J'aimerai oublier

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Perdue dans les méandres sinueuses de mon esprit, je sursaute presque quand j'arrive en vue de la ville, ma ville. Le berceau de mon enfance. Et pourtant, pourtant quelles sont ces volutes de fumé grimpant vers les cieux pour se dissoudre dans les nuages ? Si ma machoire pouvait se décrocher et mes yeux pleuraient, ils le feraient. C'est quoi ça ? Je ne sais pas pourquoi, je me sens étrangement blasée. Je hausse les épaules, illusion, tout n'est qu'illusion. Mon cerveau vient de derailler, je n'ai pas assez dormi ni manqué. Je continue à marcher mais ma tête commence à tourner et ma vision devient trouble. Je connaît parfaitement le chemin pour l'avoir emprunté des centaines et des centaines de fois. Mon sens engourdi ne me pose donc pas de souci. Mais je suis pris de haut-le-coeur, je me hâte de rentrer, tout d'un coup nauséeuse. Je titube comme un ivrogne et peine à garder l'equilibre. J'entre dans l'immeuble, monte l'escalier aggriper à la rambarde, et manque de m'étaler plusieurs fois par terre de tout mon long. Quand enfin j'entre, je me précipite aussi vite que mon état le permet vers mon lit et m'affale tout de suite dessus. Sans même prendre la peine de me debarrasser de mes vêtements et de ma sacoche. Je me roule aussitôt en position fœtale, plonge dans les limbes du sommeil et de l'oubli. Ça fait tellement du bien de dorm...ZZZZZZ.

Je me reveille en baillant et en m'étirant de tout mon long, je sens, surprise que mon petit frère est allongé contre moi. Je réprime un sourire, cela fait longtemps qu'il ne l'a pas fait, trop fier du haut de ses huit ans pour venir dormir avec sa grande sœur quand il fait un cauchemar. Je me lève doucement en prenant soin de ne pas le réveiller, le borde et referme silencieusement la porte, cette fois le visage marqué d'un petit sourire empreint de tristesse. Je voudrai pleurer pour cet enfant insouciant qui vient de perdre ses grand-parents, mais je ne peux pas, pour lui, pour moi et surtout pour ne pas sombrer dans la mélancolie nostalgique qui me ferait encore plus souffrir, je le sais. Tourmentée, je resiste quand même et me laisse envahir par une mécanique bien huilé. Je prépare rapidement le petit-déjeuner, sort le lait du petit renfoncement où il était. Le lait est devenu une denrée assez rare et j'en mange que pour les occasions spéciales et chez Papi et Mamie car je ne sais comment ils en ont une réserve dans les combles. Je verse donc du lait dans un bol ébréché rempli de céréales. Mes avis qu'il va être secoué par la nouvelle. D'autres personnes que moi aurait privilégié le secret mais une de mes principales qualité est la franchise car je trouve que les secrets installent un gouffre entre la personne qui fait des secrets et l'autres. Que l'information étant le plus grand des pouvoirs ce serait stupide de cacher des choses à quelqu'un que l'on aime, l'on veut protéger.

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