Chapitre 3

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Voilà 7 ans que Jean était sorti de l'hôpital. Sa femme avait réussi à oublier toute cette histoire. Lui, il savait qu'il ne s'en remettrait jamais, mais il passait de bons moments avec elle. Marguerite et Jean fêtaient leur trente-neuvième anniversaire. La femme avait l'air jeune, ont lui aurait peut-être donné 32 ans, mais elle préférait oublier cet âge qui lui avait causé tant de malheur. L'homme avait également l'air plus jeune, plus encore que sa bien-aimée, et elle en était d'ailleurs jalouse. Comment arrivait-il à garder ce teint frais ? Il était si beau...

Mais le couple compris vite que si Jean avait l'air jeune, c'était parce qu'il ne vieillissait plus. Il rajeunissait, même. C'était bien difficile à comprendre, mais ça expliquait certains événements tels que les rapides soins des blessures de l'accident, puis sa réanimation soudaine. Ça expliquait pourquoi le médecin avait dit que c'était un miracle. Ça expliquait tout, à vrai dire. Sauf le comment.

Mais oui, comment ? Ou pourquoi, en fait. Pourquoi Jean rajeunissait-il ? S'était-il passé quelque chose à la guerre ? La réponse était oui. Jean avait été un cobaye durant la guerre. Il faisait partie des 100 soldats qui avaient été choisis pour une expérience. Il fallait garder un maximum de soldats. Alors, on avait administré une substance aux plus fragiles. Et Jean était fragile, il était atteint d'une maladie cardiovasculaire qui aurait pu lui coûter la vie. Ainsi, il a survécu à la guerre, et plus encore.

Ainsi, il a continué à vivre aux côtés de sa femme. Et ils se gâtaient, se chérissaient quelques soient leurs humeurs. Ils se supportaient quelques soient leurs âges. Mais tous les ans, deux ans se creusaient entre eux, et Marguerite dut rapidement s'occuper d'un adolescent comme une mère, puis d'un enfant comme une grand-mère. Marguerite était tout pour Jean. Elle remplaçait même sa mère, Jeanne, qui n'avait pas eu le temps de s'occuper de lui.

Mais il arriva un jour ou Jean était trop jeune, et de par cet âge, quitter sa femme. Il arriva un jour où il n'était qu'un nourrisson, mais un nourrisson avec toute une vie. Une vie de deux fois 32 ans, pour vieillir et rajeunir. Pour grandir, se marier, et revenir en arrière sans rien oublier.

"La reconnaissance est la mémoire du coeur", Hans Christian Andersen.

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