Jour 5

Ouais....cinquième jour. Samedi.

Je ne regarde plus les informations. La pression baisse d'elle-même. Pourtant, on est samedi et... je m'emmerde.

A la différence des jours précédents où j'éprouvais confusément une curieuse mauvaise conscience de ne rien faire de précis, claquemuré avec ma petite famille entre nos murs, aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est la fin de la semaine. Ces deux jours à venir sont, habituellement, ceux que je tente de faire durer le plus longtemps possible. Pour cela, tout ralentit, les heures n'ont plus la même importance. Je tente de prendre mon temps, déjeune tranquillement, veillant à ne pas m'impatienter de la lenteur à chauffer du lait dans la casserole. Deux belles tartines de pain beurré et un peu de confiture, un grand bol de lait au chocolat, le tout sur un set qui représente les cinq continents, histoire de croire encore qu'un jour je ferai le tour de la Terre. Moments faciles et précieux en temps normal.

Depuis lundi, je me sentais inutile. Habitué à beaucoup travailler, l'arrêt brutal imposé à tous m'a fortement secoué. Aujourd'hui, et parce que la fin de semaine est là, je n'ai aucune raison de me forcer à faire quoi que ce soit. J'aurais bien aimé bricoler un peu, malgré mes deux mains gauches, mais les magasins sont fermés, au moins ceux qui vendent des planches et des clous. Alors, que faire aujourd'hui puisque je n'ai aucun motif pour me forcer à ne rien faire ?

Je peux seulement m'ennuyer. Lecture, repos. Repos, lecture. Certes... Mais bon !

Temps mort.