J'ai 19 ans aujourd'hui. Deux ans ont passé depuis que j'ai quitté Thiercelieux, mon village d'enfance. Mathias et moi vivons ensemble, nous avons rejoint la ville la plus proche. Nous ne nous séparons jamais, vestige de la terreur vécu et de la peur que cela recommence. Nous avons beau avoir déménagé, les souvenirs ne s'effacent pas aussi facilement. Je me réveille souvent, trop souvent, en sueur et hurlant dans mon lit après un cauchemar trop réel qui me ramène à mon passé. Lorsque cela arrive, Mathias me prend dans ses bras et me couvre de baisers papillons dans les cheveux. Je sais alors qu’ il est mon ange et qu’ il me protège contre tous les dangers.

Aujourd’hui est un jour spécial, non pas à cause de mon anniversaire mais plutôt de ce que nous avons prévu de faire. Aujourd'hui, nous allons nous rendre à Thiercelieux pour retrouver Marc, cela fait plusieurs semaines que nous ne l'avons pas vu : il était partie rejoindre la grande ville plus a l'est, disant qu’ il cherchait des réponses à des questions. La semaine dernière, nous avons reçu une lettre de sa part: nous devions le retrouver aujourd'hui là où tout avait commencé : notre village d'enfance.

C'est donc légèrement intrigués que nous retournons à Thiercelieux.

Après plusieurs jours de voyage, nous atteignions enfin la ville. Il ne nous faut pas longtemps avant de trouver Marc. Il sautille partout, on dirait un enfant le jour de noël. Il répète inlassablement une phrase :

« J'ai trouvé ! J'ai trouvé ! »

Grand bien lui fasse mais je ne compte certainement pas rester là à l'observer se comporter comme un idiot.

« Marc. Calme toi bon sang ! Que se passe t il ?

-Tu te souviens de cette nuit ? La dernière. Tu es morte ce jour là mais je t'ai redonné la vie. Grâce à une potion. Cela m'obsède depuis tout ce temps. J ai fait des recherches et… Je crois que j'ai réussi à réunir les ingrédients. J'ai re créer la potion de vie. Je l'ai jeté sur les tombés de nos amis il y a une heure. Tu avais mis à peu près ce temps là à te réveiller mais vu qu'ils sont morts depuis plus longtemps, j'imagine que c est normal. On va récupérer nos amis. Enfin. »

Je reste interdite. Il est fou. Son projet l'est aussi. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'y croire. S'il y a bien une possibilité pour que je retrouve les gens que j'aime, il faut la saisir. Je me précipite vers la colline a toute vitesse. Mathias me suit de près.

J'arrive au sommet et… ne remarque rien. Rien n'a changé depuis deux ans. Je maudis silencieusement Marc pour cet espoir si magique et surtout irréel.. . Mathias me prend la main, m'apportant un réconfort nécessaire pour ma santé mentale.

« Louna ? Pourquoi j ai mal à la tête ? Tu pourrais pas me préparer un chocolat chaud ? Demande une voix derrière moi. »

Je me retourne précipitamment, je connais cette voix mais c'est impossible…

« Thomas ! cris je en lui sautant dans les bras et en le serrant jusqu’ à l'étouffer.

- Eh oh ! Qu’ est ce qui se passe ? On s'est vu hier soeurette, ne me dis pas que je t'ai manqué ? »

Je me détache prudemment est l'observe sous tous les angles : il n'a pas changé d'un pouce depuis deux ans et il ne semble pas se souvenir de quoi que ce soit.

« Louna, c est moi ou t'as vieilli ? Me lance une voix derrière Thomas. »

Lou Anne. Elle a aussi droit à une longue étreinte, malgré qu'elle ai tort, je n'ai pas pris une ride, quoi qu’ elle en dise !

Je me retourne et aperçois Manon, ma sœur adoré, aux bras de Tom. Je leur saute au cou, ne pouvant dissimuler l'immense joie que je ressens. Ils répondent gentiment a mon étreinte.

Je tourne autour de moi et remarque que tout le monde est vivant. Sans exceptions. Ils n'ont aucun souvenirs après la nuit de l'éclipse d'été, la nuit qui précède les affreux événements mais c'est mieux ainsi.

Mathias s'approche de moi et me donne un long baiser amoureux qui exprime toute sa joie. Nous étions de nouveaux tous réunis. Notre famille.

« Alors, Mathias et toi … ? Me demande discrètement Manon.

« Oui. Et toi et Tom ? »

Elle hoche la tête. Au moins une chose qui était resté de cet épisode obscure.

La légende avait raison. Après avoir éliminé un des deux camps, ici les loups, le village repris sa vie tranquille et tous les habitants redeviennent des gens normaux. Je n'aurai rien demander de plus.

FIN