Quand elle avait vu rentrer son frère, elle avait tout de suite compris qu’il s’était passé quelque chose. Bastien était complètement hagard et désemparé. Mais ce qui l’avait encore plus frappée, c’était le sang sur son survêtement qu’il n’avait même pas retiré. Horrifiée, Claire l’avait pressé de questions auxquelles il n’avait pas répondu, et il s’était enfermé dans sa chambre pour le restant de la soirée, prétextant la fatigue auprès de leur mère qui n’avait, du reste, rien remarqué, toujours obnubilée par son travail harassant. Claire n’osa pas lui en parler, mais se promit de découvrir ce qui s’était produit à l’entraînement.

Elle n’eut pas à creuser bien loin, car elle réussit le lendemain à intercepter Mathieu au détour d’un couloir.

Il lui raconta les évènements de la veille, ce qui la plongea à son tour dans la consternation la plus totale.

— Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas du tout son genre de faire des coups pareils, même pour défendre quelqu’un ! s’exclama-t-elle. Jamais je n’aurai cru qu’il puisse se défouler sur un autre !

— Même moi j’ai du mal, tu sais. Si tu avais vu ça ! C’était dément, il était comme fou. Si on l’avait laissé faire, il aurait envoyé Théo à l’hôpital. Est-ce que tu pourrais lui dire de me téléphoner, il ne répond pas à aucun de mes messages.

— Attends, je ne comprends pas, il n’est pas en cours ?

— Non, je ne l’ai pas revu depuis l’entraînement.

— Mais son vélo est sur le parking, je croyais qu’il était déjà arrivé ! Je l’ai entendu partir ce matin !

Claire était sciée. Bastien, qui n’avait jamais posé de problème de discipline, était viré de l’option sport et séchait les cours ! Vraiment, il n’allait pas bien. Cette rechute était la pire de toutes.

— Et il est où maintenant ?

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