Le Mot d’Eddine C
Comment dépasser la peur de la mort et apprendre à vivre dans l’instant sa transformation physique…
Quand je regarde Stéphanie, je la vois métamorphosée… Ce qu’elle dégage : un mélange subtil de douceur, de féminité, de lumière intérieure, et toujours une grande humanité. Je regarde une femme qui a accepté la maladie, pour mieux se projeter dans la guérison. Une femme qui n’a jamais voulu s’approprier le cancer. C’est une femme qui a le réflexe de rester en contact avec son ressenti. Elle ne désirait surtout pas sceller un pacte avec lui.
Quand je l’écoute, ce cancer a résonné comme un « séisme salutaire ». Je retrouve beaucoup ce terme de « séisme » dans des témoignages. Cet instant où notre monde s’écroule quand on n’y est pas préparé. Nos rythmes de vie s’en trouvent chamboulés
J’y vois à la fois un parcours médical solidaire avec une équipe médicale « humaine » et un accomplissement personnel. La chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie ont permis d’enlever les cellules cancéreuses. C’est la thérapie clinique. Mais je reste intimement convaincu qu’à cela, s’est ajoutée la thérapie mentale, plus intrinsèque, qui oblige à se remettre en question, à accepter sans renoncer et à franchir les obstacles.
Elle s’est découvert des forces qui lui étaient inconnues, et aujourd’hui, nous bénéficions de son histoire. La maladie nous apprend que la vie, c’est aujourd’hui. Peut-être n’y aura-t-il pas de plus tard. Il ne faut pas oublier que c’est un mal qui vient de l’intérieur, que ce sont les cellules qui nous attaquent, et que nous ne sommes pas habitués à réagir à ce genre d’agression interne à notre corps.
Quand je regarde ce qu’elle a traversé, ça m’a donné la conscience aiguë du présent. Nous sommes aspirés dans le tourbillon de nos vies quotidiennes. Arrivons-nous pour autant à vivre dans l’instant ?
Annotations
Versions