Rien est déjà une bonne réponse...
Je serai bref. Inutile d'écrire de longues phrases, de sortir les beaux mots, de me perdre en des raisonnements trop abscons pour être entendus sur un sujet aussi naturel que celui-ci. Je serai même honnête avec vous en vous livrant quelques honteuses confidences de lycéen.
Le confinement ne fut du matin au soir qu'une gigantesque entreprise de procrastination. Plus particulièrement lorsque les cours de maths commençaient ; car alors il me fallait ruser, trouver mille moyens industrieux pour être présent sans être attentif. Discord était une supercherie virtuelle ; derrière chaque case noire, derrière chaque prénom souvent tronqué, il y avait une vie qui se poursuivait indépendamment de la matière.
Je mettais mon téléphone au loin, sous mon oreiller pour étouffer le son, car il me fallait toujours guetter une quelconque demande du prof me concernant, puis j'allumais mon ordinateur et je regardais des séries sans que nul n'y trouve à redire. Je sais que c'est mal, mais je sais aussi que c'est grâce à cette transgression de l'interdit que j'ai pu découvrir ma passion, qui me poursuit encore aujourd'hui : les dramas coréens.
Je n'en dirai pas davantage et je vais me taire et vous laisser méditer sur la vacuité de mon confinement. Peut-être étais-je trop occupé à ne rien faire pour qu'il en subsiste de réels souvenirs ? Peut-être le confinement marquait-il aussi la fin d'un monde et le début d'un autre, changeant mes habitudes, me précipitant cruellement dans les préoccupations très lycéennes presque adultes qui allaient devenir les miennes ?
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