La montagne du dragon bleu
J’ai du mal à suivre Luc, mon ami d’enfance dans notre escapade. On vit dans la forêt de Lankstin, une grande étendue verdoyante. On habite dans un petit village de trente individus. Notre activité principale est la préparation de potions et traitements contre diverses maux. On les vend principalement par corbeaux voyageurs via un magazine de ventes à emporter. Mais aussi, à la ville Unis, à deux heures à cheval.
Nos préparations sont réalisés par des produits rares tel que le ukis, une fleur d’or échangés à la ville mais également par ce qu’on trouve autour de nous. Et ce que nous offre la montagne du dragon bleu.
Le volcan parfois en éruption, nous legs régulièrement des coulés qui à chaque génération, redonne de la vie aux petites graminées. Le terreau est donc très fertile et c’est une chance inestimable.
Mais ce qui est encore plus précieux c’est le vanion, une pierre qui dit-on permet de trancher même l’air pour parcourir l’univers. Le vieux sorcier, le grand Ji, avait l’habitude d’y s’aventurer au cœur de la montagne proche de l’antre, pour en ramener quelques grammes pour former la lame en vanion.
Hors, durant ces quatre-vingts d’existence, il n’en a pas eu assez pour la fabriquer. Et depuis, sa mort, il y a deux ans, personne n’ose prendre le relais. Sauf moi et Luc, vingt-ans et intrépides.
On n’a peur de rien et depuis l’annonce de notre périple, tous les autres ont tenté de nous en dissuadés. En vain. Partis jusqu’à cheval au pied de l’immense montagne grise et froide, haute de huit cents mètre nous arrivons enfin à destination. Le calme est inquiétant et j’hésite à entrer. Mais Luc, me regarde d’un sourire malicieux et me dit :
- Peureuse ?
- Écoute, c’est dangereux quand même ! On n’a pas de plan !
- Je suis ton plan ! Si tu ne veux pas y aller, tant pis, je pars !
- Attend !
Il allume sa torche et part au pas de course. J’ai donc du mal à le suivre et le chemin est sinueux et difficilement praticable durant ce qui semble une demi-heure. Enfin, s’il commence à faire froid, la chaleur monte quand on approche du cœur. Les battements s’accélèrent avec quelques bruits assourdissants. Soudain Luc s’arrête et je voulais lui demander la raison quand il fait tourner la lumière pour que j’aperçoive une grande chambre de roches striés bleus. Le vanion.
- Pourquoi Ji n’avait-t-il pas ramener ce qu’il lui faut ? Il avait une mine !
- Je ne sais pas Luc. Sans doute, qu’il voulait garder le secret et je pense que c’est lui qui avait instauré la légende du dragon bleu.
- C’est vrai que cela ressemble à des écailles et qui sait, si on en arrache, la montagne va grogner. Mais il avait voulu prouver la légende en la rétablissant.
- Et si Ji, avait simplement abandonné son projet ? Pas par manque de temps mais pour éviter une jalousie de la part des autres ?
- Comment ça ?
- Imagine une lame qui fait voyager entre les terres !
- Et si on essaye ?
On s’observe comme des enfants. Puis Luc, arrache une fine roche qui fait effectivement gronder le volcan.
- Tu veux aller où ? Me demande mon ami
- À l’entrée ?
- Ça me convient.
- Tu sais comment ça marche ?
- Je vais deviner.
Il teste un grande cercle puis une fine coupe toujours dans l’air en pensant à la destination. Puis, surpris, après avoir aperçu une maigre vision du lieu, il écarte le rideau pour pose un pied puis tout le corps et se retourne en me tendant la main. Une fois dehors, il prend l’initiative de fermer le tout comme une fermeture éclair qui disparaît.
- Alors ça ! Est ébahis Luc
- Pourquoi personne au village n’a souhaité utilisé les extraits de roche ?
- Tu sais bien que ses objets sont sacrés ! Moi je pense surtout, que Ji qui partait de long mois, voyageait à travers la montagne.
- Pour aller où ?
- Où on veut !
- Alors on fait quoi ?
- On ne raconte rien aux autres.
- Toute façon personne nous croira comme pour Ji.
- Je suis d’accord.
- Moi, je dirais qu’on n’a rien trouvé, tellement c’est très rare.
- Et le dragon ?
- Toute le monde sait depuis deux générations que c’est une légende ! Il n’y a que toi pour encore y croire !
- Et alors ? J’ai toujours rêve d’être la relève de Saint Albane notre sauveur ! Celui qui a terrassé le dragon qui s’est transformé en pierres, il y a trois cents ans !
- Je peux comprendre.
- Bien, on laisse donc la lame ?
- Non. Gardons-le. Ce sera notre petite secret mais avant bouchon le passage.
- D’accord. On sera de toute manière les seuls à savoir comment ça marche. Les gens ont juste aussi trop peur que le dragon se réveille une nouvelle fois. On a donc de la chance.
Luc sort de mon sac, une fiole rouge pour la force, en bois quelque goutte et pousse l’un des grands rochers proche de l’entrée pour provoquer l’éboulement. Satisfait, du résultat, on redescend et on se pose pour la nuit à la belle étoile en jouant avec la lame en pensant à d’autres lieux possibles et inimaginables lu dans les contes.
Enfin on s’endors, le rêve de périple plein la tête. Ji avait raison, les vieux sont fous mais pleines de sagesse : le pouvoir est une arme. Et cette arme peut être dangereuse si on l’use pour des actes malveillants.
Le lendemain, on annonce la conclusion au village puis d’un commun accord, on s’immisce dans l’antre de Ji, la nuit pour cacher ses lames dans le cœur du volcan. Le lendemain, pendant la cérémonie anniversaire des funérailles de Ji, le village est indigné du vol mais le conclut bien vite par l’action de l’âme du dragon qui reprend son corps après deux ans de recherche.
Il faut rendre à la montagne ce qu’on lui prend mais aussi le plus sage, ne rien lui voler sous peine de colère. Depuis, plus personne ne s’approche de notre montagne et on s’est approché de la ville pour éviter une nouvelle éruption.
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