scène 7
Marie entre un verre (petite cuillère à l'intérieur de celui-ci) dans une main, sa trousse dans l'autre. Marie sort de sa trousse un petit flacon, le débouche et verse le contenu dans le verre puis elle remue avec la petite cuillère.
Avec cette dose vous pourrez rejoindre vos pissenlits, six pieds sous terre. (plus douce) Un petit mot pour dernier cadeau de ma part.
Marie (sortant de sa trousse un morceau de papier ainsi qu'un stylo et écrivant un mot)
Marie (lisant le mot)
Chère maman, pour m'excuser de tout à l'heure, je vous laisse ce petit rafraîchissement. Votre fille qui vous aime, Marie.
Valentin entre dans le petit salon
Que faites-vous donc Marie.
Marie (un peu surprise)
Rien, rien de bien méchant en tout cas.
Valentin
Il ne serait en être autrement avec vous. Je peux voir.
Valentin s'approche de Marie et voit le petit mot.
Marie
C'est pour ma mère, j'ai pensé qu'elle aurait une petite soif tout à l'heure.
Valentin
Mais pourquoi avoir déposé le verre ici?
Marie
C'est au cas si pendant la soirée, maman est fatiguée et souhaite se mettre à l'abri du bruit ici.
Valentin
Vous êtes si gentille avec votre mère.
Marie
Oh, vous savez, ce n'est que peu de choses en vérité.
Valentin
Oui mais bon, le geste est là et ce n'est pas tout le monde qui le ferait. (Valentin changeant de sujet). Et sinon quoi de neuf pour vous depuis la dernière fois.
Marie
La routine quotidienne : le travail, les sorties... rien de passionnant en somme.
Valentin
Et côté cœur ? La dernière fois, il me semble que vous éprouviez de nobles sentiments envers une personne, qu'en est-il?
Marie
Je n'ai pas beaucoup avancé dans ce domaine.
Valentin
Serait-il réticent à votre égard.
Marie
Là, n'est pas le problème : il est tout à fait charmant.
Valentin
Il vous a déçu alors?
Marie
Pas le moins du monde.
Valentin
Mais alors qu'attendez-vous. Je suis sûre que votre mère serait heureuse de vous savoir accompagnée...
Marie
Ce n'est pas si facile que ça...
Valentin
Ne me dîtes pas que vous êtes timide, je ne vous croirais pas. Vous qui êtes une fonceuse dans l'âme, ce n'est pas un garçon qui va vous faire reculer.
Marie
Vous semblez si bien me connaître alors que je sais si peu de choses sur vous...
Valentin
Vous savez, je n'ai pas grand-chose à cacher. J'aime le sport, l'aventure, les jolies filles, la musique (temps) et je souhaite devenir médecin ; (sourire )bref, que du conventionnel.
Marie (riant)
Et vous vous dites conventionnel!
Valentin
Comme tout fils de « bourges », je devais choisir entre avocat, reprendre l'affaire familiale ou devenir médecin. J'ai choisi médecine pour mon côté altruiste.
Marie
C'est tout à votre honneur. (Marie changeant de sujet). Et vous, côté cœur?
Valentin
Pour l'instant ma fête, je la fête seul...
Marie
C'est surprenant ça
Valentin (riant)
Je dois faire peur, je n'ai pas le physique de Brad.
Marie (se penchant en avant et marchant voûté)
Ni de Quasimodo.
Valentin (se voûtant et avançant vers Marie)
Cependant, si vous voulez être mon Esméralda...
Marie se plaçant derrière Valentin et lui touchant le dos
Je touche votre bosse, elle me portera bonheur.
Valentin se redresse et propose sa main à Marie
Si vous voulez bien m'accordez cette danse.
Marie
Avec grand plaisir.
Valentin et Marie dansent une valse pendant quelques mesures. Entre Jean-Claude qui les surprend en train de danser.
Jean-Claude (moqueur)
Je vois que certains s'amusent bien ici. Et moi qui vous cherchais partout Marie. Petite coquinette va.
Valentin (légèrement irritée)
Toujours aussi fin Jean-Claude
Jean-Claude
Désolé d'avoir cassé votre coup. Après la danse, la chambre n'est-ce pas (Jean-Claude fait un clin d'œil à Valentin)
Valentin
Je ne suis pas comme vous et vous savez ce que dit le dicton...
Jean-Claude
Ne vous vexés pas, vous aurez d'autres occasions de tirer votre crampe avec la p'tite. (Jean-Claude s'avance vers Marie mais celle-ci le stoppe de sa main)
Marie
Ne vous avisez pas de me toucher, sinon on vous appellera Jeannette.
