— Mila. Viens. Entre.

— Bonsoir Pepito. Vous vouliez me voir ?

— Oui, comment tu vas ?

— Bien, merci !

— Ce chantier, comment ça se passe ?

— Ça va. Je suis dans les temps.

— Tu ne t’épuises pas trop, tu demandes aux gars de t’aider ?

— Ne vous inquiétez pas. Je m’organise et je n’ai pas besoin d’aide.

— Mila, ça ne me plaît pas que tu sois sur les chantiers. C’est trop dur. Pour un homme comme pour une femme. Faut avoir la peau épaisse et tu as d’autres qualités. C’est comme pour la formation, si tu veux qu’on en discute…

— Merci.

— Assieds-toi. Euh… sur le chantier du Palais, le chef a changé. Ça se passe comment avec lui ? J’avais oublié de t’en parler. Piacenza doit se faire opérer, je sais qu’il t’aimait bien.

— Ça va, Vallone est correct.

Monsieur Dubois attend des détails. Il sait que Mila est capable de lui cacher qu’elle est mal.

— Ouuui, insiste-t-elle.

— Pas de réflexions désagréables ?

— Non, ça va.

— Quand Piacenza m’en a parlé et m’a dit que c’était lui, ça m’a rassuré. Parce que ce gosse, il est bien. Mais je ne savais pas comment il serait avec toi.

— Vous le connaissez ?

— Qui ?

— Vallone !

— Oui ! Oui. Edmond Vallone était chef de chantier chez l’entreprise Robert. Il était apprécié de ses équipes. Un bon gars, courageux. Il voulait construire la « Ville du Futur » et devenir architecte. Alors il est parti j’sais plus où. Il est rentré depuis pas longtemps. C’est parce qu’il est là que Piacenza a accepté de passer sur le billard.

Un temps.

— Mila, je voulais te montrer un nouveau projet. C’est pour un particulier. Est-ce que ça t’intéresse ? Mais que pour la conception, pas le chantier. Tu es d’accord ?