1. Un week-end Surprise
Nathalie admire Robin alors qu’il charge la valise dans le coffre de la voiture. Beaucoup trop de fourbi pour un week-end de trois jours. Il a tenu à ce qu’elle prenne tout ce qu’elle pensait utile. Elle ne s’est pas fait prier. C’était un séjour-surprise, elle a dû s’équiper pour la totalité des situations imaginables. Il souriait pendant qu'elle bourrait les bagages de ses chaussures de marche et quatre autres paires pour la ville et le sport, de sa robe de soirée, de ses escarpins et son maillot de bain.
Robin connaît leur destination, il s’est occupé de l’organisation. Mais il s’est pris au jeu, en accumulant lui aussi les affaires inutiles. Il commença à regretter quand la valise fut fermée et qu’il dut la descendre des quatre étages de leur appartement parisien.
Nathalie est allée chercher la voiture, garée à trois pâtés de maisons de leur nid d’amour, pendant qu’il descendait l’escalier grinçant alourdi par l‘énorme bagage.
Ils n’ont pas beaucoup de congés et ce week-end rallongé de novembre tombe à point. La météo s’annonce bonne avec soleil et températures clémentes, idéal pour un weekend en amoureux.
Ils s’extirpent du trafic parisien pour s’enfoncer dans celui du périph, les bouchons du pont de Saint Cloud puis l’A13. Robin se concentre, la circulation de ce samedi de départ nécessite toute son attention. Nathalie regarde le paysage, à la recherche d’un indice sur leur destination.
— Vas-tu me dire où on va ?
— Sur l’autoroute, tu vois bien.
— Super, un week-end en amoureux dans un hôtel d’autoroute !
— Je savais que l’idée te plairait
— Non sans dec ! On va où ?
— On va à Berck !
— Berck ! Berk ! Berk !
Leurs rires couvrent la radio pendant quelques secondes.
Trois heures plus tard, ils tentent de trouver du charme à la ville de Dieppe, première étape de leur périple. Ils se promènent le long de la plage puis déjeunent d’une marmite dieppoise dans un restaurant du port.
— Pour l’instant, on peut dire que tu t’es éclaté ! Dieppe, berk, berk ! commence Nathalie lorsque le serveur leur apporte les cafés.
— D’abord, il y a la mer et la plage ! En plus je te réserve d’autres surprises pour la nuit prochaine, répond Robin en adoptant l’air contrit du chiot qui vient de se soulager sur la carpette du salon.
— On les connaît tes surprises ! Mais ça ne suffira pas si tu m’as préparé un week-end pourri, termine-t-elle, en prenant ses affaires, tout en lui jetant un regard plein de feinte colère.
Leur périple continue en direction du sud-ouest. Ils longent la côte et ses magnifiques falaises, ces murailles blanches qui défendent les verts pâturages normands contre les assauts incessants des vagues de la Manche.
Après la traversée de Fécamp, Robin les conduit sur les petites départementales, Nathalie reste les yeux fixés sur la mer. Ne détournant le regard du paysage que pour apostropher son compagnon.
— Quand est-ce qu’on arrive ? Demande-t-elle sans cesse, imitant le ton suppliant des enfants à qui le trajet semble trop long.
Ils traversent les champs qui bordent les falaises, une forêt se profile à l’horizon et ils quittent bientôt le tracé rectiligne pour une route sinueuse qui s’enfonce à travers les arbres et descend au fond d’une valleuse dans une succession de lacets. Robin consent enfin à lui répondre.
— Très bientôt ma chérie.
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