Premier Frisson
Précédemment :
Alors que je me trouvais à mon bureau, avec en tête de rédiger quelques correspondances pendant ma pause méridienne, on frappa à ma porte. Lorsque j’ai levé les yeux, je fus surprise de constater qu’Olivier était là, dans l’encadrement de la porte, à m’observer.
A suivre…
**********
Lorsque nous nous sommes rapprochés pour nous faire la bise pour la première fois, mon cœur s’est emballé, je le sentais cogner avec puissance et force dans ma poitrine. Avec une infinie délicatesse, ses lèvres se sont posées à la commissure des miennes. Electrisée par cet intense geste sensuel, je me suis laissée faire, en gémissant de l’intérieur, en espérant que ce moment d’une agréable pureté ne s’arrête jamais.
Indéniablement sous le charme envoutant de cet homme, je luttais contre moi-même en essayant de me convaincre qu’il était trop tôt, que je ne pouvais pas retomber dans les bras d’un homme, aussi beau soit-il, aussi rapidement.
Paradoxalement, alors que nous partagions ce déjeuner improvisé et que nos regards se croisèrent à plusieurs reprises, je n’avais qu’une seule pensée en tête. Plus que tout j’aurais voulu goûter ses lèvres, goûter au contact charnel de ses mains sur mon corps.
Face à l’aura de sa personnalité, à sa prestance et à mon trouble, j’étais déstabilisée. Bouleversée par les émotions que je ressentais, je perdais mes repères et ma lucidité. Chaque minute passée à ses côtés était une délicieuse torture psychologique et physique.
Intérieurement, je désirais arrêter les horloges du temps pour prolonger cet instant, pour me noyer dans l’exquise beauté de ses yeux et retarder l’échéance crève cœur de son départ qui arriva bien trop vite à mon goût.
Sur le perron du cabinet, alors que mes mains étaient dans les siennes, je m’abreuvais de son intense regard chavirant. Au moment de se quitter et alors que ses lèvres étaient quasiment en contact avec les miennes, j’ai brusquement tourné la tête sous l’effet de la panique.
- Je suis désolé Audrey, je ne voulais pas…
- Ne t’excuse pas Olivier, c’est moi qui suis idiote.
Désireuse de lui faire passer un message bien précis, j’ai cajolé délicatement sa joue avec ma main avant de déposer une bise appuyée à la commissure de ses lèvres et de m’enfuir comme une voleuse, le laissant pantois sur la devanture du cabinet.
Assise à mon bureau, je me suis insultée toute seule de tous les noms d’oiseaux. Face à l’évidence qui me sautait aux yeux, j’ai attrapé mon portable pour lui envoyer un message.
« Olivier,
Pardonne-moi pour mon comportement plus que déroutant. Indéniablement, je suis sous ton charme. En ta présence, j’ai le cœur à l’envers, je palpite comme une adolescente. A ton contact, tout se mélange, mes envies, mes désirs sont en contradictions avec mes pensées. La porte n’est absolument pas fermée, bien au contraire. J’ai juste besoin de temps pour être totalement libérée de ce que je traverse en ce moment et être à 100% pour mon futur. Je ne voudrais pas que tu sois la relation pansement d’une blessure qui se referme doucement. Je me refuse de te faire et de te voir souffrir. »
« Audrey,
Merci pour ton message plein de sincérité. Je cautionne parfaitement ta conception de la chose. Je suis ravi de constater que cette attirance est réciproque. Mais dite-moi Maître, cela ressemble à une déclaration ? »
« Monsieur le Policier,
Il ne s’agit en aucun cas d’une déclaration, mais d’un aveu. Je suis coupable des faits concourants à une puissante attirance et à un désir que je n’arrive plus à maîtriser. »
« Maître,
Je prends acte de vos aveux. Cependant des aveux sans une preuve matérielle irréfutable ne peuvent constituer un dossier. Je me vois donc dans l’obligation de mener des investigations minutieuses afin de dénicher cette preuve. »
Les semaines qui suivirent cet échange, le jeu du chat et de la souris s’installa entre nous. Nos appels quasi quotidiens alliaient séduction, provocation et révélations. Les propos ambiguës et détournés que nous utilisions, nous faisaient sourires. Nous passion, aussi souvent que possible, du temps ensemble pour mieux nous connaître.
Lentement je baissais la garde sans vraiment m’en rendre compte. Sournoisement, Olivier profitait de chaque opportunité que je lui offrais.
A suivre…
Annotations
Versions