Le Jeu

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  • Stefano, tu t’y colles, mon pote !
  • Monsieur Stefano, vous avez carte blanche.

 On a tiré à la courte paille.

 J’ai joué et j’ai perdu.

 Je n’avais vraiment pas envie d’intervenir comme appât dans cette affaire. Mais lorsque les cadavres ont rempli le volume d’un conteneur de marchandises, le Protectorat a décidé de se pencher sur la question.

 D’après l’enquête, un groupe d’ultras-riches s’était payé une sorte de jeu de réalité virtuelle. Il génèrait toute sorte de décor et d'arme où les clochards étaient les cibles à abattre. Le problème, c'est qui si quelqu'un mourait dans le jeu, il y passait pour de vrai.

 Le pourvoyeur des ultras-riches a passé un accord Top Secret avec le Protectorat pour qu’il intègre un agent lors de la prochaine session. La date était enfin arrivée.

 Je suis allé au point de rendez-vous, dans une ruelle sordide des bas-fonds de la ville. Je vis le commanditaire près d’un bâtiment délabré. Il me fit entrer dans un sas obscur où se trouvait déjà une douzaine de personnes. Quelques minutes plus tard, une porte s’ouvrit et une femme en blanc nous demandait de pénétrer à l’intérieur de la pièce. Elle était munie de casques de réalité virtuelle. Nous en avons tous pris un et ensuite, nous avons attendu que la séquence se lance.

 J’atterris dans un décor de montagne où la neige était à perte de vue. J'observais des petits personnages se déplacer en slalomant à skis. La musique était assourdissante, les guitares électriques hurlaient à vous en percer les tympans. Soudain, mon voisin, que j’avais à peine remarqué, s’est fait exploser la cervelle. Je tombais en arrière de stupeur et je cherchais désespérément d’où provenaient les tirs. Je ne voyais rien. Je me décidais à trouver refuge près des sapins sur ma gauche.

 Le bruit de mes pas produits en courant sur la poudreuse et la fanfare dans mes oreilles m’empêchèrent d’appréhender un homme arriver derrière moi. Il tenait une corde dans ses mains qu’il avait nouée pour en faire un lasso. Il me captura. Je tombais le nez sur la neige. Je l’entendais qui riait d’un air démoniaque. Je parvins à me retourner sur le dos. Il tenait un couteau entre ses dents et de la bave s’échappait de sa bouche. Il était tellement obnubilé par ce qu’il voulait me faire qu’il ne me vit pas me saisir de mon pistolet laser, caché sous mon épais manteau. Je lui ai tiré une salve dans les entrailles qui l’a fait gémir. Avant de s’effondrer, il appuya sur une de ses oreillettes en appelant au secours. J’aperçus ensuite tous ses camarades foncer dans notre direction.

 J’ouvris en grand mon imperméable.

 J’en sortais toute une collection d’armes dernier cri.

 J’avais carte blanche.

 Vous voulez jouer ? Vous allez perdre.

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