Amour sous les projecteurs
de P.C Grangeon
Salut, moi c’est Isabella, Isabella Santiago. Je suis une jeune fille, comme dirait ma mère, de dix-sept ans, je suis en école de théâtre depuis un an et mon plus grand rêve est de jouer dans un film de ma mère. J’ai un grand frère de vingt-et-un ans, Lugiano Santiago, ultra protecteur, encore plus que mon père, et qui casserait la gueule au premier garçon qui s’approcherait à moins de dix maîtres de moi ce qui est assez pénible. C’est un gynécologue mondialement connu. Mon père, Diego Santiago, est un grand homme d’affaire, en haut de la chaîne alimentaire des industries qui marchent. Quand à ma mère, Luciana Santiago, elle est mon modèle depuis ma plus tendre enfance : elle est passée de petite joueuse de théâtre à actrice dans des films connus pour finir écrivaine productrice, beaucoup de ses livres ont d’ailleurs étés adaptés en films.
Aujourd’hui, c’est ma deuxième rentrée dans mon lycée. Et moi et tout les autres de la section théâtre, on a reçu un message de notre prof principal disant qu’une surprise nous attendait pour la rentrée.
Je suis assez impatiente car l’été a été un vrai enfer. Mon père m’a tanné pendant ces deux mois pour me pousser à arrêter mes études de théâtre et de commencer mes études d’industrie, ma mère m’a entraînée pour que je me perfectionne en chant pour si jamais je devais jouer dans une comédie musicale et mon frère m’a fait bosser sur l’auto défense pour être sûr que je sois bien protégée.
Je me lève à cinq heure du matin, le sommeil m’aillant quitté deux heures au par avant. Je descends à pas feutrés en essayant de ne réveiller personne. J’aperçois une silhouette féminine descendre les escaliers quelques secondes après moi, des chaussures dans une main, un sac dans l’autre. J’entends au dessus de moi des pas dans la chambre de mon frère. Il faut croire que je ne suis pas la seule à m’être levée aux aurores. Je me racle la gorge, la fille se tourne vers moi alors que je la regarde avec un grand sourire, assise à la table de la cuisine. La fille se fige en me fixant avec de grands yeux. Je lui fais signe de fermer ma bouche et qu’elle peut sortir sans problèmes.
Une heure plus tard, je suis habillée, coiffée et enfin prête pour mon premier jour de l’année. Mon père est déjà parti au travail sans m’adresser une parole ni un regard. C’est souvent comme ça avec lui. Il ignore ce qui l’entoure tant qu’il n’a pas eu sa journée de travail. Je regarde le temps qu’il me reste avant d’aller en cours, il est presque l’heure de partir.
Ma mère est descendue une demi heure après moi, sans croiser la fille qui descendait de la chambre de mon frère. Ma mère me sourit en se servant un petit déjeuner sans siffler mot non plus. Elle me fait un rapide baisé sur le front avant de s’en va toujours sans un mot.
Mon frère descend à son tour les escaliers, l’oreille collée au téléphone. Il me fait coucou de la main en se servant un petit déjeuné. Je lui poserais les questions qui me taraudent dans la voiture. Sa conversation sur une de ses nombreuses patientes, avec un fan j’imagine, ne m’intéressant pas du tout, je monte dans ma chambre pour prendre mon sac, prenant mon temps. Quand je redescends, mon frère est toujours au téléphone. Je lui fait signe qu’il est temps de partir alors il s’excuse poliment et raccroche. Il sort de la maison, me passant devant mais attend que j’ai fermée la porte à clé pour se diriger vers la voiture et m’ouvrir la portière.
Je le remercie d’un signe de tête avant de monter dans la voiture. Lugiano s’installe sur le siège du conducteur et démarre. Je me décide à rompre le silence.
- Alors ? Tu comptais me le dire quand que tu avais une nouvelle copine ? Je demande comme si de rien était.
Il se tend tout de suite à côté de moi pendant que je me tourne vers lui.
- Comment tu le sais ? Souffle-t-il.
- À moins que papa ai une maîtresse qui vienne le voir pendant que maman dort ou que je sois devenue lesbienne il n’y a pas d’autre explication au fait qu’une fille pieds nus descende à cinq heures du matin en essayant de ne pas se faire voir. La prochaine fois, essaie de te rappeler que ta petite sœur est une boule de nerf qui peut se réveiller à deux heures du matin quand elle est stressée.
- J’y ferais attention la prochaine fois ne t’en fais pas. Mais tu devrais essayer de dormir, ce n’est pas bon pour la santé de faire des nuits blanches.
- Papa est passé hier soir dans ma chambre, je réplique.
- Encore ! Mais c’est la troisième fois depuis deux semaines. Qu’est ce que tu attends pour m’autoriser à aller lui casser la gueule.
- Surtout pas Lugiano. C’est pas sa faute, il est très stressé par son travail et…
- Conneries ! C’est juste un enfoiré. Si il n’en tenait qu’à moi, soit je le défoncerais soit je t’emmènerais loin avec moi.
- Mais il n’en tient pas qu’à toi, Lugiano Santiago. Et tu préfère que ça retombe sur maman ? Et bien pas moi. J’assumerais jusqu’au bout que tu le veuille ou non. Regarde la route.
Mon frère se concentre sur sa conduite, les poings et la mâchoire crispés. Le reste du trajet se passe en silence, l’atmosphère est assez tendue entre nous, comme à chaque fois que nous avons cette conversation. Je garde mon regard tourné vers la fenêtre, le silence reste résolu. C’est seulement lorsque nous arrivons devant le lycée que mon frère se tourne vers moi.
- Je t’accompagne à l’entrée, déclare-t-il.
- Si tu veux mais tu sais que les hommes ne vont pas se jeter sur moi une fois que je serais sortie de la voiture.
Il sort de la voiture, m’ignorant royalement. Je le suis en levant les yeux au ciel, exaspérée de son attitude de grand frère surprotecteur. Quand je m’apprête à lui dire au revoir, il me surprend en me prenant par la taille et de m’embrasser sur la bouche. Je me raidis puis je me dégage en lui donnant une gifle.
- Non mais tu fais quoi là ?! Je m’exclame en m’essuyant les lèvres.
- Je fais voir aux autres que tu es en territoire conquis, souffle-t-il en souriant.
- T’es vraiment taré en fait ! Je vais pas me faire violée, arrêtes avec tes délires chelous de grand frère.
Je le repousse et pars sans me retourner. Les filles me regardent avec jalousie et les mecs avec un éclat dessus dans les yeux. Je les ignore également pour me diriger directement vers l’entrée du lycée. Certaines filles se tournent vers moi, dont ma meilleure amie, Rebekah. Elle me serre un grand sourire que je lui retourne volontiers. Les autres me regardent avec envie et sympathie à la fois.
- C’était le gynéco le plus célèbre de France non ? Lugiano Santiago, elle continue.
- Rappelle moi mon nom de famille déjà, je lui dis en levant les yeux au ciel.
- Santiago… et alors ?
- Lugiano Santiago. Isabella Santiago. Tu vois pas une ressemblance entre les deux par hasard.
- C’est ton frère ? Mais pourquoi il t’as embrassée alors ?
- Parce que c’est un frère ultra protecteur, qui pense que je pourrais me faire violer à touts les coins de rues. C’est assez énervant du coup. Et il m’a embrassé parce qu’il voulait faire passer le message que j’étais « prise ». comme si j’en avais besoin de toute façon. Je sais me défendre toute seule j’ai plus huit ans.
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