En hommage à Silverberg  "L'oreille interne",  qui m'a influencé

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Quand on à dix ans, rien ne nous fait peur.

J'étais monté comme d'habitude, dans les branches du maronnier du jardin, mais cette fois, j'ai voulu aller plus haut, encore plus haut, toujours plus haut.

Je me suis réveillé dans un lit , je ne reconnaissais pas le plafond, une odeur que je n'aimais pas flottait dans l'air.

J'avais du mal à tourner mon regard, comme si j'avais les yeux gonflés.

J'entendais ma mère qui répétait " Mon Dieu, mon Dieu.", je l'entendais renifler, comme si elle avait pleuré.

je me suis rendormi.

Plusieurs fois j'ai ouvert les yeux, j'avais toujours aussi mal, mais je voyais ma mère, assise à mes cotés, les yeux rougis de larmes et de fatigue.

Quelquefois, mon père apparaissait, ma soeur également, et je me rendormais.

Un jour, un docteur en blouse blanche, c'est ainsi que j'ai su que j'étais dans un hôpital, à tenté de m'expliquer que j'avais eu un trés grave accident.

Avec ses mots à lui, j'ai compris que dans ma chute, j'avais entrainé des branches, dont l'une avait pénétré mon cerveau au niveau du cortex.

Ils avaient réussi, pendant une très longue opération, à retirer les débris sans dommages apparents, mais j'aurais sans doute un suivi prolongé.

Je venais de me réveiller, une légère lumière me faisait distinguer ma mère endormie dans un fauteuil.

J'avais soif, mais je n'ai pas osé la réveiller, j'ai refermé les yeux en pensant trés fort à mon envie de boire.

Je voyais un fier bateau qui naviguait, mon rêve débutait bien. J'ai eu envie de le faire couler pour toucher l'eau et me rafraichir.

D'un seul coup, j'entends ma mère.

" Mon Dieu, mon Dieu, je vais me noyer."

J'ouvre les yeux, mais elle dormait encore. J'avais l'impression de voir les siens qui s'agitaient derrière ses paupières, je crois que ses mains bougeaient également. Elle devait faire un cauchemar.

"Maman, réveille-toi."

"Oh mon chéri, tu as soif ? je vais chercher de l'eau."

Quel heureux hasard, j'avais vraiment très chaud sous mes couvertures, une mère doit sentir ces choses là.

Je me rétablissais rapidement, au vu des tests que me faisaient subir les médecins. Je devrais pouvoir retourner à la maison dans quelques jours.

J'étais enfin dans mon lit et dans ma chambre. Je n'avais plus cette odeur d'hôpital qui flottait dans l'air.

Tout le monde était aux petits soins pour moi. Ma grande soeur, avec qui j'avais de fréquentes disputes, c'est normal pour une fratrie, était à ma disposition.

J'ai beaucoup abusé, parce que je voyais bien qu'elle bouillait de rage quand je lui demandais certaines choses.

Un jour, elle m'a quand même jetté un verre d'eau à la figure, parce que je voulais boire avant de dormir.

"Je le dirais à maman demain, tu vas voir, et la prochaine fois que je vois ton copain, je lui dirais d'aller voir d'autres filles plus jolies que toi, et c'est facile à te voir."

"Cause toujours, on sait tous que tu fais exprès. Le docteur a dit de te ménager, mais ça ne va pas durer. Tu es complètement guéri, il l'a dit aussi"

C'est vrai que je n'avais plus mal aux yeux ni à la tête, mais je voulais continuer à me faire servir. Cela faisait presque trois ans que j'étais sorti de l'hôpital, tout le monde était à mes petits soins, j'adorais.

Je trouverais quelque chose pour l'embêter plus tard.

Quelques heures après, j'étais doucement en train de m'endormir, j'aperçois dans mon début de rêve, mon idiote de soeur qui marche en tenant la main de son ami.

Je la vois qui se déshabille et qui se fait caresser par son mec.

Je me redresse d'un coup, j'ouvre les yeux dans le noir de ma chambre.

Je rêve d'elle maintenant ?

Pour ça aussi, je me vengerais, elle me pourrit mes rêves maintenant.

Je tente de me rendormir, je la revois à califourchon sur lui.

Je me redresse, j'allume la lumière.

C'est quoi cette histoire ?

Je me remet sous la couette, et je vais m'obliger à rêver d'une de ces filles de films pornos, au moins elle m'a donné l'idée.

je m'enfonce doucement dans mes pensées, j'ai une superbe blonde à mes cotés.

Je vois au loin ma soeur. Encore elle ?

Bon tant qu'à y être, je m'approche d'elle et son petit ami, toujours dans leur posture sexuelle.

"Coucou soeurette. Regarde, j'ai avec moi la copine de ton mec. Tu ne savais pas ? D'ailleurs je crois qu'elle veut le reprendre s'il est d'accord."

Sur ce, le mec se lève, laisse ma soeur en plan, et s'en va avec la fille.

Ma soeur se met à pleurer, en me regardant.

Je crois que j'ai bien dormi cette nuit.

Je vais dans la cuisine pour le petit déjeuner.

Mon père est déjà parti au travail, ne reste que ma soeur dans les bras de ma mère.

Dés que je rentre, mon ainée me lance un regard noir, les yeux emplis de larmes, elle repart dans sa chambre en courant et me lance au passage.

"Toi, toi, je ne sais pas comment, mais c'est de ta faute."

"Mais maman ? Qu'est ce qu'elle a encore cette idiote."

"Elle a fait un cauchemar cette nuit. Elle a appelé son copain tout à l'heure, et c'est une fille qui a répondu. Ne lui dit rien, ça va passer."

J'ai déjeuné vite fait, et je suis reparti dans ma chambre.

Je tournais et retournais, je me posais des questions.

C'est à partir de cette époque que j'ai fait des choses non avouables, j'ai trés souvent rêvé.

J'ai compris que depuis mon accident, je pouvais pénétrer les songes de gens que je connaissais. Il me suffisait de penser à eux, au moment ou ils étaient dans leur paradoxal.

Morphée jettait la graine, et moi je l'arrosais, pour tous mes avantages.

Je me suis faché avec ma soeur, je l'ai fait dormir plusieurs fois dans mes cauchemars provoqués.

Elle n'a jamais vraiment su, mais je crois qu'elle a compris, quand elle a quitté la maison pour s'installer avec son nouveau compagnon.

Nous ne nous sommes plus revu depuis des années, chacun dans sa vie.

J'ai cinquante ans maintenant, je me suis réconcilié avec elle.

J'ai tenté de lui expliquer, tout le mal que j'avais fait, par bêtise, jalousie, envie.

Nous nous sommes embrassé, je me suis excusé de ma méchanceté, et nous avons parlé.

Parlé d'un pouvoir qui ne devrait exister, mais qui a choisit la mauvaise personne.

Parlé de la fille qui vivait avec moi, que j'aime, que j'ai aimé, et qui voulait me quitter.

je n'ai jamais rêvé d'elle, puisqu'elle était avec moi.

Faut-il que je rêve d'elle maintenant ? J'ai demandé à ma soeur, ce qu'elle en pensait..........

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