dans le calme de la nuit

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Francesca cligna des paupières dans l'obscurité, savourant avec un immense plaisir la délicieuse chaleur du lit. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui l'avait réveillée, la respiration régulière d'Adam troublait à peine le silence. Elle avait soif. Il y avait une carafe d'eau, elle s'en souvenait, sur la petite table près du lit et alla la chercher. Il entrait assez de lumière à travers la découpe du volet pour lui permettre de s'orienter. En ôtant le bouchon de verre, elle regarda Adam avec appréhension, craignant que le bruit, si faible soit-il, ne le réveille. Mais Adam ne dormait pas. Il ne dormait plus depuis l'instant où Francesca, s'agitant un peu, avait prononcé dans son sommeil quelques mots inaudibles. Et il s'était rendu compte que, bien que le lit fût assez large pour qu'ils puissent y coucher côte à côte sans se toucher, elle s'était rapprochée de lui et avait dormi pelotonnée contre son dos. Il tombait quelques gouttes d'eau ! Du ciel noir où la lune brillait toujours, une pluie fine tombait, droite et blanche. Elle approcha son visage de la vitre pour mieux voir. Elle commençait à frissonner dans sa robe de chambre légère, mais elle ne pouvait détacher ses yeux de la fine ondée qui détrempait le sol poussiéreux de Ponderosa. Adam observait Francesca. Elle regardait tomber la pluie avec autant d'émerveillement qu'une enfant. Francesca avait vraiment froid, à présent. Elle quitta la fenêtre et regagna le lit avec beaucoup de précaution, éprouvant un plaisir béat lorsqu'elle se glissa sous la couette. Mais dès qu'elle fut couchée et qu'elle sentit la merveilleuse chaleur qui émanait du corps d'Adam, elle fut prise d'une irrépressible envie de plaquer ses pieds glacés contre sa peau. Elle essaya de dormir, mais elle avait la sensation d'être allongée sur une pente enneigée, glissante et glacée, et d'autant plus inhospitalière qu'en bas, autrement dit juste derrière elle, se trouvait l'équivalent d'un bon feu de bois auprès duquel se réchauffer. Ses pieds allèrent se poser d'eux-mêmes sur les mollets nus de son époux. Soudain, elle prit conscience de la perfection du moment. La petite ondée, le clair de lune... explorer le corps de son époux, encore et encore, avec tous ses sens, et lui procurer en retour des délices inimaginables : que pouvait-il y avoir de plus merveilleux ? Dans le confort rassurant de la semi-obscurité, elle commencerait par promener son regard avide sur les innombrables variations d'ombre et de lumière qui dessinaient le relief de sa peau, puis, lorsqu'il ferait assez jour pour que ses contours apparaissent plus nettement, elle les tracerait du bout des doigts... Si elle parvenait à attendre jusque-là pour le toucher, mais elle en doutait. Elle le ferait sans doute avant, dans le noir, et ce serait à la fois le Paradis et l'Enfer que de devoir découvrir à tâtons toutes les nuances de son corps, ses muscles fermes et tendus... Adam, plus éveillé que jamais, peinait à contenir sa propre excitation. Les dents serrées, il entendit la respiration de Francesca s'accélérer. Lorsqu'elle poussa un gémissement, sa volonté l'abandonna. Il se retourna vers elle, l'attira vers lui et lui donna un baiser si passionné, si parfait, que Francesca ne put que s'alanguir de plaisir. Tremblante de désir, elle noua les bras autour de son cou et il resserra son étreinte. Mue par la volonté du désir, elle écarta les jambes juste assez pour avoir le plaisir d'accueillir en elle la force brute de son érection. Elle savourait les pulsations lancinantes dans son ventre et se concentrait sur la caresse lente et enivrante de son baiser. Un baiser qui, à vrai dire, se faisait de plus en plus ardent, sans qu'elle sache si les ondulations de son propre corps électrisé en étaient la cause ou la conséquence. Elle se colla encore un peu plus davantage contre le torse large et musclé de son homme, elle voulait qu'il lui caresse les seins, qu'il les palpe, qu'il les apaise d'un baiser et que de nouveau il les embrasse de sa langue ou d'une morsure délicate. Elle voulait qu'il lui ôte sa chemise, qu'il révèle son corps et en explore tous les recoins, en la laissant s'abandonner au plaisir infini de leur intimité. Francesca soupira et laissa Adam l'attirer contre lui. Elle blottit la tête au creux de son épaule tandis qu'il la serrait dans ses bras.

- Chaque fois, c'est toujours aussi bon, dit-il.

Il la sentit se lover contre lui, elle souriait.

- C'est vrai, lui assura-t-elle. « et avec le bébé, mes sensations sont différentes. Je ne devrai pas dire ça, mais j'aime encore plus que tu me fasses l'amour ».

Mais Adam lui posa un doigt sur les lèvres et lui murmura à l'oreille :

« Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis comblé en ce moment. Je vois ton bonheur dans tes yeux, dans les baisers que tu me donnes, je ressens à quel point tu es heureuse, détendue et comblée ; et ça me rend heureux. » L'élan de tendresse qu'il éprouvait envers elle le laissa décontenancé le poussa à embrasser ses lèvres, son cou. Elle le regarda un long moment en silence, et quand elle répondit enfin, ce ne fut pas par des paroles. Elle posa la main sur sa joue et caressa ses lèvres tremblantes du bout du pouce, avant de baisser la tête vers lui et de l'embrasser sensuellement, merveilleusement. Puis il quitta ses lèvres et parla, d'une voix rauque qui déclencha de légers frissons de désir dans tout son corps :

- Je me demande si tu te rends compte du mal que j'ai à résister à la tentation. J'en suis parfaitement incapable. »

Ce n'étaient sans doute pas les paroles les plus romantiques du monde, mais elles étaient prononcées avec tant de sincérité qu'elle atteignirent Francesca au cœur.

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