Dimanche 12 Novembre.

Dans la maison route de Malgache.

Ambre verte : parfois transparente, mais le plus souvent avec des grains comme des paillettes d’or émulsionnées dans de l’huile verte. Avec parfois aussi de tout petits éléments noirs emprisonnés. La couleur verte dominante est bien dans le ton du vert bouteille mais sa teinte est la plus jaune des trois.

Saphir vert : la plus homogène des trois, brillante, transparente. Le vert le plus bleu. D’ailleurs saphir vert ne veut pas dire grand-chose tellement il y a de couleurs vert-bleu différentes. En tout cas sur internet. D’un autre côté le saphir taillé, avec toutes ses facettes qui réfléchissent la lumière, a un éclat magnifique qui correspond bien finalement.

Et la dernière, tourmaline verte ou verdélite : celle-ci aussi est pas mal bleu, mais la pierre est tramée, moins transparente, plus dense, compliquée. Elle lui plaît plus celle-ci. La couleur est nuancée, du doré et un vert un peu bleuté. Et cette épaisseur, cette profondeur de la pierre, le fait qu’elle ne soit pas complètement limpide, c’est bien ça. Les yeux d’Edmond ne sont pas des bouts de plexi coloré. Non, ils sont épais, complexes. Oui c’est la caractéristique de la turpitude d’un vin. Un peu. D’un autre côté, trouver un vin vert, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile.

Donc soit la tourmaline soit l’ambre. Soit du bleu soit de l’or. Ça lui va bien ce dilemme. Il y a bien les deux chez Edmond.

Mila sourit. Elle dessine quelque chose. Les Lions de Delacroix avec Edmond dedans. La couleur de ses yeux, probablement qu’elle n’en aura pas besoin, mais pour fixer les idées, cela lui est nécessaire.

Pour la couleur de sa peau, elle n’est pas encore bien fixée.

Et pour les cheveux, elle a ce qu’il faut dans l’enveloppe de l’hôtel.