Suite aux derniers résultats sanguins, la quatrième chimio est repoussée d’une semaine. Grrr !!! Mon taux de globules blancs est trop faible. On aurait pu la faire mais, comme me l’a dit le médecin, cela aurait été plus dur…

Vivement qu’elle commence pour qu’elle s’achève. Car, les dernières chimio me font peur. J’ai moins d’appréhension à aller aux séances qu’auparavant mais, quand le spécialiste m’avait annoncé les effets, ça m’avait donné des sueurs froides : la perte des cheveux (ce qui est déjà le cas), des sourcils et des cils. A cela, s’ajoutent la peau du visage, les lèvres et les yeux qui se dessèchent, sans compter les fourmillements dans les mains et les pieds, ainsi que les risques de phlébites… Bref, il m’a vendu du rêve une fois de plus. Et, par-dessus tout, six cachets à prendre à heures fixes pour éviter œdème, perte des ongles des mains et des pieds, douleurs articulaires. Enfin, pour couronner le tout, mon amie inséparable, la fatigue.

J’avoue, ça ne va pas fort. Au-delà de ces effets, d’autres sont apparus au point de regretter parfois ces maudites nausées. Les douleurs aux articulations me gâchent sérieusement la nuit. J’ai l’impression d’avoir perdu quelques-uns de mes sens : pas de sensations de goût lorsque je mange. Les fourmillements aux extrémités de mes doigts perturbent mon sens du toucher. Je dois reconnaitre que cette partie du protocole est vraiment pénible. Mais c’est aussi un passage obligé. Le plus déprimant dans tout ça est que je ne sais même pas si je vais pouvoir pointer le bout du nez dehors.

Peut-être que mes nerfs lâchent. Peut-être ai-je atteint mes limites. Je fais ma blonde super forte, mais il y a toujours un signal d’alerte pour me dire stop ! Mon corps est fatigué de tous ces traitements auxquels il est soumis. Il est torturé par tous ces effets indésirables. Mais moi, j’ai envie de faire plein de choses, d’avoir des activités diverses, m’occuper simplement. C’est là que je me dis qu’il est bien dur d’accepter ses limites. Mais ce foutu traitement ne me laisse guère le choix. Je dois me faire violence et accepter mon état de larve

Franchement, parfois, dans ces moments-là, je crois qu’on ne préfèrerait pas tout savoir. Ça vous jette une de ces déprimes ! Sérieusement, je vais ressembler à quoi à la fin ? Une horreur (putain ça fait peur) !!! Je croise fort les doigts pour que, sur cet aspect, la chance soit avec moi et que les effets soient moins sévères que ceux annoncés.

Pour compenser cette journée de chimio annulée, j’ai eu droit à une injection de granocytes pour éviter la descente de globules blancs. J’en ai un peu ras le bonbon, mais s’il faut que je passe par là pour l’exterminer ce « crabus »… Allons toutes !! Je ne lâcherai rien.