20 Parc Maillol - Mocassins 1er

2 minutes de lecture

De : Edmond VALLONE

Objet : Utilisation de la terre derrière le mur.

Date : Lundi 2 Octobre 14 :12

À : Blanche MAGNAN

 

Bonjour Mlle Magnan,

 

Il y a une chose que je ne n’ai pas évoquée avec vous, ce sont les terres retirées de derrière le mur.

Je n’y connais pas grand-chose en jardinage et je ne sais pas si vous souhaitez les conserver.

Si c’est le cas, dites-moi où les mettre, à moi ou à Pierre directement.

Dans le cas où vous souhaiteriez les faire évacuer, je m’en chargerais.

 

Le tel de Pierre est le : 07 12 14 56 89.

Le mien : 06 25 27 30 35.

 

Salutations,

 

Edmond VALLONE.

Conducteur de travaux

Ent. Générale ROBERT

 

L’Express prend à droite le chemin de terre et descend jusque devant la maison.

Une 308 est garée devant chez elle. Encore. Décidément !

Mila sort de l’Express. Un homme d’une soixantaine d’années est en train de déplacer une brouette pleine de terre noire vers un petit tas déjà formé sur le bord du chemin. Elle s’avance vers lui.

Le monsieur est grand, des yeux bleu lagon, les cheveux courts tout argent, la peau du visage très foncée. Il lui tend le poignet, lui évitant le contact de sa main sale, mais Mila la saisit et ils se saluent.

— Bonsoir monsieur.

— Madame.

— Vous êtes Pierre ?

Le monsieur hoche la tête.

— Tout se passe comme vous voulez ?

— Oui.

Monsieur Pierre ne semble pas disposé à remplir le temps de sa voix, Mila occupe donc cet espace.

— Euh… monsieur Vallone m’a appelée. Euh… au sujet des terres derrière le mur.

Le monsieur ne bronche pas, regardant le petit tas devant lui. Mila prend de la terre dans sa main, l’effrite, sourit largement.

— Euh… montrant le petit tas, ici c’est bien, mais pourriez-vous mettre la terre là-bas ?

Elle désigne la cabane.

Le monsieur la laisse en plan et s’avance vers le lieu désigné. Mila le suit.

— Où ? demande-t-il 

Mila montre l’emplacement souhaité. Le monsieur saisit une grosse pierre et la pose pile à l’endroit indiqué par Mila.

Le Monsieur :

— Donc vous souhaitez conserver la terre.

Mila ne s’attendait pas avoir un partenaire aussi peu loquace. Cet homme, bien qu’exécutant à la lettre ce qu’elle exige, la met mal à l’aise. Elle sent foncièrement qu’il n’est pas dérangé par ses exigences, que faire ce qu’elle lui demande a un sens suffisant.

— Oui. Elle sera parfaite pour des hortensias par exemple.

— Si vous le dites.

— Avez-vous des questions ?

— Non.

Mila est surprise. Les choses sont simples, dites et simples.

Elle l’informe donc.

— Je passerai le vendredi soir, dans ces horaires-là environ.

— Très bien. Bonsoir.

Et elle le regarde partir.

 

Ouvrir le coffre de la voiture, s’assoir sur une planche en bois recouverte d’une couverture affleurant le bord de la carrosserie. Approcher près de lui un mocassin de type indien en cuir souple, retirer une botte, enfiler le mocassin et faire de même avec l’autre pied.

Il attrape ensuite les deux bottes, les secoue vigoureusement l’une contre l’autre et les range dans une caisse en plastique sur le côté du coffre.

Il se lève, rabat la porte au-dessus de lui et monte à la place du chauffeur, les feux s’allument, la voiture démarre et Pierre s’en va.

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