Que veux-tu ? Balbutiait Valentin, sa voix semblant étouffée par l'odeur du métal.
Lâchant un rire cruel, mes yeux fixaient Valentin avec une malveillance non dissimulée.
— La vengeance, Valentin, ne saurait être surévaluée, n'est-ce pas ?
Un nouveau sentiment commençait à s'immiscer dans l'esprit de Valentin, c'était de la honte. La honte de son égoïsme et de la douleur qu'il ait causée lui revient maintenant sous forme de conséquences. Tous ses espoirs moururent avec lui, la chute de son monde s'écrasant autour de lui dans le silence étouffant. Dans l'obscurité enveloppante de la soirée, le pont qui traverse la rivière locale est silencieux presque paisible. Le vent froid caresse les pierres anciennes, portant les doux murmures de la forêt environnante. Cette tranquillité est brisée par la silhouette inquiétante qui se tient sur le pont. Ces derniers instants de quiétude nocturne étaient perturbés par le bruit sourd d'un sac lourd jeté dans la rivière en contrebas. Satisfait, je disparais dans la nuit, seul un dernier regard vers l'eau sinistrement calme marque mon passage.
Depuis sa soirée avec Hailey, le jeune Vier n'avait pas refait surface. Une onde de consternation s'était rapidement propagée parmi ses proches, instaurant une atmosphère lourde de questions sans réponses. Sa famille, d'abord résignée, commençait à se laisser gagner par une inquiétude rampante, tambourinant à la porte de leur sérénité. Ses amis les plus proches, familiers de ses escapades sauvages et de son goût pour les plaisirs de la chair, ressentaient une tension grandissante, comme un pressentiment funeste. Un voile de trouble s'était insidieusement posé sur la ville, étouffant les conversations habituellement légères et créant une atmosphère lourde de préoccupations non exprimées.
Lors de la dernière semaine de cette période tumultueuse, alors que la ville s'habitue lentement à l'absence inquiétante de Valentin, un passant longeait la berge de la rivière. Il ne cherchait pas à perturber la paix mélancolique du lieu, simplement à se perdre dans les réflexions que suscite souvent l'écoulement hypnotique de l'eau. Mais la quiétude du paysage s'évanouit sous l'assaut d'une odeur fétide et prégnante qui imprègne l'air, une puanteur de pourriture qui sature les lieux de sa nauséeuse présence. Le passant, d'abord troublé, laisse son regard errer vers la source de l'incongruité olfactive, et c'est alors qu'il note la présence de quelques corbeaux, rassemblés non loin sur un amas informe qui flotte contre la rive.
Intrigué et poussé par une vague inquiétude, il s'approche, balayant de son regard la surface trouble de l'eau pour distinguer ce qui pourrait bien être à l'origine de ce manège macabre. C'est avec un frisson d'horreur qu'il réalise, lorsque les contours d'un corps humain apparaissent, entrelacés dans les eaux vaseuses de la rivière. Son sang se glace, sa respiration s'accélère, et sans attendre, il récupère précipitamment son téléphone pour composer le numéro d'urgence.
Les secondes s'écoulent, chaque tonalité du téléphone semblant annoncer l'escalade de la situation. La voix au bout du fil réagit avec professionnalisme, collectant l'information nécessaire pour engager une réponse rapide. Une fois la communication coupée, le passant reste figé, partagé entre la répulsion et le devoir de gardien du sinistre secret qu'il vient de découvrir.
Les sirènes ne tardent pas à déchirer le silence du soir et des véhicules de secours convergent rapidement vers la scène décrite. Les premiers secouristes, habillés en combinaisons et masques de protection, se donnent pour mission de sécuriser la zone. Ils déploient des rubans de signalisation jaunes pour isoler la scène et éloigner les curieux. La berge devient rapidement un théâtre d'activité fiévreuse, alors que les officiers prennent des notes et donnent des instructions précises.
Les enquêteurs arrivent peu après, suivis par l'équipe des médecins légistes, la solennité de leur démarche trahissant l'importance de leur tâche. Le légiste, habillé de blanc, s'agenouille pour inspecter le corps avec une attention méthodique, prenant soin de ne pas perturber plus que nécessaire les indices que cet infortuné pourra livrer. Les détectives se penchent également sur la scène, scrutant les environs, à la recherche de tout détail qui pourrait se révéler être un fil à dénouer dans la toile complexe de cette affaire tragique.
Pendant ce temps, la découverte macabre commence déjà à agiter la communauté. Les chuchotements et spéculations s'insinuent dans les conversations, attisant la rumeur et plantant les graines d'une inévitable enquête publique qui viendra mettre à jour la vérité de ce qui s'est passé à Valentin Vier cette nuit fatidique. La rivière, témoin muet de tant de secrets, reflète à présent une histoire ténébreuse qui s'entremêle irréversiblement avec la vie des habitants des environs.
Ce n'est qu’une semaine plus tard, lorsqu'un passant avait aperçu une chose étrange flottant à la surface de l'eau que la vérité avait refaite surface. Les secours s'étaient précipités sur les lieux pour réaliser l'horreur : le corps en décomposition de Valentin Vier. La nouvelle avait frappé la petite communauté comme un coup de tonnerre. Les services de polices avaient tiré un ruban jaune le long de la maison et écartés quelques curieux. Ils s’agglutinaient un peu plus loin, se hissant par moment sur la pointe des pieds pour mieux voir.
La vision de Valentin, toujours souriant et confiant, gisant sans vie sur les rives de la rivière, dessinait une réalité cauchemardesque que personne ne souhaitait envisager. C'était incroyable et pourtant, c'était la réalité. La mort tragique de ce lycéen prenait la une des journaux locaux, transformant son histoire en un récit morbide de mystère et de vie interrompue prématurément.
La police avait entamé ses investigations, interrogeant tous ceux ayant connu Valentin et traquant les indices laissés par l'auteur du crime. Hailey, la dernière personne à avoir vu Valentin en vie, se retrouvait malgré elle au cœur de l'enquête. Elle décrivait leur dernière rencontre, évoquant la manière dont le lycéen avait insisté pour la raccompagner. Elle ne savait pas ce qui lui était arrivé après cette nuit.
Cette nouvelle rendait sa vie au lycée insupportable ; en dehors de l'école, les regards changeaient. En dépit de tout cela, Hailey tenait bon, portant l'espoir qu'une justice serait rendue. Elle ignorait que la réponse à ses questions était bien plus proche qu'elle ne l'imaginait.
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