Jean-Claude (penaud)
Ne vous énervez pas comme ça, je ne suis pas un mauvais bougre. Ce n'est pas de ma faute si vous n'avez pas le sens de l'humour. (Jean-Claude se tournant vers Valentin) heureusement que votre petit copain le possède lui...
Marie
Et qui vous dit que c'est mon petit ami?
Jean-Claude
Et vous dansez une valse imaginaire avec tous les hommes que vous rencontrez peut être?
Marie
Bien entendu. Je danserais même avec vous si vous ne m'aviez autant fatiguée. Je monte me reposer un instant.
Jean-Claude
Si vous voulez, mais je garde Valentin, j'ai besoin de lui.
Marie
Du moment que vous ne le souillez pas...
Jean-Claude (en aparté)
Et on dit que c'est moi l'obsédé.
Jean-Claude à Marie
Ne vous inquiétez pas, pour ces choses-là, j'ai ma femme.
Marie sort. Reste Jean-Claude et Valentin.
Valentin
Si je ne vous connaissais pas...
Jean-Claude
Mais vous savez que je blague tout le temps et que je ne suis pas méchant.
Valentin
Vous avez mis la dose tout de même.
Jean-Claude (dubitatif)
Vous trouvez, je pensais m'être tenu, cette fois ci.
Valentin
Je préfère ne pas vous voir quand vous vous lâchez dans ce cas.
Jean-Claude
Vous ne pouvez pas savoir comment je suis excité.
Valentin
Par quoi?
Jean-Claude
Mais par le repas pardi. Je sens que ce soir, ça va être mon soir.
Valentin (blasé)
Vous savez, ce n'est qu'un repas de plus pour moi...
Jean-Claude (excité)
Vous ne vous rendez pas compte. Je vais être la star de la soirée ; ça me rappelle l'élection de Mister Camping 90 quand j'étais encore tout fringant. Avec ma femme on s'était inscrit à ce concours et contre toute attente on a gagné. J'avais mis le paquet, je m'étais fondu en Johnny, j'avais même la guitare. (Jean-Claude mime de gratter une guitare).
Valentin
Vous ne l'avez pas apporté j'espère.
Jean-Claude
Quoi?
Valentin
La guitare ; elle n'irait pas avec le personnage de ce soir.
Jean-Claude
N'ayez pas peur, je saurais me tenir et jouer le noble chevalier prêt à tout pour secourir sa dulcinée...
Valentin
Je suis sûr que vous vous en sortirez à merveille. Mais pourquoi avoir besoin de moi.
Jean-Claude
J'aimerais que vous me conseillez, vous connaissez plus les belles phrases que moi. Si vous voulez être mon maître.
Valentin (en aparté)
C'est pas gagné.
Valentin (à Jean-Claude)
Soit, si vous le désirez. Commençons par quelques principes de base. En premier avant que l'on ne se mette à table, vous installerez les demoiselles et n'oubliez pas que ce n'est pas une question d'âge : chaque femme reste une demoiselle toute sa vie.
Jean-Claude
Ah bon, même si elles sont mariées ou qu'elles sont vieilles?
Valentin
Le terme âgé conviendrait mieux et pour la réponse c'est oui dans les deux cas.
Jean-Claude (exultant)
Déjà une chose apprise en trente seconde, c'est Josiane qui va être contente quand je vais rentrer.
Valentin
Concentrez-vous, Jean-Claude. On pourra jamais s'en sortir sinon. Dans vos propos, ne soyez pas vulgaire, parlez lentement, si vous connaissez des œuvres d'arts parlez en sinon parlez de la pluie et du beau temps. Mais évitez les sujets scabreux.
Jean-Claude
De toute façon ma femme peut appeler à tout moment.
Valentin
Je vous prierai de fermer votre portable pour le repas. Ceux-ci n'existaient pas au Moyen-Age.
Jean-Claude (étonné)
C'est pour ça qu'ils avaient du mal à communiquer dans ce cas. Je comprends mieux...
Valentin (en aparté)
Il est plus atteint que je ne le pensais.
Jean-Claude
Vous ne voulez pas rester pour m'aider pour la perruque.
Valentin
Je suis sûr que vous vous en sortirez très bien tout seul. Je vous fais confiance.
Jean-Claude
Bon OK. Si c'est vous qui le dîtes, c'est que c'est vrai. Je vais vous étonner.
Valentin
Je n'en doute pas. Je vous laisse vous habiller.
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