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Tu as laissé la porte des toilettes ouvertes. Le chat vient se frotter à ton mollet en ronronnant. Cette fois-ci, tu le shootes, mais pas trop fort. Tu n'oublies pas qu'il a dix-huit ans, ton chat.
Billie l’aimait bien, il s’asseyait en haut de l’armoire de la chambre et vous regardait baiser. Pourrais-tu penser à Billie sans penser au sexe ? Pas aujourd’hui. Vous faisiez quand même autre chose ?
La première fois où tu l’avais amenée au resto, elle n’arrêtait pas de te toucher là entre les jambes, en jouant l’étonnée. « Oh c’est quoi ça ? » qu’elle répétait sans cesse avec l’air stupéfié. Tu n’en pouvais plus. Tu avais tellement envie de lui sauter dessus. Tu lui avais dit « Viens ». Vous étiez sortis de manière précipitée avant l’arrivée du plat. Tu avais tendu un billet de cinquante au serveur. « Désolés, une urgence. » Tu essayais d’avoir l’air sérieux. Billie pouffait. Tu l’avais emmenée au trot dans une ruelle obscure, derrière de grosses poubelles en fer et tu l’avais troussée, comme un hussard, comme au cinéma, en poussant des grognements de bête sauvage. C’était l’hiver, il faisait froid, humide. Billie hurlait des oui qui te semblaient aussi beaux qu’un chant d’opéra. Cela n’avait pas duré longtemps. Elle avait remonté son pantalon et tu avais reboutonné le tien.
Quand vous étiez partis, vous aviez entendu applaudir. Vous aviez levé la tête. Une silhouette à la fenêtre du premier vous avez lancé « Bravo les jeunes ». Billie avait répondu « Merci Monsieur » et s’était mise à courir. Et toi derrière, tu marchais tranquillement. Tu sifflotais.
Tu en as des souvenirs. Tu en as des souvenirs. Des souvenirs qui ne servent à rien.
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