L’envie d’acheter une montre pour la briser comme je souhaiterais détruire le temps, s’impose dans mon esprit. Quelque part, cette idée me semble juste absurde, mais au fond de moi, j’en ai cruellement besoin. Tout n’est qu’une question de psychologie, de mental. Ils osent m’annoncer ça sans savoir ce qui se passe dans ma tête. Ils ne me connaissent pas, ils ne savent rien de moi. Rien sur mes goûts, sur mes passions, sur mes souhaits, sur ma personnalité. Ils jettent ces phrases en l’air comme on jetterait du pain aux oiseaux. Ils disent que j’ai besoin d’aide. De leur aide. Moi je ne les crois pas. Je n’ai besoin de rien ni de personne. Seule elle peut m’apporter le bonheur. Seule elle sait qui je suis, et qui je veux devenir. Ce ne sont pas des inconnus sortis de nulle part qui parviendront à me faire cesser cette course. Cette course contre la vie, cette course contre la mort. Cette course contre le temps, qui a chacun de mes pas ne cessent de se raccourcir.

Apparemment, courir à la vitesse de la lumière permettrait à l’individu de ne jamais mourir de vieillesse. J’aimerais obtenir cette invincibilité. Le temps ne serait alors qu’un décor, qu’un trophée que je pourrais brandir. Mais rien de tout cela n’est possible. C’est juste un énième fait pour impressionner le monde, accroître l’espoir des gens, faire rêver les enfants. Rien de concret, rien de réel. Juste cette route invisible, ce tracé qui m’est destiné et cette dernière volonté que je souhaite exaucer avant que l’obscurité ne m’atteigne.