13. JC
De là-haut, je vois l’horizon qui se profile, le futur qui se dessine. À mes pieds, les tuiles n’offrent aucun appui certain. Au-dessus de ma tête, le ciel commence à s’assombrir. Autour de moi j’aperçois ce monde que je n’avais jamais remarqué auparavant. La ville vue d’en haut, les toits des maisons, leur cheminée, leurs imperfections, les fissures.
Je ne veux pas regarder derrière moi. De peur d’avoir été suivi dans cet univers inconnu, de peur d’être tétanisé par le vide qui se trouve à quelques pas, de peur de ne plus être capable d’avancer et ainsi terminer ce qui m’a été demandé.
Sans rien avoir d’autre à faire, j’effectue un pas. J’entends des grincements disgracieux et ressens toute la frayeur qui monte en moi, tandis que le déséquilibre m’attrape et me force à me mettre à quatre pattes. Les cheveux au vent, j’avance à la manière d’un lynxqui se retrouve sur les toits pour la première fois. Sans la grâce du félin, je me force à marcher, mètre par mètre, dans l’objectif de franchir ce toit une bonne fois pour toutes.
Au bord du vide, mon pied se pose sur la gouttière. Face à moi, une maison, un autre toit, de nouvelles tuiles et un vent toujours plus féroce. Au-dessous de moi, cette foule toujours présente qui ne m’abandonnera pas si vite. Sauter ou redescendre ? Sauter et risquer de tomber, ou redescendre au risque de me retrouver piégé ?
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